Montbazens : Yannick Delclaux, de musicien pro à maraîcher bio

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  • Yannick Delclaux et son accordéon diatonique.
    Yannick Delclaux et son accordéon diatonique. F.C.
  • Yannick Delclaux cultive des légumes bio et élève, toujours sur le mode biologique, une vingtaine de brebis.
    Yannick Delclaux cultive des légumes bio et élève, toujours sur le mode biologique, une vingtaine de brebis. F.C.
Publié le
François Cayla

Rencontre avec Yannick Delclaux, de Pachin. Un quadra au parcours professionnel assez atypique.

Yannick Delclaux a 43 ans. Il vit sur le plateau de Montbazens. Là où il a grandi. Là où il a toujours plus ou moins vécu, du côté de Lugan, notamment. Voilà tout juste deux ans, il s’est installé à son compte sur une propriété agricole de 10 hectares, à Pachin, route de Drulhe, sur la commune de Vaureilles. Sur cette exploitation achetée par ses parents et dont il est locataire, Yannick cultive des légumes bio et élève, toujours sur le mode biologique, une vingtaine de brebis.

Avant d’en arriver là, son parcours professionnel ne laissait pas vraiment présager un tel retour à la terre. Car le premier truc de Yannick Delclaux, ce fut la musique. Pendant plusieurs années, il a, pour ainsi dire, tout donné pour la musique.

Son accordéon diatonique en bandoulière, et comme pas mal de musiciens dans son genre, il a cependant galéré. " À l’époque, je me disais que c’était difficile, c’est vrai, se souvient-il aujourd’hui. Mais avec le recul, je me dis que, finalement, c’était le bon temps. "

Plâtrier, facteur, prof…

Avec un statut d’intermittent du spectacle, Yannick Delclaux a dû enchaîner les boulots pour boucler les fins de mois. Il suivit ainsi une formation de plâtrier à l’Afpa et travailla de manière occasionnelle dans le bâtiment. Il travailla aussi chez Sylvie et Laurent Rémes, à Livinhac-le-Haut, des maraîchers bio de la première heure. C’est dans la vallée du Lot que Yannick a ainsi fait ses premières armes dans la culture bio. "Je travaillais pour Sylvie et Laurent de manière épisodique, quelques matinées par semaine, quand ils avaient besoin de quelqu’un pour les aider."

Tout en mettant la main dans le plâtre et dans la terre, Yannick Delclaux gardait ses doigts sur les touches de son accordéon et roulait sa bosse sur bien des scènes du département, dans des bals, seul en piste ou au sein d’orchestres. Il accompagnait aussi des compagnies de théâtre pour assurer la partie musicale. Il se rendait également dans les écoles du Bassin decazevillois, dans le cadre d’interventions qui visaient à faire découvrir la musique aux enfants, ou pour diverses animations thématiques.

Et pour que les fins de mois soient encore un peu plus confortables, il devint, au début des années 2000, professeur d’accordéon au conservatoire de l’Aveyron. Cette parenthèse consacrée à l’enseignement dura tout de même 8 ans, pour s’arrêter en 2011. "C’est à ce moment-là que le conservatoire s’est séparé de plusieurs collaborateurs, raconte Yannick. Je me suis retrouvé dans la charrette, comme quelques autres…"

Une charrette qui l’a conduit tout droit jusqu’à La Poste, où il occupa qdurant 0uelques mois des fonctions de facteur. "Le métier ne me branchait pas vraiment. Mais bon, je n’avais pas trop le choix."

"Le bio, c’est dur"

Très vite lassé de ses fonctions postales, mais sans s’affranchir totalement de son statut de postier puisqu’il a choisi de prendre un congé sans solde sur cinq ans, Yannick décida donc de se lancer dans le maraîchage bio. Il créa ainsi, au 1er mars 2017, "Les Jardins de la Montanie", reprenant le nom du lieu-dit où se trouve son exploitation. Et depuis, il bosse.

"Le bio, c’est dur. C’est un choix que j’assume, mais c’est dur. En été, c’est tous les jours, de 5 heures à 22 heures. Parfois la nuit avec les bêtes. Oui, on peut gérer son temps. Mais on doit faire ce qui doit être fait. Et la mécanisation, en bio, on ne connaît pas, ou peu, glisse-t-il en montrant le couteau qu’il tient en main, soit l’un de ses rares outils de travail. Le seul engin motorisé que j’utilise est un petit motoculteur. Je consomme 40 litres d’essence par an…"

"La musique me manque"

Sur les dix hectares de son exploitation, Yannick en cultive trois. Pour un chiffre d’affaires de 30 000 € environ, il produit annuellement dix tonnes de légumes. Toutes sortes de légumes qu’il commercialise via quelques marchés de la région ou la distribution directe de paniers aux particuliers. Si les légumes bio nourrissent son homme, ils ne le font pas rouler sur l’or. Sans aucune arrière-pensée culturelle ou sociétale, Yannick souligne à ce sujet : " Mon salaire horaire, même un travailleur chinois le refuserait ! "

Quoi qu’il en soit, le musicien pro devenu maraîcher bio continue son bonhomme de chemin. Même si la musique lui manque. "Je n’ai plus le temps pour ça et c’est dommage." Dans la partition agricole qui est désormais la sienne, Yannick Delclaux espère simplement ne plus jouer en soliste. "Je l’ai déjà dit, je le répète, le bio, c’est dur. Aujourd’hui, je cherche un associé, pour travailler mieux, pour vivre mieux." Et pour avoir peut-être le temps de ressortir l’accordéon.

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