Le Bas Ségala. Dans les pas de blogueurs pour découvrir le martinet de la Ramonde

  • Les membres de l’associationà pied d’œuvre. Les membres de l’associationà pied d’œuvre.
    Les membres de l’associationà pied d’œuvre.
  • Claude, le guide bénévole, de l’association des Martinets du Lézert.
    Claude, le guide bénévole, de l’association des Martinets du Lézert. Photos JM
  • Dans les pas de blogueurs pour découvrir le martinet de la Ramonde
    Dans les pas de blogueurs pour découvrir le martinet de la Ramonde
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CORRESPONDANT

Confinement oblige, les visites peuvent se réaliser installés dans son fauteuil à travers des blogs. Suivez les "guides" d’un jour, Julie, Hervé et Alex du côté de La Bastide-l’évêque.

Unique martinet de cuivre en activité en France, le martinet de la Ramonde, à La Bastide-l’évêque, nous accueille pour une visite inoubliable. Trésor du passé et de la mémoire oubliée, ce site va nous transporter au XIVe siècle… et la magie du lieu fera le reste.

Direction les gorges de l’Aveyron à la recherche du fameux martinet de la Ramonde. La route serpente au milieu des bois. Ici, se dressent deux modestes bâtisses reliées par un pont en pierre et bercées par le frémissement de la rivière. Le lieu est enchanteur. Le décor est planté.

Ici, pas de borne interactive ou d’écran 3D, mais un musée à l’ancienne : une maquette du site, un semblant de marmites forgées à la force du poignet, des outils divers…

Le tout se mêlant dans la fraîcheur du lieu et l’odeur des matériaux anciens. L’âme des lieux nous transporte 700 ans plus tôt. En passant la porte, nous faisons un bond dans le passé, à une époque peu connue où la transmission orale est la principale source des souvenirs.

Claude, le guide bénévole, fait son entrée. Investi à 100 % dans la reconstruction des lieux, il lance un "adiu !", un salut en occitan. Ce bonhomme, le béret vissé sur la tête, à l’accent chantant, fait rire les enfants en leur posant des questions en patois, que lui seul comprend ! Il leur explique alors de bien ouvrir les oreilles et d’être attentif au film qui retrace la réhabilitation du martinet.

Le martinet de la Ramonde – en occitan, Lo martinet de la Ramonda – est un marteau hydraulique qui utilisait la force de l’eau pour battre le cuivre, afin de fabriquer des ébauches de marmites, des chaudrons appelés "coupe noire". Les martinets existaient au XIVe siècle et ont cessé de fonctionner au XIXe siècle.

L’association des Martinets du Lézert, dont Claude fait partie, s’est donnée pour but de faire revivre ce lieu et l’investissement de ces passionnés n’est pas des moindres : plus de 5 000 heures de travail en tout genre. Comme ils disent, les gens ressortent de là "espantés" (épatés) après avoir vu les photos et les vidéos de l’"avant-après" !

Tout excités, les enfants nous dépassent en courant pour être les premiers à entrer dans la forge.

Bruit assourdissant

Au pas de la porte, une odeur de bois chaud nous attire ; des bûches se consument dans le foyer rougissant. Nous apprendrons par la suite que la température doit monter à 800° C afin de rendre malléable le cuivre.

À l’agitation de la roue, vient s’ajouter le bruit assourdissant du soufflet géant. Il crache son souffle tel un dragon endormi. Son mouvement régulier alimente le feu où gît la coupelle de cuivre. Nous sommes pris entre la chaleur des braises et la fraîcheur de l’eau dans la roue. Nous nous disposons précautionneusement autour des "martinaïres" et attendons avec impatience de voir rougir le métal dans l’âtre. Le mouvement régulier du soufflet géant qui vient alimenter le feu nous hypnotise littéralement. De doré, ce dernier passe à l’orangé puis enfin le cuivre rougit : il est prêt à être frappé. Grâce à de longues pinces, le "martinaïre" attrape le métal rougeoyant, s’installe sur son minuscule tabouret à côté d’un marteau de 200 kg. Là, son binôme met alors en marche le mécanisme de la roue à aube ; c’est cette dernière qui activera le marteau.

À ce moment-là, nous avons l’impression que des vagues déferlent dans le bâtiment ! Le bruit retentissant de l’eau et la rotation de la roue sur son axe sont à la fois assourdissants et envoûtants. L’eau vient se fracasser sur les pâles en bois usées. C’est alors que Claude, d’une main de maître, pose la coupelle ardente sous le nez du marteau, qui s’abat sur elle d’un coup sec. Nous sommes tous surpris par la vibration que nous ressentons sous nos pieds ! Le sol tremble à chaque coup de marteau, à intervalles réguliers. C’est un régal de voir avec quelle dextérité Claude fait tourner le cuivre qui s’étale et prend peu à peu une forme de coupe.

Petit à petit, le morceau de métal se transforme sous nos yeux en une petite assiette creuse. Les bénévoles arrêtent alors la forge pour nous expliquer les prochaines étapes de fabrication jusqu’à l’obtention des marmites.

Nous avons été les témoins d’une démonstration, d’un savoir-faire que seule une poignée de personnes en France possède encore. C’est impressionnant !

Ensuite, un habitant des lieux nous indique le départ d’une promenade, pas très longue et idéale pour les familles. Elle nous mènera sur un chemin de traverse boisé. Les bruits de la nature nous entourent. Quarante minutes plus tard, le clocher de l’église pointe le bout de son nez. Nous sommes arrivés à La Bastide-l’évêque, ancienne capitale du cuivre en Aveyron. Elle est petite par sa taille mais les ruelles en pierre, son clocher porche en granit rose et sa fontaine ont un charme fou. Après avoir flâné dans les rues du village, nous nous rendons à l’office de tourisme. Là, nous tombons sur Lætitia qui va bientôt débuter la visite guidée de la bastide du XIIIe siècle…

D’autres visites virtuelles sur https://www.tourisme-aveyron-segala.fr/le-blog/

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