En Aveyron, l'archéologie, passionnément

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Centre Presse Aveyron

Le département de l’Aveyron est un véritable carrefour des civilisations. Grand par sa taille et peu peuplé, même de nos jours, du nord au sud et de l’est à l’ouest, il recèle de multiples sites témoignant de la présence des hommes. De quoi passionner plus d’un archéologue, qu’il s’intéresse à la préhistoire, à l’époque gallo-romaine ou au Moyen Âge. Il y en a vraiment pour tous les goûts en Aveyron pour qui veut se plonger dans les archives du sol. Et tous les mystères n’ont pas été levés…
 

Il n’a pas l’air comme cela, mais le département de l’Aveyron est un formidable terrain de jeu pour les archéologues. Pas de Tautavel, pas Lascaux, pas de Chauvet, ni de musée national de la préhistoire comme aux Eyziès ou à Quinson, dans le Verdon, certes, mais de véritables pépites disséminées dans tous les coins du département. Et deux fleurons qui le hissent au rang de département assez remarquable en la matière : son parc de dolmens, le plus important de France, et ses fameuses statues-menhirs qui conservent toutes leurs énigmes. « C’est riche et varié », résume Philippe Gruat, directeur d’un service départemental d’archéologie, joyeusement embêté pour résumer l’archéologie en Aveyron.
Des empreintes de dinosaures aux vestiges gallo-romains, en passant par la Préhistoire, sans oublier le Moyen-âge, il y en a pour tous les goûts ! Et de quoi assouvir la passion des curieux. Si tout n’est pas « visitable », les musées et autres châteaux du département ont de quoi offrir un formidable aperçu de la richesse des archives du sol et du sous-sol. « Ici, il y a un potentiel énorme. On est à la croisée de plusieurs mondes », souffle Thomas Perrin, chercheur à Toulouse et qui mène des campagnes de fouilles depuis sept ans au site de Roquemissou, à Gages.
Ainsi, une balade dans la grotte de Foissac, dans l’ouest du département, nous rapproche un peu plus de la trace des premiers hommes en Aveyron. Une grotte, dans laquelle ont été découvertes des peintures datées de 20 000 à 12 000 ans avant J.-C., où fut récemment découvert un os sculpté, une phalange de bison, datant de cette même période.
À Roquemissou, sur la commune de Gages, Thomas Perrin est sur un site qui témoigne de la présence de chasseurs-cueilleurs et des premiers sédentaires. Ce site figure, avec entre autres le Rescondudou sur le causse, parmi ceux où les plus anciennes traces de la présence de l’homme en Aveyron ont été trouvées. Ces fouilles, l’année prochaine, seront d’ailleurs l’objet d’un grand raout au musée archéologique de Montrozier, avec notamment un colloque européen.
Et le musée vaut le détour !
Il dévoile entre autres richesses, comme les vestiges de la villa galo-romaine d’Argentèle, les trouvailles d’un des plus beaux et passionnants sites d’archéologie aveyronnais : celui des Touriès, dans le Sud-Aveyron. Chaque année, ce site livre des secrets de plus en plus importants sur la présence et les coutumes celtes dans cette région du Sud-Aveyron. Un site observé de près par la communauté archéologique européenne pour la qualité des vestiges qu’il livre, à l’instar de ces stèles visibles au musée de Montrozier. Dernièrement, c’est la représentation d’une roue de char qui a été mise au jour. Si bien que la nouvelle campagne de fouilles, pilotée par Philippe Gruat, laisse espérer de découvertes inédites. Voire retentissantes !
Puisque nous sommes dans le sud du département, restons-y. Car il se veut passionnant à plus d’un titre. Il est la porte d’entrée dans le département. Le parc des dolmens de Buzeins, près de Sévérac-le-Château, qui se visite à pied, en vélo, seul ou en famille, témoigne d’une présence importante entre la fin du Ve millénaire et la fin du IIIe millénaire av. J.-C. Cette balade en pleine campagne nous laisse l’impression de marcher sur les pas de nos ancêtres. En Aveyron, près d’un millier de dolmens ont été recensés. Une visite par la Maison des dolmens vous apprendra tout sur ces sépultures.

Dolmens et statues-menhirs


Le sud du département, c’est aussi le foyer de résurgence de ces mystérieuses statues-menhirs, véritables stars du département. Ah, si ces stèles de pierre sculptées pouvaient parler… Mais elles n’ont pas de bouches ! Et n’ont donc pas livré tous leurs secrets. Près de cent vingt statues, regroupées sous le nom de groupe Rouergat, datant de - 3 500 ans à - 2 000 ans environ, ont ainsi été trouvées dans la région. À ce titre, il faut visiter le musée Fenaille, à Rodez, qui abrite la plus importante collection de ces statues, dont les plus fameuses, comme la Dame de Saint-Sernin. Pour qui a un faible pour l’archéologie et l’histoire, le musée Fenaille est une pépite. Il vous emmène à travers les siècles. De la préhistoire au Moyen Âge, avec des pièces tout simplement remarquables. Dans un musée non moins remarquable pour son architecture, témoignant si besoin de tout l’intérêt que portent les Aveyronnais à leur patrimoine antique.
Le sud du département n’est pas en reste. Avec, en termes d’archéologie, le site de la Graufesenque, à Millau. Un haut lieu de la céramique sigillée gallo-romaine. La période gallo romaine en Aveyron se veut d’ailleurs passionnante ! Avec des réalisations restées enfouies, comme l’aqueduc de Vors qui amenait l’eau sur le piton de Rodez, grâce à une véritable prouesse technique. De même, le site de la Granède, avec l’église paléochrétienne située sur un oppidum, dans cette même ville de Millau (dont le maire n’est autre qu’un archéologue !) confirme une présence importante des hommes au fil des siècles. Une association de sauvegarde de ces deux sites, réunissant nombre d’archéologues a d’ailleurs vu le jour dernièrement.
Cette richesse archéologique a naturellement fait naître des hommes passionnés pour les archives de la terre, Louis Balsan en tête, véritable figure aveyronnaise de l’archéologie. Une passion contagieuse qui permet de préserver ces traces du passé qui nous rappelle d’où nous venons…
 

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