"La vie politique en Aveyron et à Rodez, de 1790 à nos jours", dernier ouvrage de Jean-Michel Cosson

  • Jean-Michel Cosson, historien ruthénois.
    Jean-Michel Cosson, historien ruthénois. M.R. -
Publié le

L'historien ruthénois livre un portrait fourni de l'histoire politique en Aveyron et à Rodez, de 1790 à nos jours, dans son dernier ouvrage. 

Plus de 700 pages, des illustrations historiques, des portraits, de l'analyse... "Ce n'est pas la Bible, mais presque !", sourit Jean-Michel Cosson, son nouvel ouvrage en mains. Il est consacré, comme son titre l'indique, à "la vie politique en Aveyron et à Rodez de 1790 à nos jours". Il est surtout le fruit de nombreuses années de recherches de la part de l'historien ruthénois, auteur prolifique de livres sur le département. "C'est mon 50e je crois", rigole-t-il, avant d'expliquer la genèse de ce bouquin qui devrait se retrouver dans les bibliothèques de passionnés de politique et de la vie quotidienne de l'Aveyron de ces dernières décennies. Car Jean-Michel Cosson n'a pas seulement gravé dans le marbre les dates et les différents personnages de pouvoir du département. Il livre des anecdotes, des récits des mouvements sociaux les plus marquants de la révolte des croquants aux paysans du Larzac "car l'Aveyron n'est pas seulement un département conservateur comme on le présente souvent". Il s'attache également dans divers portraits à rendre hommage à "ceux qui avaient raison avant les autres sans qu'ils en tirent une quelconque célébrité", comme il aime dire. L'histoire politique façonne notre quotidien et c'est cela avant tout que l'ancien professeur d'histoire a voulu raconter, comme il le transmettait à ses élèves. 

L'Aveyron, génétiquement de droite ?

Une histoire qu'il a également connue de l'intérieur, lui, le descendant de résistants qui s'est engagé dans la municipalité ruthénoise aux côtés de Christian Teyssèdre en 2008 sous l'étiquette de gauche même s'il n'apprécie guère ce qualificatif et y préfère celui "d'humaniste".

"Même si aujourd'hui, cela ne veut plus dire grand-chose, on est encore nombreux dans le département", sourit-il, conscient que l'Aveyron se définit avant tout par son vote conservateur. Et a toujours "détesté les changements brutaux", offrant sa confiance aux royalistes même après la Révolution, tournant le dos au Front populaire en 1936 et privilégiant Valéry Giscard d'Estaing à François Mitterand en 1981... Lequel dira, non sans humour, lors d'un passage à Rodez au maire Roland Boscary-Monsservin : "Nous ne sommes pas du même bord et tant mieux, car comme ce serait monotone une opinion uniforme. Heureusement qu'en Midi-Pyrénées, il y en a un Aveyron pour s'opposer à la gauche. En revanche, deux Aveyron ce serait sans doute trop..."

"Depuis 2008, un nouveau schéma politique"

"L'histoire politique de l'Aveyron, c'est avant tout celle de notables locaux, souvent bien vus du clergé et dont les mandats sont particulièrement longs", explique Jean-Michel Cosson même s'il se refuse à exclusivement rapporter cet ancrage du département dans une sorte de "conservatisme bourgeois". "C'est un peu plus complexe que cela et c'est faux de dire que notre département est génétiquement de droite. On peut noter par exemple la parenthèse radicale-socialiste de Rodez au début des années 1900, l'incontournable président du Conseil Paul Ramadier ou encore l'essor du communisme dans le bassin decazevillois. Depuis 2008 d'ailleurs, on remarque un nouveau schéma politique avec la progression d'une gauche aveyronnaise, décomplexée par plusieurs victoires. D'abord aux élections municipales de 2008 à Rodez quand personne n'y croyait mais également lors des sénatoriales cette même année avec les succès d'Alain Fauconnier et d'Anne-Marie Escoffier. Puis, en 2012, l'Aveyron a enfin voté pour un président de gauche avec François Hollande face à Nicolas Sarkozy", détaille l'historien.

De toutes ces décennies, de tous ses personnages décrits dans son ouvrage, Jean-Michel Cosson a-t-il été marqué par un homme politique plus que tous les autres ? "Quelqu'un de gauche", répond-il, en la personne de Louis Lacombe, maire de Rodez de la fin du 19e siècle jusqu'en 1925. "Il était un véritable visionnaire et il a fait entrer la ville dans l'ère moderne", confie-t-il, avant d'inviter les lecteurs à découvrir ses faits et gestes dans son ouvrage. Y découvriront-ils également des femmes politiques, encore bien trop peu représentées dans les collectivités ? "Bien entendu, comment passer outre la citoyenne Sorgue, militante féministe et révolutionnaire ? J'évoque également Mme Gardanez, première femme élue au conseil général en 1950 ou encore Marie-Lou Marcel, députée de la deuxième circonscription de 2007 à 2017."

La vie politique en Aveyron et à Rodez, de 1790 à nos jours ; à compte d'auteur, 28€.
Une dédicace est prévue à la boutique Bshop, à Rodez, samedi 30 octobre de 13h30 à 18h30.

L'immobilier à Rodez

450000 €

En exclusivité chez IMMO DE FRANCE, venez vite découvrir cet opportunité d'[...]

Toutes les annonces immobilières de Rodez