Départementales : réélu dans le canton Millau-2, Jean-François Galliard pense déjà à la suite

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  • Jean-François Galliard et Karine Orcel félicités par Solveig Letort et Valentin Artal.
    Jean-François Galliard et Karine Orcel félicités par Solveig Letort et Valentin Artal.
Publié le , mis à jour

Le président sortant l’a emporté dimanche soir. Il va maintenant consulter pour savoir s’il peut réunir une majorité.

 

Jean-François Galliard et Karine Orcel 52,13 %
Valentin Artal et Solveig Letort 47,87 %

 

Il le répète depuis des mois : avant de penser à la présidence, il faut d’abord gagner sur son canton. Jean-François Galliard a prolongé dimanche soir son bail comme conseiller départemental du canton de Millau-2 jusqu’en 2028. Pour un président sortant, cela aurait pu être une formalité. Et pourtant, même s’il a toujours affiché, officiellement, une certaine sérénité, les choses n’ont pas été simples. Arnaud Viala prépare, depuis près d’un an maintenant, la prise du Département. Mais Galliard n’étant pas prêt à laisser sa place, cela posait forcément un problème au sein d’une droite qui a davantage l’habitude de laver son linge sale en famille que sur la place publique.
Cette fois, tout ne s’est pas réglé lors d’une primaire dans une salle feutrée du siège du conseil départemental. Les postes ne se sont pas distribués non plus au cours d’une réunion chez un des barons de la droite aveyronnaise. Non, cette fois, le combat - qui est encore loin d’être terminé - s’est fait sur la place publique. Arnaud Viala a pris son bâton de pèlerin et a convaincu 80 % de l’équipe sortante de partir avec lui au sein de l’Aveyron pour tous, en réussissant le tour de force d’incarner le changement tout en ne modifiant que très peu l’équipe en place. Dans cette démarche, Jean-François Galliard s’est forcément senti trahi, mais il n’a pas varié un instant de sa position : gagner le canton, et voir ensuite quelles sont ses chances pour le troisième tour, l’élection à la présidence, programmée jeudi prochain.

Un choix de binôme stratégique

Pour cela, dans un canton qui comprend la moitié de Millau, il a choisi la bonne partenaire : Karine Orcel. Ancienne adjointe à la culture de Christophe Saint-Pierre, maire de Millau de 2014 à 2020, très engagée dans le monde associatif, connue et populaire dans la cité du gant. Elle correspond parfaitement aux valeurs humanistes et sociales du président sortant. Mais avec pour adversaire au premier tour, un binôme de l’Aveyron pour tous, soutenu par Arnaud Viala, conduit par Sylvie Ayot, sa colistière en 2015, il était écrit que rien ne serait facile. En prenant la deuxième place 10 voix seulement derrière l’attelage de gauche, composé par Valentin Artal et Solveig Letort, le président avait finalement fait le plus dur. Au soir du premier tour, il se montrait optimiste : le second binôme de droite ayant été éliminé, il espérait un report de voix, quand bien même Ayot et Loubat n’ont pas appelé à voter pour lui. Et pour cause, l’inimitié entre les deux anciens partenaires est largement assumée des deux côtés. Galliard ne s’est pas trompé. Dimanche, il a été élu avec une avance finalement plutôt confortable. Malgré une participation très basse (39,05 %), le duo Galliard-Orcel devance de 157 voix (1917 contre 1760) celui composé du très jeune Valentin Artal, proche d’Emmanuelle Gazel, la maire de Millau, et qui prend date pour l’avenir, et de l’écologiste larzacienne Solveig Letort. Dans les faits, le président sortant l’emporte, sans surprise, grâce au vote des villages. En effet, il arrive en tête à Aguessac, Compeyre, Nant, Paulhe et Saint-Jean-du-Bruel. Mais est devancé de 57 voix à Millau. Un équilibre pas vraiment étonnant, la sous-préfecture ayant basculé à gauche lors des dernières élections municipales. Quoi qu’il en soit, Jean-François Galliard avait le sourire aux lèvres dimanche soir. « Je suis très satisfait, assurait-il. Avec Karine, on est heureux. On a fait une campagne digne. On n’a pas changé de ton, on n’a pas cédé aux influences néfastes, et on a gagné. Je ne suis pas d’un tempérament inquiet. Mon juge suprême, c’est le suffrage universel. C’est ce que j’avais répondu à Arnaud Viala quand il m’a demandé de laisser la place. Je lui ai dit que je verrai ce que disent les urnes. Au bout du compte, je suis encore là. »

Rendez-vous jeudi 1er juillet

Encore élu sur son canton, mais sera-ce encore le cas, jeudi, pour le poste de président ? Dimanche soir, Jean-François Galliard assurait qu’il n’avait pas encore pris sa décision. « Je ne connais pas encore les résultats globaux sur le département, lançait-il. On a franchi une première étape en étant élus, maintenant je vais voir ce qu’il en est. Consulter pour évaluer si des majorités sont possibles. C’est encore trop tôt pour le dire. Je vais passer quelques coups de fil et je me déciderai en début de semaine. » Le téléphone risque de chauffer ce lundi pour voir s’il peut obtenir une majorité. Et même si ce soir Arnaud Viala fait figure d’immense favori, Jean-François Galliard sait ce que c’est de renverser un scrutin dans lequel il part perdant. Il l’a déjà fait une fois : en 2017 lors de la primaire à droite pour la succession de Jean-Claude Luche pour être élu, déjà à l’époque, président du Département…
 

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