Les batisseurs : Montaigut, un village à l'ombre du château

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  • Le château de Montaigut est l’un des plus anciens du Rouergue.iens du Rouergue.
    Le château de Montaigut est l’un des plus anciens du Rouergue.iens du Rouergue. repro cpa
  • Michel Simonin est tombé amoureux du château en 1965.
    Michel Simonin est tombé amoureux du château en 1965. repro cpa
Publié le
Aurélien Delbouis

C’est l’un des plus anciens du Rouergue. Dès 996, le cartulaire de Gellone (Saint-Guilhem du Désert) faisait déjà référence au « Castrum de Montagut ». Édifiée sur un éperon rocheux dominant la vallée du Dourdou, cette vaste forteresse défendait ainsi Saint-Affrique contre les attaques venant du sud. Agrandie à plusieurs reprises, modifiée, adaptée aux modes et mœurs des différentes époques, cette vaste bâtisse prolongeant son ombre sur le Rougier de Camarès aurait dû cependant sombrer dans l’oubli. Après le départ des derniers habitants du hameau attenant au début du XXe siècle. Un crève-cœur pour Michel Simonin qui crée en 1968, l’association des Amis du château de Montaigut, qui en devient propriétaire avant d’entreprendre une vaste opération de restauration. Définitivement sauvée en 1989, l’imposante forteresse accueille désormais près de 40 000 visiteurs par an.
Le symbole d’une renaissance pour cette ancienne possession de la baronnie de Montaigut. 

Michel Simonin : une vie de château

Il est tombé « complètement par hasard » sur une ruine, majestueuse. C’était en 1965 ! Depuis ce jour, Michel Simonin, professeur de maths et physiques en Provence, n’a plus jamais quitté son château. « Il est remarquable en de nombreux aspects », explique celui qui n’avait pas de passion particulière pour l’histoire ou les vieilles pierres. Et pourtant… En créant l’association trois ans plus tard et en rachetant cette ruine pour en faire ce qu’elle est aujourd’hui, Michel Simonin a tracé le sillon de la préservation de ces vestiges inestimables. Une vie de château…

Un village

« Les gens avec un peu de moyens exploitaient leurs terres, les autres vendaient leur force de travail. » Voilà comment vivaient les habitants de Montaigut jusqu’au début du XXe siècle. Une vie de labeur, entre céréales, vignobles - vite abandonné au profit de celui de l’Hérault, bien meilleur - et plâtre. Chaque famille, ou presque, possédait son exploitation, de l’extraction dans les veines de gypse, au four en passant par les meules destinées à obtenir la poudre alors très utilisée en agriculture. Dans ce hameau qui a abrité jusqu’à 40 familles, une école et même une église ont permis aux habitants de vivre sur les hauteurs du Dourdou. Une vie consignée dans les fichiers de l’état civil mis à jour par le curé du village. Des fichiers particulièrement circonstanciés, le prêtre n’hésitant pas en enquêter en personne pour définir précisément la filiation d’un tel ou d’un tel… Autre temps, autres mœurs. 

Plus de 20 ans de chantier et 3200 bénévoles

Implanté en surplomb du Rougir de Camarès - l’un des plus vastes d’Europe - depuis le Xe siècle, le château de Montaigut a bénéficié, au cours de son existence, de plusieurs projets de restauration. Mais le plus ambitieux est bien à mettre au profit des bénévoles de l’association des Amis du château de Montaigut qui, en 20 ans, avec l’aide précieuse de l’Union Rempart - reconnue d’utilité publique en 1982 - ont réussi redonner vie à ce monstre de grès. Habitée jusqu’en 1918 par Xavier Olivier qui a fait fortune au Brésil avant de revenir en Aveyron, la forteresse n’est plus qu’une ruine en 1969, date de son achat par l’association. Le plan de sauvetage prévoit de faire appel à des bénévoles : en 20 ans, 3 200  ont ainsi posé leur pierre au renouveau du château. 

Un éconmusée unique en France

Si le château se visite tout l’été, les forces vives de l’association ont décidé de prolonger l’expérience avec la rénovation du village attenant. « Chaque maison a été restaurée comme elle était au moment où les propriétaires ont quitté les lieux », explique Michel Simonin.  Ouvert depuis le début de mois de juillet, l’écomusée de Montaigut permet de vivre comme au XIXe siècle. Une exposition archéologique, des expositions sur les labours ou les moissons ou encore des reconstitutions permettent ainsi aux visiteurs de s’imprégner de ce lieu chargé d’histoire.

50 ans de passion pour Les Amls du château de Montaigut

Constituée en 1969, l’association des Amis du château de Montaigut souffle, cette année, ses cinquante ans d’existence. Un demi-siècle de passion qui lui a permis, avec le soutien de l’Union Rempart, de faire passer la « clapasou » de Gissac - ce tas de cailloux pour les riverains - en une bâtisse en majesté. En 20 ans.
« Nous avons ensuite décidé de prolonger ce travail de rénovation en divers lieux du département », reconnaît son président.  On doit en effet à ces bénévoles 80 projets de rénovation. Cela vaut bien une part de gâteau.  
 

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