Couteau de Laguiole : l’Indication géographique, bien plus qu’un seul gage de qualité

Quel est le point commun entre le couteau de Laguiole, la porcelaine de Limoges, la charentaise ou encore le linge basque ? Ils sont des fleurons de la manufacture française et leur renommée dépasse souvent les frontières de l’Hexagone. Et tous surtout tentent par tous les moyens de se protéger des contrefaçons…

Pour cela, ils ont trouvé un outil ou plutôt une Indication géographique, à la sauce des AOP, IGP ou AB pour l’agriculture biologique qu’on a l’habitude de voir dans les rayons de commerces alimentaires. Le label Indication géographique (IG), géré par l’Institut national de la propriété industrielle, garantit l’origine géographique d’un produit manufacturé, artisanal ou d’une ressource naturelle. Il fut lancé en juin 2015 par une certaine Carole Delga, aujourd’hui présidente de la région Occitanie et alors secrétaire d’État chargée du commerce, de l’artisanat, de la consommation et de l’économie sociale et solidaire. Ce label sera ensuite acté par la loi dite Hamon, relative à la consommation.

"Plus il y aura de produits labellisés, plus l’IG sera connue"

Aujourd’hui, douze produits français ont obtenu ce label. Le premier d’entre eux furent les séculaires sièges de Liffol, fabriqués dans les Vosges, en 2016. Plus de quatre ans après, Anne Thireau-Gérard, présidente de "Made in Grand Est" et à l’origine de cette demande de labellisation, ne regrette absolument pas son choix. "Grâce à l’IG, nous avons bénéficié de beaucoup de communication autour de notre produit et lors des ventes au quotidien, on peut, avec ce label, mettre ce gage de qualité", explique-t-elle.

Quant aux retombées économiques, que certains espèrent sur les hauteurs de l’Aveyron, dans les Vosges "on ne peut vraiment les chiffrer mais cela n’a pas vraiment fait exploser les ventes". "La demande du couteau laguiole est une excellente nouvelle. Plus nous serons à obtenir ce label, plus il sera connu du grand public, ce qui n’est pas vraiment le cas actuellement. Nous, fabricants français, avons besoin de cette reconnaissance face aux productions de l’étranger, souvent à bas coût. On sent d’ailleurs qu’avec la crise de la Covid-19, les gens reviennent au fabriqué local. On sent que les clients n’ont plus envie de se faire avoir avec des produits portant le même nom mais conçus en Chine ou ailleurs. Et grâce à l’IG, on peut mettre ce made in France en avant", souffle la représentante des sièges de Liffol.

Pour Laguiole et ses coutelleries, c’est d’ailleurs tout l’intérêt : "La contrefaçon, on ne l’empêchera pas mais au moins on mettra quelque chose d’identitaire" avec le logo de l’IG gravé sur la lame et "quand quelqu’un achètera un couteau, il saura s’il vient de Laguiole", indiquait il y a peu Christian Valat, dirigeant de la coutellerie Laguiole en Aubrac.