Deux prix Albert-Londres passés par Rodez...

  • Tristan Waleckx et Samuel Forey, lauréats du prix Albert-Londres après avoir débuté leurs carrières à... Rodez.
    Tristan Waleckx et Samuel Forey, lauréats du prix Albert-Londres après avoir débuté leurs carrières à... Rodez.
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Centre Presse

Ce mardi, le jury du prix Albert-Londres, le plus prestigieux de la presse francophone, a remis son 79e prix à deux journalistes qui possèdent le point commun d’être passées par... Rodez au cours de leur carrière professionnelle. Samuel Forey, lauréat en presse écrite, après un reportage à Mossoul au cours duquel il a perdu trois de ses amis et confrères qui ont péri après l’explosion d’une mine, fut en poste à l’agence Midi Libre de Rodez en 2009. Il a, par ailleurs, des attaches familiales à Gaillac-d’Aveyron où il vient régulièrement se ressourcer.

Tristan Waleckx, pour la presse audiovisuelle (avec Matthieu Rénier) a lui été salué pour un reportage consacré au milliardaire Vincent Bolloré diffusé sur France 2, a lui été également en poste à l’agence Midi Libre de Rodez durant l’été 2006. Une bonne école, Rodez !

Le journaliste Samuel Forey a remporté mardi le Prix Albert-Londres 2017 pour ses reportages publiés dans Le Figaro sur la bataille de Mossoul en Irak, où il a été légèrement blessé dans une explosion qui a tué ses confrères Véronique Robert, Stephan Villeneuve et Bakhtiyar Haddad.

La cérémonie de remise de la plus prestigieuse récompense du journalisme francophone était dédiée à ses trois confrères mortellement touchés par une mine à Mossoul il y a 15 jours.

«Je reçois ce prix prestigieux avec une immense fierté, une immense joie, assombrie par la mort brutale de trois confrères, trois camarades, trois amis», a réagi le journaliste indépendant de 36 ans installé en Irak. «Ces morts brutales sont aussi le quotidien de centaines, de milliers de personnes à Mossoul et ailleurs. C’est pour rendre compte de ce quotidien fait de douleur et d’épreuves, de malheur et de morts mais pas seulement, pour raconter des histoires aussi, que nous devons continuer à partir. C’est notre métier, oserais-je dire notre devoir», a-t-il poursuivi. Le jury, composé d’une vingtaine d’anciens lauréats, a salué en lui «un courage et un sens du terrain évidents, une justesse de regard et une écriture d’une vivacité, d’une tendresse et d’un humanisme qui le classent à l’évidence dans la lignée d’Albert Londres».

Le duo de journalistes Tristan Waleckx et Matthieu Rénier, respectivement 33 et 34 ans, ont reçu de leur côté le prix audiovisuel pour un portrait de Vincent Bolloré diffusé dans Complément d’enquête sur France 2 («Vincent Bolloré, un ami qui vous veut du bien ?», avril 2016). Le jury «a apprécié la rigueur de ce travail qui illustre l’indépendance et l’audace de la télévision de service public en matière d’investigation» sur «un sujet plus périlleux et plus difficile qu’il n’y paraît».

«Face aux nombreuses batailles judiciaires à mener, nous nous sentons aujourd’hui soutenus par toute une profession. Le journalisme est un métier à part, notre indépendance est non négociable», a lancé Tristan Waleckx, sous les applaudissements particulièrement nourris de l’assistance.

Le patron du groupe Canal+ avait assigné France 2 l’été dernier devant le tribunal de commerce de Paris après la rediffusion de ce reportage qu’il accuse de porter atteinte à ses intérêts commerciaux. Il a également porté plainte pour diffamation en France et au Cameroun.

Créé en 1933 en hommage au Français Albert Londres (1884-1932), père du grand reportage moderne, le prix récompense chaque année le meilleur reporter de presse écrite, et, depuis 1985, le meilleur reporter audiovisuel, de moins de 40 ans. Les lauréats reçoivent chacun 3.000 euros.

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