Millau. Adèle, une jeune Aveyronnaise de l’Antiquité, peut devenir la Lucy du Sud-Aveyron

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    Adèle. Repro CP
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CORRESPONDANT

Une estimation faciale a été créée à partir d’un crâne de la Granède.

Il y a tout juste deux ans, des fouilles archéologiques sur le site de la Granède entraînaient la découverte d’un crâne, entre deux murs de l’ancienne église. Si la présence d’ossements humains n’a rien de surprenant dans ce territoire antique, la manière dont le crâne était placé a suscité l’attention des chercheurs, dont Christophe Saint-Pierre, maire de Millau et archéologue de profession. "On avait déjà retrouvé des fagots d’os et de nombreuses sépultures, mais ce cas de figure est unique." Durant les Journées de l’Antique (lire ci-contre), il assistait Antony Colombo, anthropologue au laboratoire Pacea de Bordeaux, qui a présenté les résultats d’études et d’analyses de l’ossement retrouvé sur le site archéologique.

Une petite fille de 9 ans, du Millavois

Grâce à des analyses au Carbone 14, ils ont déterminé que le crâne, celui d’une fille "d’environ 9 ans et demi, qu’on a appelé Adèle" datait du IXe au Xe siècle après J-C, "à la fin de l’occupation de l’église de la Granède par les Carolingiens". Des recherches ont été menées pour découvrir le reste du squelette, mais aucun ossement ne correspondait avec celui de la petite Millavoise. "Malgré les analyses poussées, nous n’avons pu déterminer la couleur des yeux et des cheveux, explique Antony Colombo. Pour autant, nous avons déterminé l’origine sud-aveyronnaise de l’individu ainsi qu’une couleur de peau claire."

Grâce à ce travail de recherche, corrélé à celui d’autres chercheurs spécialisés dans l’époque moyenâgeuse, ils ont réussi à créer ce qu’on appelle une "approximation faciale", une hypothèse de ce que pourrait avoir été le visage d’Adèle. "Avec Florent Comte, ingénieur en modélisation 3D, nous lui avons rajouté numériquement des yeux, un nez, des joues un peu gonflés comme elles pouvaient l’être pour une jeune fille de cette époque. La tenue est également inspirée des coutumes aristocratiques du Moyen-Âge".

Avec les outils numériques, Adèle pourrait devenir la Lucy du Sud-Aveyron, la porte-parole du territoire pour promouvoir l’archéologie.

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