Des chantiers de rénovation du patrimoine se poursuivent en Aveyron, malgré la pandémie

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  • Le fort cistercien de Saint-Jean-d'Alcas.
    Le fort cistercien de Saint-Jean-d'Alcas. Repro CPA
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Centre Presse Aveyron

Chaque mois, « Centre Presse » consacre un focus à une opération de rénovation faisant appel à la mobilisation publique au travers de la Fondation du patrimoine. Aujourd’hui, il s’agit des projets pour lesquels une convention de collecte de fonds et de gestion administrative et fiscale dans le cadre d’une souscription ou campagne d’appel à don qui ont été signées en 2021. Ces collectes restent très actives pendant les trois premières années… Et, c’est également l’occasion de découvrir le patrimoine aveyronnais !
 

Si la Fondation du patrimoine fête cette année ses 25 ans et s’est mobilisée sur l’emblématique chantier de Notre-Dame de Paris, il est dans les attributions de ses administrateurs de fédérer tous les amateurs de patrimoine, qu’il s’agisse de bâtisses, d’œuvres d’art, d’engins mécaniques, de génétique et même maintenant de paysages autour de projets qui leur tiennent à cœur et pour lesquels ils ont la volonté de se mobiliser les uns en les restaurant, les autres en apportant leur contribution financière bénéficiant souvent d’exonération fiscale.

Depuis cinq ans, l’équipe des bénévoles de la fondation s’est réorganisée pour être au plus proche de tous les porteurs de projets, privés, associatifs et publics. Le patrimoine aveyronnais a éveillé des vocations puisqu’il mobilise aujourd’hui six délégués territoriaux qualifiés. Il est vrai que l’Aveyron est le cinquième département de France par sa superficie et en bonne place par la richesse de ses patrimoines et de son dynamisme associatif.
Tous sont reliés à la délégation Occitanie-Pyrénées dont le siège se situe à Toulouse. Ils disposent de l’outil fiscal et de la notoriété en matière de communication d’un réseau national dont la renommée n’est plus à faire pour apporter le déclic souvent nécessaire au passage de l’idée au projet. Pour chacun de ces projets, outre les professionnels des métiers du bâtiment et autres, ils se réfèrent à l’avis préalable de la Drac et de son antenne, le service départemental de l’architecture et du patrimoine.

Les curieux peuvent retrouver sur le site de la fondation, les procédures existant pour accompagner leurs projets et les projets qui attendent un coup de pouce.
Trois outils sont à la disposition de vos restaurations : le label FDP pour les propriétaires privés qui restaurent un bien pour leur propre usage ou la location, la souscription, ou campagne de collecte de dons pour les projets individuels (sous certaines conditions), collectifs et associatifs, et l’accompagnement des projets dits de maillage préalablement déposés auprès de la mission Bern.
La crise a eu un effet plutôt positif sur le nombre de projets qui ne fait qu’augmenter depuis 2020 pour chacune de ces procédures.

Pour contribuer et faire un don : www.fondation-patrimoine.org

Pomayrols : les cloches de l'église

Au Moyen-Âge et durant l’époque moderne, la sonnerie des cloches était un moyen de communication, servant à rythmer les jours et à transmettre les bonnes comme les mauvaises nouvelles. Chaque événement important de la communauté est marqué par le battement des cloches et sa durée : par l’usage d’un type de sonnerie (volée, tintement, carillon), d’une cloche ou d’une combinaison spécifique de sonneries et de cloches. Ce langage musical est partie intégrante de la vie commune dans un temps où l’alphabétisation est encore rare.

L’église Saint-Jean-Baptiste de Pomayrols, située dans la vallée du Lot, existait déjà au début du XIe siècle. Elle comporte aujourd’hui trois cloches : la plus grosse, qui est aussi la plus ancienne, date de 1684 et porte une inscription que l’on pourrait traduire par : « Priez pour nous, ô saint Jean-Baptiste » ; la deuxième date de 1846 et la troisième, la plus petite, de 1931. Sur cette dernière, on peut lire une inscription latine indiquant que la cloche « appelle le peuple, pleure les morts et dissipe les orages et les tempêtes ». En effet, autrefois, le sonneur appelé Léon montait dans le clocher sous l’orage afin d’éloigner la grêle et la tempête à l’aide du tintement de la petite cloche. Cette tradition s’est avec lui perdue.

