Elections départementales : un dimanche entre duels et confirmations en Aveyron

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  • Il ne faudra pas hésiter  à revenir dans l’isoloir.
    Il ne faudra pas hésiter à revenir dans l’isoloir. J.A.T.
Publié le
Christophe Cathala

Second tour dimanche pour onze cantons encore en lice. Des duels serrés pour cinq d’entre eux, et des assurances pour les autres, si la mobilisation est au rendez-vous.

Deux binômes assurés d’être élus, quatre autres qui peuvent compter sur une marge de sécurité plus ou moins grande, et cinq cantons qui seront le théâtre de duels plus serrés… Telle est la physionomie du second tour qui attend dimanche les électeurs aveyronnais de onze territoires encore en compétition.

Remobiliser quoi qu’il en coûte

Pour neuf de ces cantons, la mobilisation citoyenne demeure un leitmotiv car, comme dans tout scrutin, rien n’est jamais vraiment joué à l’avance. Et il serait bien imprudent pour ceux qui sont arrivés en tête dimanche dernier d’aborder le deuxième round comme une formalité. L’abstention record enregistrée le 20 juin ne servira personne, quoi qu’il en soit, d’autant que les départementales étant couplées avec les régionales, ces dernières pourraient elles aussi pâtir de la désaffection des urnes, notamment dans les 12 cantons où il n’est plus besoin de voter pour des conseillers départementaux.

Situations tendues

Pour l’heure, les regards, dimanche, se porteront sur Millau- 2 où Jean-François Galliard, actuel président du Département, est en difficulté : il emporte avec sa binôme Karine Orcel 35,30 % des suffrages contre 35,58 % à Solveig Letort et Valentin Artal. Dix voix d’écart, autant dire que c’est serré.

Les voix qui se sont portées sur son ancienne binôme Sylvie Ayot (alliée cette fois avec Christophe Loubat, et avec le soutien d’Aveyron pour Tous d’Arnaud Viala) lui reviendront-elles dans un contexte de guerre fratricide à droite ? L’élimination du président sortant serait en tout cas un coup de tonnerre…

Autre cas de figure lié à la division de la droite, Tarn et Causses : le maire de Sévérac-le-Château, Edmond Gros, divers gauche, a huit points d’avance à 40,79 % sur la conseillère sortante Danièle Vergonnier, proche de Jean-François Galliard. De quel côté les électeurs du binôme soutenu par le mouvement d’Arnaud Viala, recalé pour le second tour, feront-ils pencher la balance ?

Gérer les avances

Sur ces deux cantons, la mobilisation devrait être au rendez-vous. Il en sera de même aussi sur d’autres duels droite-gauche, plus "classiques" en regard du contexte électoral. Ainsi pour Millau-1 et Rodez-2 où l’avantage s’est porté au premier tour sur des binômes de droite. à Rodez-1 en revanche c’est un duel entre les exclus du PS et désormais "centre gauche", Sarah Vidal et Arnaud Combet, conseillers sortants, et un binôme soutenu par l’union de la gauche (Printemps aveyronnais), Matthieu Lebrun et Lisa Frayssinhes.

Ballottés par l’abstention

D’autres situations sont bien plus bigarrées : celles des quatre cantons (Rodez-Onet, Villefranche, Saint-Affrique, Lot-et-Dourdou) où un binôme a déjà été élu en voix dimanche dernier… Mais qui n’a pas rassemblé 25 % des votants, abstention oblige. Ils repartent pour des duels. Au second tour, cette règle ne s’impose plus et la majorité relative est suffisante pour l’emporter. Mais le risque est bel et bien celui de la mobilisation de celles et ceux qui ont voté pour eux au premier tour : à trop considérer que ces binômes parviendront à confirmer leur élection, ils pourraient bien laisser les électeurs du camp adverse donner le coup de reins décisif.

Seuls au monde

Dans ces ballottages insolites, on retiendra que sur le canton d’Enne-et-Alzou, le binôme Hélian Cabrolier et Graziella Pierini (69,42 %, mais pas assez de votants) se retrouve seul, leurs adversaires (Laurent Gineste et Angélique Thomas) ayant décidé de jeter l’éponge pour le second tour.

La palme de l’insolite, précisément, revient au canton Vallon où cinq binômes étaient en lice dimanche dernier. Il n’en reste qu’un au second. Jean-Philippe Périé et Corinne Panissié se sont inscrits pour le second tour pour lequel ils étaient qualifiés (19,50 % des voix)… hors délai. Ils ne sont donc pas admis à se présenter. Leurs adversaires Sylvain Couffignal et Nathalie Dugast sont donc seuls au monde. Comme pour Enne-et-Alzou, leurs seules deux voix leur assurent la victoire. Quitte à considérer avoir été "bien mal élus".

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