Escrime : Alexandre Bardenet (Rodez) " sur un nuage "

  • Alexandre Bardenet, tout à droite, aux côtés de ses compatriotes champions du monde par équipes, Daniel Jérent (ex-Era), Yannick Borel et Ronan Gustin.
    Alexandre Bardenet, tout à droite, aux côtés de ses compatriotes champions du monde par équipes, Daniel Jérent (ex-Era), Yannick Borel et Ronan Gustin. FFE
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Aurélien Parayre

Le licencié à l’Escrime Rodez Aveyron est devenu, à 29 ans, champion du monde par équipes avec les Bleus, lundi à Budapest, en battant l’Ukraïne en finale (45-37)! Joint par téléphone ce mardi, il était encore sous le choc, se projetant aussi vers les JO. Sans oublier de rendre un hommage appuyé à son club ruthénois. Entretien.

Comment se sent-on quand on vient de devenir champion du monde par équipes ?
C’est… À vrai dire, je n’arrive pas vraiment à réaliser encore. Je suis sur un nuage. C’est un bonheur indescriptible. Ce n’est pas encore retombé, on est encore un peu dans l’état de « flow ». On a beaucoup de sollicitations médiatiques ici à Budapest et des prestations pour la Fédération. Mais on est super heureux. D’autant plus qu’après des championnats d’Europe très difficiles, et cette 11e place plus que décevante (en juin en Allemagne, NDLR), on avait à cœur de se reprendre. Notamment dans l’optique de la course aux Jeux. Il fallait sonner la révolte. Et on a répondu présent. En étant monstrueux tout au long de la compétition.


Dans la compétition individuelle, pour votre première participation à ce niveau-là, vous terminez 14e. Quel regard portez-vous sur votre parcours ?
Je suis déçu, car j’aurais pu aller chercher quelque chose de plus haut. Je n’oublie pas non plus que je reviens d’une blessure aux adducteurs il y a un mois seulement. Je manquais donc un peu de rythme. Je retiens malgré tout que je n’ai pas subi l’évènement. Car les Mondiaux, c’est une compétition véritablement à part. Cela reste bien différent des Coupes du monde par exemple. Concernant ma performance sur l’Italien (le 8e de finale perdu 15-9 face au futur médaillé de bronze Andrea Santarelli, NDLR), ce n’est pas un grand match de ma part. Je n’ai pas réussi à imposer mon escrime. Pour aller chercher quelque chose de plus beau encore, il fallait mettre plus.


Revenons au concours par équipes. Vous tirez à l’entraînement avec vos trois compagnons à l’Insep. Mais vous êtes le seul licencié au club de Rodez (l’Escrime Rodez Aveyron) quand Borel, Gustin et Jérent (ex-Rodez) évoluent chez l’ogre Levalloisien. Comment cela se passe-t-il dans l’équipe ?
Très bien ! Je les connais depuis bien longtemps et comme vous le dites, on s’entraîne tous les jours ensemble. Il n’y a pas de clan. Le seul avantage qu’ils en retirent, c’est qu’eux tirent encore plus souvent ensemble, et cela explique sans doute pourquoi ils sont si forts notamment en compétition de clubs. En fait, le plus dur, c’est de se greffer à une équipe qui est si bien rodée. D’autant plus que je suis le plus jeune. Donc j’apprends. Et je tente de le faire le plus vite possible. D’intégrer le mode de fonctionnement de cette équipe de France.


Vous avez participé épée en main à la phase préliminaire, mais vous êtes resté remplaçant lors de la phase finale lundi. Comment vit-on ce genre de choses ?
Remplaçant, ce n’est pas important. Lors du “par équipes”, il faut savoir mettre l’ego de côté si on veut gagner. Il ne faut pas oublier que ces championnats, et ce niveau d’exigence, c’étaient une nouveauté pour moi. Le coach avait choisi son équipe. Et les gars ont été monstrueux toute la journée. Il n’y a pas eu de défaillance, c’était normal que je ne rentre pas. Il y a bien eu cette hésitation en finale quand Dany (Daniel Jérent, NDLR) pèche sur un relais, lui qui revenait juste lors de cette compétition (d’un an de suspension pour trois no shows, NDLR). Mais pour le suivant, il dit : “Je le sens les gars”. Il y va et il fait un relais magnifique ! Oui, bien sûr qu’il y a un peu de frustration, car on a tous envie d’en découdre, de tirer. Mais je ne regrette pas du tout le fait de ne pas être entré. Et puis, je n’ai pas rien fait durant cette journée. J’étais prêt à tout moment, échauffé comme si je devais entrer.

Vous vivez dans la capitale puisque vous vous y entraînez, mais êtes malgré tout licencié à Rodez. Quelle est votre relation avec la ville et le club ?
Elle est excellente. Ça se passe formidablement bien au club, Avec Samuel (Jau), Robin (Rieu, les coaches), Jean-Michel (Goubert, le président, NDLR). On communique toutes les semaines. Quand j’ai quitté la grosse machine de Saint-Gratien, j’ai retrouvé à Rodez ce que je cherchais : un club familial qui se soucie de ses tireurs, comme lors de mes débuts à Valenciennes. C’est important pour moi, qui ne suis pas Francilien au départ. Le club est très protecteur. L’équipe est fantastique. Elle m’a tout le temps soutenu et d’abord quand ça n’allait pas fort pour moi. Ça compte énormément ce genre de choses. Ils ne m’ont jamais lâché, je ne l’oublierai pas. Et d’ailleurs ce titre de champion du monde, je suis très heureux de l’apporter aussi au club.

Quels sont vos prochains objectifs ?
Les JO, forcément. C’est clair et net. Je suis 17e mondial à l’heure actuelle et je veux aller plus haut encore. Par équipes aussi, on est N°2 mondial. La qualification collective pour les Jeux est primordiale. Il nous la faut absolument.
 

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