Rodez : AmuZ’Toi, le pari gonflé de Jean-Romain Mouly

Jean-Romain Mouly a créé AmuZ’Toi en 2011. En dix ans, il est devenu spécialiste de la location et de la vente de structures et de jeux gonflables dans l’Aveyron et les départements limitrophes. Entretien avec ce Rignacois âgé de 35 ans, qui ne manque pas d’idées pour continuer à développer son activité. Avant de se lancer, il a fait un BTS commerce à Rodez et des stages dans une entreprise de vérandas, à Onet-le-Château, qui l’a embauché à la sortie de ses études. Au bout de trois ans, il s’est lancé dans sa propre activité, tout en continuant de travailler à côté.

Il a su flairer la bonne opportunité au bon moment. En 2011, Jean-Romain Mouly, crée, dans son appartement de Rodez, AmuZ’Toi, une société de location et de vente de structures gonflables. Dix ans plus tard, il est une référence en la matière en Occitanie.

Qu’est-ce qui vous a amené aux jeux gonflables ?

Cela faisait un moment que l’idée me trottait dans la tête. Au travail, lors de mes rendez-vous commerciaux, les anciens me disaient souvent qu’il faut oser se lancer quand on est jeune pour ne pas avoir de regrets. Et puis j’ai eu l’appendicite et, coincé dans ma chambre à l’hôpital, je suis tombé sur une émission télé consacrée à des entrepreneurs ayant commencé leur activité dans leur garage. J’ai fait quelques recherches sur internet et constaté qu’il n’existait pas d’entreprise de location de jeux gonflables en Aveyron. De retour chez moi, dans mon appartement du quartier de Bourran, j’ai créé la société en moins de 30 minutes. Il fallait que ça commence par la lettre "A" pour figurer en premier dans les Pages Jaunes, alors j’ai choisi AmuZ’Toi.

Où avez-vous acheté le matériel ?

Sur un salon professionnel, à un fabricant espagnol de matériel haut de gamme. En fait, j’ai vendu ma voiture de rallye pour acheter le premier jeu gonflable en me disant que la location de ce dernier me permettrait de racheter un véhicule et financerait les courses automobiles. Avec le bouche-à-oreille, j’ai eu de belles retombées après les premières locations et finalement, je n’ai pas repris les rallyes. J’ai acheté un à deux jeux par an et j’en ai plus de 30 aujourd’hui.

Combien de temps avez-vous mené de front activité professionnelle et autoentreprise ?

J’ai créé la société en 2011, déposé la marque AmuZ’Toi en 2016 et quitté mon job en 2018. Entre le travail la semaine et les livraisons de gonflables aux quatre coins du département le week-end, je n’avais plus de temps pour moi. D’autant qu’il fallait que je gère aussi la compatibilité, la communication… L’idée m’est alors venue de créer des microfranchises pour que des gens se lancent comme moi dans la location de jeux gonflables sous ma marque afin de compléter leurs revenus. M’entourer d’agences me permettait de faciliter la logistique tout en éloignant la concurrence. J’ai ouvert des franchises à Mende en 2019, à Millau et Nîmes en 2020, à Gaillac en 2021. J’ai un projet à Cahors début 2022 et j’aimerais m’implanter dans l’Ouest et le Nord-Aveyron ainsi qu’à Saint-Affrique.

Quels types de jeux louez-vous ?

Cela va des petits jeux qui se louent pour la journée ou le week-end aux grands jeux qui font plus de 100 m². J’ai des toboggans, des sumos, des bubble foot, des jeux dits de compétition comme le baby-foot géant, le ventre glisse ou la montée infernale, mais aussi tout ce qui touche à l’animation comme les machines à pop-corn et à barbe à papa. J’ai également des valises interactives : ce sont des mallettes reliées à des buzzers qui permettent de créer des parcours sportifs pour travailler les réflexes, les appuis… Mes gonflables sont produits par un fabricant espagnol qui est une référence en Europe. Ce sont des modèles uniques, dont les décors sont dessinés par des tatoueurs et peints à la main avec des produits sans solvants. En plus d’être beaux, ils sont de très bonne qualité avec une durée de vie supérieure à vingt ans. C’est incomparable avec les produits asiatiques qu’il faut changer tous les trois ans, ce qui est un désastre écologique. Je m’entends tellement bien avec ce fournisseur qu’il est devenu un ami et m’a confié l’exclusivité pour vendre ses jeux dans toute la France.

En plus d’être loueur, à la tête de microfranchises à votre marque, vous êtes donc aussi vendeur ?

Oui et pour pouvoir assurer un service après-vente optimal, l’hiver dernier, je suis allé apprendre la couture industrielle dans leur usine, à Valence. Réparer les jeux, c’est un savoir-faire rare, écologiquement vertueux et un véritable atout commercial. Pour développer mon activité, j’aimerais construire un bâtiment dans la zone du futur parc des expositions qui se veut dédiée aux sports et aux loisirs. Il serait composé d’un parc de jeux gonflables ouvert au public qui servirait aussi de showroom et d’un atelier pour assurer le SAV (nettoyage, séchage, hivernage, réparation). Je pourrais ainsi créer des emplois sur le parc, à l’atelier et dans les bureaux.