Druelle Balsac. Le Prieuré du XIe siècle à nos jours : l’histoire de Joseph Guizot

  • Le Prieuré du XIe siècle à nos jours : l’histoire de Joseph Guizot
    Le Prieuré du XIe siècle à nos jours : l’histoire de Joseph Guizot
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CORRESPONDANT

À la révolution, le Prieuré, déclaré bien national fut vendu en 1793 à Joseph Guizot pour la somme de 102 000 livres. Ce n’était pas le Prieuré qui intéressait M. Guizot, mais la centaine d’hectares de terre et notamment le vignoble qui en dépendait. Il en utilisa une partie (l’église, l’hôtellerie, les cuisines, le réfectoire ainsi que le cloître) comme carrière de pierres pour construire le corps de ferme et la maison de maître situés sur le plateau au lieu-dit le Sauvage, la partie conventuelle (cellier, avant cellier, salle capitulaire, passage des morts, et au dessus le dortoir) servit de cave vinaire et de remise agricole. C’est cette deuxième partie que l’association s’efforce de restaurer depuis 1995.

Mais petit retour en arrière. Joseph Guizot est le fils de Pierre Guizot, fermier au domaine du Colombiés sur des terres appartenant au seigneur de Balsac, M. de Faramond. Ce dernier était du genre querelleur. Son comportement provoqua de multiples démêlés avec Pierre Guizot. À la mort de celui-ci, le seigneur causa de nombreuses tracasseries à la veuve ; elle avait deux fils, Bernard et Joseph. En juin 1779, les deux frères Guizot rencontrent le seigneur de Faramond dans une auberge du Pas, une dispute éclate, des coups de feu sont tirés sans dommage, le seigneur porte plainte, les deux frères Guizot sont condamnés à mort. Ils réussirent à échapper aux recherches, mais peu de temps après, Bernard est retrouvé mort dans les bois du Sauvage, tué par les hommes de Faramond. Quant à Joseph, il avait réussi à fuir à la Martinique où il exerçât un commerce fructueux de vin de Bordeaux.

Il rentre en France en 1792 et achète le Prieuré avec tous ses biens le 9 avril 1793. Devenu notable, il est élu maire de Clairvaux de 1795 à la première Restauration et retrouvera son siège pendant les Cent Jours. Dès 1830, il est à nouveau élu maire et cela jusqu’à la veille de sa mort. Sa petite fille Eugénie épouse en 1856 Marcellin Palayret et c’est à leurs descendants, René et Bernard Palayret que l’association "Les Amis du Prieuré du Sauvage" doit son existence. Ce bâtiment fut utilisé comme cave à vin, mais l’arrivée du phylloxéra, fin XIXe, début XXe siècle, ruine les vignobles et entraîne l’abandon du bâtiment. Laissé sans surveillance et sans objet, il est livré aux pilleurs de pierres et à la végétation.

Cette construction, qui n’était plus qu’un tas de pierres, semblait irrémédiablement perdue au grand désarroi de ses propriétaires, deux cousins René et Bernard Palayret. Une première tentative de sauvetage a lieu en 1968, initiée par le club du Vieux-Manoir de Valady.

En 1981, les propriétaires Palayret font inscrire ce bâtiment à l’inventaire des monuments historiques, mais les dégradations et le pillage se poursuivent, il faut attendre la création de l’association "Les Amis du Prieuré du Sauvage" paru au J.O. du 8 mars 1995 pour que débute la restauration que nous connaissons aujourd’hui. Pour se lancer dans une telle aventure il fallait trouver la personne providentielle au charisme affirmé, pugnace, cette personne faisait partie du cercle des amis de la famille Palayret, il s’agit du Dr Michel Arnal.

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