La cloche du XVIIe siècle, très fragile, n’a pas sonné depuis l’électrification du clocher. Celle du XIXe siècle, la seule qui sonne actuellement, présente un fort taux d’usure et un danger de fêlures. Quant à celle du XXe siècle, non seulement elle a un marteau de tintement défectueux mais elle est immobilisée par les poutres en bois.
La dépense s’élève à 43 454 €.

Saint-Jean et Saint-Paul : fort, statue de la vierge et croix de Saint-Jean d’Alcas

L’histoire du fort de Saint-Jean d’Alcas débute au Moyen-Âge. Il a été édifié à l’initiative de l’abbesse cistercienne de Nonenque, propriétaire du village, durant la guerre de Cent Ans (1337-1453). Dans sa forme actuelle, il date de 1430 mais la première entreprise de fortification de l’église date des années 1340. Le fort a ainsi vécu la fin du Moyen-Âge puis les guerres de religions des XVIe et XVIIIe siècles, et enfin des périodes plus calmes jusqu’à aujourd’hui. Sa particularité est d’être un fort villageois et non d’un château habité par un seigneur. Le projet consiste à restaurer en partie le fort, la statue de la vierge et la croix.
La dépense s’élève à 28 286 €.

Thérondels : Le four de Jou

La commune de Thérondels a déjà participé à la restauration du pont de Masse, sur le Siniq, près du village de Ladinhac. Elle poursuit la réappropriation de son patrimoine : poids public, sentier de l’imaginaire, églises avec le concours des « Bâtiments de France ». Ainsi, la chapelle Saint-Michel-de-Laussac a été restaurée par tranches depuis les années 1990, le clocher de l’église de Ladinhac en 2010 et celui de l’église de Thérondels en 2020. On peut également citer les fours du Bousquet, de Gorce et de Mandilhac. Aujourd’hui, le bâti dont s’occupe la commune est le four de Jou. Ce dernier est mis en valeur sur le bord d’un chemin rural. Le four lui-même, aujourd’hui tas de pierres informes provenant des carrières de Jou, retrouvera un aspect cohérent avec les restaurations de corps de ferme fin XIXe-début XXe siècle. Le promeneur recevra une information sur la construction, le fonctionnement et les us et coutumes locales qui s’y rapportent.
La dépense s’élève à 14 280 €.

Salmiech : l'église Saint-Amans

Dédiée à saint Amans, l’église de Salmiech est un édifice composite marqué par la fin du gothique flamboyant et du style Renaissance (XVe-XVIe siècles). La fondation originelle semble avoir été entreprise au Ve siècle sous l’épiscopat du premier évêque de Rodez ; c’est donc sous ce vocable de « Saint-Amans » qu’elle a été placée. L’ensemble du monument apparaît rectangulaire, en prolongement du clocher et de la base de l’église où une sacristie est bâtie et remplace le sas d’entrée. La nef est constituée par 4 travées, voûtées en croisées d’ogives. Ainsi, la forme équilibrée de la toiture augmente l’élégance du clocher et celle de l’ensemble. Ayant souffert de l’usure du temps, l’église nécessite un important programme de restauration du retable et l’autel des portes : donnant sur le porche ou la sacristie.
La dépense s’élève à 55 259 €.

Valady et Nuces : le patrimoine religieux

Au village de Nuces, le calvaire de la place de l’église a hélas subi des dommages au niveau de son socle en pierres et de la statue qui le surmonte. Au sein de Valady, l’église est un édifice de style gothique composé d’une nef principale, bordée de part et d’autre de chapelles. Une rénovation de la toiture en ardoises de la tourelle d’escalier menant au clocher s’avère aujourd’hui nécessaire. En l’église, la restauration des fonts baptismaux, bénitier monolithe en grès rose actuellement scindé en deux, s’avère indispensable.
La dépense s’élève à 10 226 €.

Sénergues : clocher et campanaire

Au sein du clocher de l’église, le beffroi qui supporte le campanaire souffre d’usure depuis plus d’un siècle. Les poutres de soutien et d’assise sont victimes de pourrissement et n’ont pas été orientées dans le bon axe, ce qui accentue la vétusté de l’ouvrage ; sa réfection complète s’impose. Les quatre cloches témoignent d’usure avancée et nécessitent une rénovation. Enfin, la réhabilitation du clocher par les remplacements de l’escalier d’accès et de la porte d’entrée ainsi que la pose d’abat-sons est également indispensable.
La dépense s’élève à 85 917 €.

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