L’Ultra Bal, les flonflons fous des nouveaux Titis parisiens

  • Fixi à l’accordéon dans un Ultra Bal à musiciens variables.
    Fixi à l’accordéon dans un Ultra Bal à musiciens variables.
Publié le
Monsieur l’ouïe

Le festival Bretelle(s) de Bertholène va se terminer en beauté, le mardi 14 août au soir, avec une espèce de bal musette de Paname, ultra-moderne et mondial, qui va faire guincher toutes les générations. Rencontre avec Fixi, initiateur de la chose.

C’est marqué sur sa page Facebook et vous feriez mieux de le croire : « L’Ultra Bal, le bal de mémé qui va te faire guincher grave ! » L’Ultra Bal, c’est le bal musette à la parisienne, branché avec le monde, avec une jolie palette d’artistes éclectiques et en tous genres, autour des flonflons d’un accordéon baladeur et novateur, celui par exemple de Fixi, qui a lancé le concept il y a 4-5 ans, en compagnie d’Alexis HK et d’une belle brochette de demoiselles aux jupons dansants et aux voix frétillantes (et réciproquement), dont Zaza Fournier, Karimouche, Flavia Coelho, Chloé Lacan... Bref que du bon, du beau et des belles.

Quand vous demandez à Fixi depuis combien de temps il a chaussé son piano à bretelles, il vous répond sérieux : « Oh, pas très longtemps, une petite vingtaine d’années...» Ce qui fait déjà presque la moitié de l’existence de ce quadragénaire qui a commencé sa carrière de musicien pro à même pas 18 ans. Et pas par l’accordéon d’ailleurs, mais par la batterie ou encore le piano.

Fixi façon « Javamaïque »

« La première fois que j’ai pris l’accordéon, se souvient-il, c’est quand je jouais avec Lio. Elle avait un fado dans son spectacle, et elle m’a loué un accordéon ».Du coup, Fixi se plonge dans ses affaires de famille, se souvenant un peu de son père accordéoniste amateur, et se met à étudier de près ce drôle de monstre à gros poumon qui s’accroche à votre cou comme une poupée énamourée. « Ça me plaisait bien, ça marchait super, et puis c’était Paris, il s’est passé plein de trucs chouettes pour moi, et très vite. »

Et le voilà à jouer avec des musiciens de funk américains de Parliament ou Funkadelic, qui aimaient en l’accordéon de Fixi ce « Côté carte postale de Paris ». Et apprenant l’instrument à vitesse grand V et en parfait dilettante, Fixi lance dans la foulée le groupe Java. « L’idée, c’est de faire du hip-hop avec de l’accordéon. Dans ce genre, on n’arrivait pas à trouver une identité musicale bien d’ici et on se contentait de reproduire. Avec Java, on a pris l’accordéon, de vrais instruments, on a samplé du musette. Et en plus, ça a impulsé ma carrière d’accordéoniste. »

Une expérience de 12 ans où Fixi va développer, mais aussi avant comme après Java, le mariage de l’accordéon avec des styles musicaux différents, de l’afro-beat au rap, du funk au reggae et au rock. Là, il joue avec le chanteur jamaïquain Winston McAnuff, et leur 3e album va sortir à la rentrée. « Winston, de me voir avec un accordéon, ça a été un peu pour lui une révélation. La Jamaïque est un pays pauvre, et dans les années 50, l’accordéon remplaçait l’orgue ou le piano dans les églises. Et le père à Winston en jouait dans les cérémonies. Quand je vais en Jamaïque, j’ai un succès fou, l’accordéon, ça fait partie là-bas de la mémoire collective ».

Frères de bretelles

Avec sa façon de jouer toute personnelle, Fixi regardait le monde de l’accordéon d’un peu loin, croisant parfois des rois de la « boîte à frissons » et du bal musette qui saluaient poliment son style « intéressant »... Jusqu’à ce qu’il rencontre ce qu’il croise Lionel Suarez. C’était « Il y a un certain temps, à Düsseldorf, j’étais avec Java et lui avec Minvielle que j’adorais. Et il me dit « j’aime bien ton style, c’est cool »...

Et d’année en année, de festival en festival, les deux se croisent et se recroisent. « Lionel, c’est la classe ultime, un accordéoniste virtuose, un grand, et en même temps ultra humain, sympa, décontracté, facile...»
En parallèle, Fixi ajoute l’Ultra Bal à sa panoplie d’accordéoniste, groupe « Au vrai chic parisien » en mode guinguette, avec son noyau dur et ses invités en permanence.

Un orchestre à guincher qui allait de soi pour le festival de Lionel, et qui entraînera dans son tourbillon aussi les musiciens présents qu’un public ouvert à tout. « Ce sera un bal, un spectacle dans une autre dimension, humain, hypnotique, où la tête arrête un peu de penser, plein de styles et d’époques, pour surprendre les gens et les faire bouger ». Genre le truc qui vous « rentre dans la peau, par le bas, par le haut », c’est ça ?

 

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?