Comps-la-Grand-Ville : Daniel Fabié extrait une pierre de caractère de la carrière de La Barthe

  • Daniel Fabié aux manettesde son engin.
    Daniel Fabié aux manettesde son engin.
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Correspondant

Daniel Fabié exploite actuellement l’une des deux carrières de La Barthe. Par le passé M. Rey des Voltes, puis M. Loubières de Cassagnes ont également fait valoir ce même site d’où l’on extrait de la pierre de schiste. En 2006, M. Fabié, qui a également une entreprise de Travaux publics à Pont-de-Salars, achète un hectare et demi de la carrière à Melles Rech du Pont de Grandfuel.

Il en exploite actuellement 7 000 mètres carrés et emploie deux ouvriers. "Le gisement en profondeur est plutôt bleuté tandis qu’en surface il tend à être plus ocre", explique Daniel Fabié. Et c’est bien ce mélange de rouille, de bleu, de gris et encore ces brillants argentés qui font la beauté de cette pierre.

Les principales productions sont surtout, la lauze pour les toitures, la pierre à bâtir, les dallages ou encore la pierre d’habillage ou ornementale pour les espaces verts. "Je l’arrache au brise-roche, puis je charge les grosses pierres sur une remorque",explique M. Fabié. "On effeuille ensuite les plaques avec des burineurs pneumatiques, puis avec une scie on égalise les bords pour réaliser une lauze dans laquelle on perce un trou pour les pointes, avec un perforateur."

Il ajoute que la lauze utilisée en Lozère et en Aveyron est arrondie à la base alors que celle qui est expédiée dans d’autres départements sera de forme plus rectangulaire.

Quel avenir pour les carrières ?

Si Daniel Fabié aime ce travail dont il tire un certain profit, il ne cache pas une certaine amertume : "On existe, mais on n’a pas beaucoup d’aides de la part des différentes collectivités, d’ici 5 à 10 ans il n’y aura plus de carrières en Aveyron ; il n’en reste déjà que trois avec les deux de La Barthe" "Pourtant on a des produits sous nos pieds qui durent des centaines d’années et on va en chercher d’autres de mauvaise qualité de l’autre côté du monde. Ici ils utilisent de la tuile d’occasion qui durera moins longtemps pourtant la différence de prix avec la neuve n’est pas si importante que cela." Et d’ajouter : "L’avenir de ces carrières est peut-être compromis."

Beauté et noblesse de la matière

Malgré tout, la résistance, la beauté et la noblesse de cette pierre sont unanimement reconnues par l’ensemble des responsables des monuments historiques. Ce qui fait dire à M. Fabié, avec une certaine satisfaction : "Heureusement, on va fournir 600 mètres carrés de lauzes pour le château de Sévérac, puis peu à peu, pour les toitures de l’abbatiale de Conques ; on a vendu au Puits du Fou et pour des toits en Normandie." Et dernièrement, un magnifique mur de soutènement vient d’être réalisé près du "Vieux Pont" au village de Pont de Grandfuel.

Ainsi, et l’expression est de circonstance, Daniel Fabié "apporte sa pierre à l’édifice", à ces édifices qui font la richesse de notre patrimoine, à nos maisons qui donnent une âme à nos villages.

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