Vimenet. Nord-Aveyron : Didier Combret redonne leur âme aux murs de pierre
Installé à Vimenet qu’il a largement contribué à restaurer, l’ancien antiquaire devenu muralier ressuscite, toujours en quête d’esthétisme, l’histoire de l’habitat et des traditions qui forgent la beauté du patrimoine.
La découverte et la transmission tiennent beaucoup à cœur à Didier Combret qui privilégie chaque fois que possible l’aide aux jeunes en difficulté avec lesquels il partage l’amour de son travail. La signature d’une convention permet ainsi à quelques jeunes de l’Itep de Grèzes de le suivre sur le terrain pour comprendre et apprendre. Des "stages", une à deux fois par an, menés avec son association L’eau et la Pierre, toujours conclu par un moment convivial et une gratitude envers les jeunes partagée par les 160 membres adhérents.
Il ne maçonne pas, il façonne. Et le seul ciment qu’il manipule est celui qui relie l’Homme à son histoire. Didier Combret est muralier, celui qui remonte et recrée les murs de pierres sèches comme les anciens savaient si bien le faire, qui pour clôturer une parcelle, qui pour monter une caselle ou installer une doline. L’artisan est un artiste, dans un domaine finalement assez méconnu : les muraliers se comptent en Aveyron sur les doigts d’une main. Celle de Didier Combret caresse plus qu’elle ne bouscule une tradition séculaire que l’artisan artiste s’emploie à perpétuer depuis 14 ans.
Ancien antiquaire
Auparavant, le virus du patrimoine l’animait déjà : il était antiquaire spécialisé dans l’art populaire régional et les meubles paysans. Les murs lui ont donné une autre assise dans ce domaine qui bénéficie d’un engouement croissant. "On a beaucoup détruit, les gens ont de plus en plus envie de garder ce qui restait. C’est un état d’esprit collectif", assure-t-il, lui qui a cofondé dans son village de Vimenet l’association l’Eau et la Pierre qui a magnifiquement restauré le bourg. Et qui copréside l’association Les Bourines en Rouergue, à Bertholène, dont on connaît la qualité des réalisations.
Muralier, donc, d’abord avec Éric Gross des Maisons paysannes de France, désormais avec Laurent Agator, maire de Vimenet qui a pris le relais : "On va partout où le patrimoine le mérite !". Ces jours-ci entre Martiel et Sainte-Croix pour remonter une caselle effondrée à un jet de pierre de la maison de Coluche. Hier au château de Tholet pour des parements, un peu plus tôt aux Terrasses de Majorac (Gillorgues) où il a refait quelque 25 murs… S’y ajoutent parfois des calades (cours pavées) sur le Larzac, une doline et des murettes sur le Causse comtal. Comme partout ailleurs. Une ambition le guide : "L’esthétisme avant tout" et en toute chose pour "redonner de la valeur à l’habitat". Qualité des matériaux, arithmétique d’une perspective, mariage de la pierre et du végétal, rien n’est vraiment laissé au hasard. Travail d’orfèvre pour un patrimoine qui, plus que jamais, vaut désormais de l’or, celui que Didier Combret a dans ses mains pour redonner une âme à notre environnement.
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