Aveyron : prison ferme pour un rodéo à Saint-Amans-des-Côts

« Ce soir-là, on a assisté à une véritable scène de film d’action, mais au lieu de cascadeurs dignes d’Hollywood on avait deux pieds nickelés et les choses auraient pu mal tourner », a lancé lors de l’audience correctionnelle d’hier, le procureur Frédéric Cousin.

Dans la nuit du 14 au 15 novembre dernier, après une soirée d’anniversaire particulièrement arrosée, deux hommes de 24 et 32 ans s’introduisent dans un garage de Saint-Amans-des-Cots.

À l’intérieur, ils tentent de voler du matériel informatique, des bouteilles d’alcool et d’autres objets. Mais ils dérobent surtout une voiture de rallye.

Un voisin est alerté par le bruit du moteur. Au moment où les deux individus quittent le garage, celui-ci décide de les suivre à bonne distance tout en restant en contact avec les gendarmes.

Jusqu’au moment où les deux individus se sentent suivis et décident de prendre en chasse le voisin. « Vous étiez collés à lui, vos pare-chocs se sont touchés », rappelle la présidente de l’audience, Estelle Devoto.

Les deux voleurs ont également forcé un barrage dressé par les gendarmes.

L’un de deux hommes est retrouvé peu après, gisant « dans un état second dans un champ », selon le procureur. L’autre est interpellé non loin également.

« Pourquoi vous avez bu autant ce soir-là ? », s’interroge la présidente Devoto. « Parce que je suis bête, bredouille le prévenu de 32 ans. C’est l’alcool qui nous a rendu bêtes. Je suis un consommateur régulier. Mais c’est idiot, surtout à mon âge et avec la responsabilité que j’ai vis-à-vis de mes enfants. »

Pour Frédéric Cousin, procureur, « les faits sont graves. Vous avez mis en danger la vie de quelqu’un, du voisin, mais également des gendarmes. »

« Vous avez commis beaucoup d’infractions ce soir-là, pas moins de six (usages de stupéfiants, conduite en état alcoolique, mise en danger de la vie d’autrui, etc.). Et en dépit des avertissements (tous deux ont déjà un casier judiciaire chargé, NDLR), je ne sais pas si vous souhaitez vous réinsérer », poursuit-il.

Pour celui qui a le casier judiciaire le plus chargé, le procureur requiert une peine de 18 mois de prison ferme, pour son acolyte 8 mois ferme.

L’avocat des deux prévenus a demandé une expertise psychiatre pour ses clients estimant qu’ils tenaient « des propos incohérents ». Une demande rejetée par le tribunal.

Après en avoir délibéré, le tribunal a condamné l’individu au casier judiciaire le plus chargé à 24 mois de prison, dont six mois avec sursis ainsi qu’une obligation de soins, le second a écopé de six mois ferme.