Vendanges : le retour aux sources d’Alain Falguières

  • Alain dans ses vignes.
    Alain dans ses vignes.
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Centre Presse / CORRESPONDANT

L’année 2017 sera celle de la première cuvée, fruit d’une recherche d’un vieux cépage local appelé le menut. Alain Falguières témoigne sa satisfaction dans sa jeune vigne, qui est vendangée pour la première fois, sur les coteaux de l’Albinie, à Salles-la-Source. Alain n’est pas seulement amoureux de sa vigne, c’est une véritable passion qui l’anime.

Pour lui c’est un retour aux sources de plusieurs points de vue, à la fois familial, historique et patrimonial. Cet ancien cépage se caractérise par une forte teneur en sucre et un rendement relativement faible, ce qui donne un excellent vin. Il avait disparu après le phylloxéra, à cause de cette maladie et aussi parce qu’il ne produisait pas assez pour répondre à la forte demande en vin du bassin houiller de Decazeville qui était alors en pleine expansion. Et même avant, puisque des écrits de M. Girou de Buzareingues en 1830 témoignent alors de cette préférence pour la quantité au détriment de la qualité.

« C’est en lisant ces documents que je me suis rendu compte qu’il y avait un autre cépage que l’actuel et qui avait fait la belle réputation du vin produit alors sur les coteaux de Marcillac et de ses alentours et j’ai voulu en savoir plus », se souvient Alain. Ce fut le point de départ de plus d’une quinzaine d’années de recherches et d’expérimentations. « À l’époque j’en ai parlé avec mon père qui s’est rappelé que le grand-père avait de ce cépage dans sa vigne du côté de Cassagnettes, sur la commune de Salles-la-Source.

Nous nous sommes rendus sur les terrains de cette ancienne vigne et, merveille, des lianes étaient encore présentes dans les arbres. Nous les avons fait greffer, puis un ADN nous a confirmé que ce plant était bien du prunelard, nom officiel de ce cépage. » Alain décide alors de replanter une vigne à partir de cette souche familiale. « Nous avons commencé par mettre en place cinquante pieds pour avoir une idée précise de ce que cela pouvait donner comme vin. Devant le résultat obtenu, c’est une vigne de 1 200 ceps que nous avons plantée à l’Albinie et qui donne sa première vendange cette année. Malheureusement, ce ne sera qu’une micro-cuvée du fait des aléas climatiques, en particulier à cause des gelées du printemps. Ce vin ressemblera un peu à du pinot. »

Alain ne pourra lui donner le nom de Marcillac car il ne rentre pas dans les critères actuels de l’AOP. Ce sera un Vin de pays de l’Aveyron. Il faudra cependant attendre deux ans d’affinage pour le déguster. Cette recherche de cépages anciens passionne véritablement Alain Falguières. Le caviste vigneron « lance un appel à tous ceux qui ont encore quelques ceps vivants sur leur terrain. »

« Qu’ils se fassent connaître, en particulier ceux qui ont des cépages blancs, car il se produisait beaucoup de vins blancs autrefois dans nos coteaux », lance-t-il en montrant un authentique menu de festin des années 1830, sur lequel figure un vin blanc du Vallon. Autant dire qu’Alain Falguières nous réserve d’autres surprises d’ici quelques années avec des vins issus d’autres très vieux cépages.

Alain Falguières est aussi caviste à Rodez : Vins Falguières, 200 rue du Dr-Théodore-Mathieu, Parc d’Activités de la Gineste. Tél : 05 65 67 02 69.

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