À Villeneuve, il fait « régner la terreur » dans sa famille

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  • Le prévenu a été condamné à 30 mois de prison.
    Le prévenu a été condamné à 30 mois de prison. Archives JAT
Publié le
Mathieu Roualdés

Dimanche dernier, un jeune homme se présente à la gendarmerie de Villefranche-de-Rouergue. Tout juste majeur, il dit « être à bout » et dépeint devant les officiers un huis clos familial, à Villeneuve-d’Aveyron, dicté par la peur et la violence. Tout en décrivant une scène survenue la veille : alors qu’il rentre de son travail, peu avant 20 heures, il s’attire les foudres de son père pour avoir oublié d’arroser le jardin… S’en suivent deux coups de poing au visage ainsi qu’un coup de pied dans le ventre et une ultime menace : « Je vais te découper en rondelles ! ». C’en est trop, l’aîné d’une fratrie de trois enfants dépose plainte et confie que ce genre de scènes se répètent depuis des années et seraient même devenues quotidiennes depuis un bon bout de temps. Entendus dans la foulée, sa mère et sa sœur, âgée de 15 ans, décrivent sensiblement les mêmes choses. Elles aussi se disent victimes de violences, tant morales que physiques, depuis près de dix ans.
Devant le tribunal de Rodez, mardi 11 août, le père de famille, au chômage depuis plusieurs mois en raison de problèmes de santé, reconnaîtra ces faits ou presque. Il les assume, qualifie son comportement « d’injustifiable », se décrit comme « un gueulard », « un violent ». « Je n’arrive pas à me contrôler, je sais que je leur ai fait du mal », répètera-t-il, à plusieurs reprises. Ce qui le pousse à bout à chaque fois ? Le côté « trop baba cool » de son fils, la « surprotection des enfants » de la part de sa conjointe et le fait que sa cadette « soit toujours sur le portable »…
« Vous essayez de vous justifier mais au final, c’est vous qui ne faites rien dans cette maison. Vous passez vos journées sur le canapé à consommer de la drogue quand votre femme et votre fils travaillent eux. Vous faites régner la terreur », lui répondra la procureure, rappelant que douze pieds de cannabis ont été retrouvés dans le jardin du domicile familial. Plusieurs grammes de cocaïne ont également été saisis lors de la perquisition.

Une enfance difficile

Son casier judiciaire ne plaide pas non plus en sa faveur. L’homme a déjà été condamné à vingt reprises pour divers faits (vols, violences, refus d’obtempérer, conduite sans permis, sans assurance, sous l’empire alcoolique…) et a fait plusieurs allers-retours en détention.
« Je n’ai pas eu une vie facile, j’ai vécu beaucoup de choses terribles… On m’a accusé de meurtre quand j’étais jeune alors que je n’y étais pour rien, j’ai fait huit mois de prison pour cela ! », racontera-t-il devant le tribunal, avant de décrire cette enfance dans un quartier sensible de la banlieue parisienne et rythmée par les coups d’un père accroc aux jeux… « Il n’a pas les mêmes codes d’éducation que tout le monde », appuiera d’ailleurs son conseil, Me Jammes. Avant que le tribunal ne le condamne à 30 mois de prison, dont 12 avec sursis. Et l’interdiction d’entrer en contact avec sa famille lors des deux prochaines années.
 

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