Capdenac. Accusé de viols sur sa fille, le quinquagénaire nie les faits

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    Capdenac. Accusé de viols sur sa fille, le quinquagénaire nie les faits
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Centre Presse / Christophe Cathala

Âgée aujourd’hui de 16 ans, la victime assiste au procès, soutenue par des proches. À quelques mètres d’elle, dans le box des accusés, son père doit s’expliquer sur ce qu’il lui a fait subir quelques années auparavant, essentiellement du côté de Capdenac. Viols (fellations...), attouchements, agressions sexuelles, à plusieurs reprises durant quatre ans. Pour l’heure, il nie les faits pour lesquels il est placé sous mandat de dépôt depuis mars 2015, quand sa victime a tout raconté à sa mère, dont il est séparé.

La deuxième affaire de cette session d’assises, s’est ouverte hier sur une immersion dans un milieu familial complexe où cohabitent des enfants de mariages différents, des tensions régulières et un accusé qui a eu plusieurs vies conjugales. Et qui a déjà été condamné pour viols sur deux autres de ses filles, faits pour lesquels il a été incarcéré entre 2004 et 2007. Aurait-il récidivé ? Aux jurés d’en juger. Et de comprendre au fil des débats et des questions de la présidente Anne Haye, de l’avocat général Frédéric Coulomb, et des avocates de la partie civile Mes Foucault et Boutaric le parcours chaotique de cet homme de 52 ans aujourd’hui.

entre petits boulots, une enfance dominée par une mère malveillante et agressive, un père alcoolique, il n’aura « pas vécu une enfance normale », sans que toutefois ses comportements sexuels en soient affectés. En revanche, il apparaît comme « très carencé affectivement, fortement psychorigide, avec une grande rétention des affects liée à une enfance malheureuse », brosse le Dr Gérard Rohmer, expert psychiatre. Lequel va assurer la cour qu’il n’est pas sujet à l’altération du discernement et, donc, accessible à la sanction pénale. L’accusé va camper à chacune de ses auditions « dans le déni des faits qui lui sont reprochés ». Y compris quand sa fille dont il aurait abusé par intermittence alors qu’elle avait entre 8 et 12 ans, vient à la barre. Face à ses pleurs, il concède : « Je suis triste de la voir dans cet état, mais je n’ai rien fait ».

La jeune victime peine à répondre aux questions de la cour. Un « rideau de fer », que la présidente ne parviendra pas guère à lever quand il s’agit d’évoquer la précision des faits. Elle répond parfois dans un souffle pour assurer qu’elle « aime toujours son père », qu’elle « a peur qu’il se suicide », pensées qui l’animent elle-même, percluse d’idées noires. Elle ne perd pas pied quand les avocats de la défense, Mes Bruce Flavier et élian Gaudy essaient de la pousser dans ses contradictions, car il demeure à leurs yeux encore des zones d’ombre. A-t-elle menti ? S’est-elle trop imprégnée du passé judiciaire de son père ? Les témoins convoqués se succèdent sans vraiment livrer de lumière. Réquisitoire, plaidoiries et verdict sont attendus aujourd’hui.

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