Aveyron : le combat de deux femmes contre le géant allemand Bayer

  • Elles veulent assigner en justice le laboratoire allemand.
    Elles veulent assigner en justice le laboratoire allemand.
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Centre Presse / Salima Ouirni

Quand la Ruthénoise Dominique Savy a voulu une contraception, comme des centaines de femmes aveyronnaises, elle s’est tout naturellement tournée vers son gynécologue. Ce denier lui a « vendu, un truc magique, sans douleur », explique-t-elle.

Ce truc ? C’est Essure, une méthode de contraception définitive consistant à insérer deux petits implants, composés de nickel, de titane et de fibres PET, dans les trompes de Fallope.

Dominique Savy a donc accepté la méthode vantée par son médecin.

Mais quinze jours après la pose de ce contraceptif définitif et irréversible (remboursé par la sécurité sociale), elle fait une première consultation « pour un mal de dos, ensuite pour le ventre ». Petit à petit, elle est obligée de porter une minerve, perd ses cheveux « par plaques » et fait des infections urinaires à répétitions.

Elle si sportive avant, commence à se fatiguer à la moindre tâche. « J’avais vraiment l’impression d’avoir un corps de vieille, alors que je marchais 25 à 30 km par jour ! », s’exclame-t-elle.

Durant 9 ans, elle vit avec ses implants, sans doute à l’origine de ses maux.

Elle s’en rendra compte le jour où elle mettra des mots sur ce phénomène qui commence à être reconnu et à prendre de l’ampleur en France.

Eléonore Echène s’est retrouvée elle aussi dans cette même situation. « C’était en novembre 2015. Moi aussi fait confiance à mon médecin. Je lui ai demandé s’il y avait des conséquences sur le corps, il m’a affirmé que non », confie-t-elle.

Elle se souvient de la pose qui « fait mal » et petit à petit « des douleurs musculaires et articulaires ». « J’ai dû arrêter la danse, d’un seul coup, je me suis retrouvée dans le corps d’une vieille pourquoi ? »

Des questions légitimes car le corps d’Eléonore ne cesse de se dégrader. « Même mon généraliste est resté perplexe, j’avais un projet de théâtre que j’ai dû arrêter. J’avais des trous de mémoire, je cherchais sans cesse mes mots », ajoute-t-elle.

C’est alors qu’elle tombe sur un article. Elle comprend alors ce qui lui arrive.

Rassemblées au sein de l’association Reseau d’entraide, soutien et information sur la stérilisation (Resist), aujourd’hui 300 femmes en Occitanie et plusieurs dizaines en Aveyron sont engagées dans un combat pour faire reconnaître leurs symptômes, conséquences supposées de ces implants.

Il y a quatre jours, l’association Resist a annoncé avoir assigné en justice le laboratoire Bayer qui commercialise cette méthode.

Toutes les femmes souffrant de ces symptômes ne sont pas recensées à ce jour. C’est pourquoi, Dominique Savy, déléguée de l’association Resist, tient à sensibiliser ces femmes qui souffrent de ces symptômes mais n’en connaissent pas l’origine.

Quant à envisager une opération pour retirer les implants, « il ne faut pas se précipiter sur le premier chirurgien venu. Le médecin doit faire attention à ne pas casser l’implant, ni à laisser le moindre résidu dans le corps, ce qui a pour conséquence de démultiplier les effets », préconise Dominique Savy.

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