L’évêque de Rodez, Mgr Fonlupt, balaie l’actualité et s’engage en faveur de l’accueil des migrants

Crise des migrants, manque de prêtres dans les campagnes, bioéthique... Mgr Fonlupt, évêque de Rodez et de Vabres, a balayé l’actualité mercredi midi dans les locaux du nouvel évêché de la ville, avenue Victor-Hugo. Avec toujours l’ouverture qu’on lui connaît sur l’extérieur. Tour d’horizons.

En juillet prochain, Mgr Fonlupt et ses proches collaborateurs, une douzaine d’employés permanents, fêteront leur deuxième anniversaire dans les locaux de l’ancien carmel, avenue Victor-Hugo. « Tout n’est pas encore finalisé niveau décoration (rires), mais nous habitons parfaitement les lieux depuis plusieurs mois », souligne d’emblée l’évêque, arrivé en Aveyron il y a sept ans : « Nous sommes au cœur de la ville, beaucoup de personnes viennent nous rendre visite (1 200 personnes en un an et demi, selon l’évêché). On tente d’animer le lieu avec différentes expositions. Ce lieu ne doit pas être exclusivement un lieu administratif ». De nouvelles expositions dans le hall sont d’ailleurs prévues, peu avant l’été.

Même si l’évêché a déménagé il y a plus d’un an, Mgr Fonlupt garde toujours un œil attentif sur ses anciens locaux du Palais épiscopal. Et notamment sur le projet avorté de le transformer en hôtel de luxe... « Je n’interfère absolument pas dans ce dossier. Je suis seulement triste et je regrette, comme de nombreux ruthénois, de voir un tel écrin fermé au public. »

Ce n’est pas nouveau : le milieu catholique rural pleure le temps durant lequel toutes les paroisses, jusqu’aux plus petites, étaient habitées par un prêtre. Plus les années passent et plus les religieux se font rares : « C’est une triste réalité mais il faut s’y habituer. Comme dans le monde politique, nous réfléchissons désormais en communauté de communes. L’Aveyron compte moins de 40 prêtres aujourd’hui. Le problème vient du fait qu’il y a moins de vocation. Je peux comprendre les personnes qui s’en plaignent car l’Aveyron est un territoire très religieux. Et le changement a été rapide, brutal. »

Face à cela, l’évêque de Rodez réfléchit surtout sur le fait de recréer du lien entre les catholiques dans ces communes rurales. Un synode a d’ailleurs été organisé ces deux dernières années en ce sens.

Il y a peu, chose rare s’il en est, Mgr Fonlupt s’est rendu au Salon de l’agriculture. Il y a bien entendu rencontré l’égérie aveyronnaise Haute mais il a surtout participé à plusieurs colloques sur l’agriculture et l’église aux côtés de 22 autres évêques.

Avec en toile de fond l’actualité brûlante de la nouvelle carte des zones défavorisées qui frappe de plein fouet le département. « On peut comprendre la colère qui s’exprime lorsque le maintien ou non d’une prime semble dépendre de la redéfinition administrative d’un territoire », souligne-t-il avant de poursuivre : « Les quelques milliers d’euros en question sont tout simplement vitaux pour la survie des personnes, comme celle de leur exploitation (...) Comment sortir de cette précarité ? Elle peut aussi être soutenue par une attention, une proximité, une présence pour ouvrir un avenir »

Autre dossier brûlant de l’actualité : la crise des migrants en France. Et l’accueil qui leur ait réservé. Sur ce point, à l’image de l’église, Mgr Fonlupt mise sur l’ouverture. « Nous sommes face à une vaste question car le flux s’accentue et notre société a du mal à ouvrir ses portes. Alors que l’évangile dit j’étais étranger, vous m’avez accueilli. Je me fie à cela et on est dans une politique d’accueil. Personne ne vient par plaisir, je pense. Et je suis admiratif et impressionné par toutes nos communautés chrétiennes accueillant ces gens-là. »