À Moyrazès, Sabine Ehrhardt met la couture au service de l’écologie

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  • Les produits de Joindre l’utile au lavable sont labélisés Fabriqué en Aveyron.
    Les produits de Joindre l’utile au lavable sont labélisés Fabriqué en Aveyron. Franck Tourneret
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L’utilisation de produits lavables et réutilisables est un écogeste qui permet de réduire nos déchets tout en faisant des économies. C’est dans cet esprit que Sabine Ehrhardt a créé Joindre l’utile au lavable, une marque de produits aveyronnais, en 2015. Ses produits phare sont les débarbouillettes et les disques à démaquiller.

Originaire d’Alsace, Sabine Ehrhardt a eu un coup de cœur pour l’Aveyron où elle est venue s’installer en 2002. Titulaire d’un Brevet d’état français d’animateur technicien de l’éducation populaire et de la jeunesse (BEATEP), d’une licence de psychologie et d’un CAP de couture, la jeune femme a intégré la Coopérative activité et emploi à Onet-le-Château en 2006 pour tester son activité de création et vente de costumes et de vêtements d’inspiration historique. "Cette structure, qui n’existe plus aujourd’hui, m’a permis de me former à l’entreprenariat. J’y ai appris à gérer la comptabilité, la vente, la communication…", raconte celle qui, fatiguée d’être sur les routes tous les week-ends pour se rendre à des festivals, et découragée par la concurrence chinoise, s’est ensuite tournée vers la création de robes de mariées.

Les Ateliers d’Ethéria ont ainsi vu le jour en 2011. Et s’ils sont, pour le moment en sommeil, c’est que Sabine Ehrhardt ne manque pas d’idées et que la naissance de son fils, en 2013, a poussé cette maman déjà très concernée par l’écologie et le faire soi-même à accélérer sa démarche zéro déchets. Elle a commencé à fabriquer des produits lavables et réutilisables sous la marque Joindre l’utile au lavable en 2015. "Dans le textile, il y a beaucoup de problèmes éthiques et écologiques : exploitation de la main-d’œuvre, travail des enfants, et des rejets de substances toxiques dans l’eau et dans l’air. Je voulais travailler des tissus d’origine naturelle et fabriqués naturellement. J’ai trouvé mon bonheur avec Gots (Global organic textile standard). La culture des fibres est bio, les cultivateurs et les transformateurs ont des conditions de travail correctes et sont convenablement rémunérés, et il y a des normes environnementales pour le rejet des eaux de traitement dans les cours d’eau."

Des textiles vertueux, mais qui ont un coût, trois fois plus élevé que du tissu lambda. Lorsqu’elle ne trouve pas ce qu’elle veut en Gots, Sabine Ehrhardt utilise des tissus Oeko-Tex Standard 100, label qui garantit un contrôle des substances nocives à chaque étape de la transformation et est recommandé pour la peau des bébés.

Des produits faciles à utiliser

Les débarbouillettes et les disques à démaquiller sont les premiers produits que la couturière a fabriqués. "Sept ans après la création de Joindre l’utile au lavable, ils restent mes produits phares et je dirais qu’ils sont idéaux pour quelqu’un qui veut entamer une démarche zéro déchets car on voit tout de suite que la poubelle de la salle de bains cesse de se remplir. Et puis c’est facile à utiliser, on les lave en machine à 40 °C et ça sèche très vite."

Sabine Ehrhardt a aussi développé des serviettes périodiques, des éponges, des grattoirs ou encore des essuie-tout lavables. Son prochain projet, puisqu’elle attend son deuxième enfant, ce sont les couches lavables. "Je prends le temps de tester tous mes produits avant de les commercialiser et si cela ne me convient pas, j’améliore jusqu’à ce que ce soit parfait, explique la jeune femme. Cela a été le cas pour mes emballages qui visent à remplacer le film plastique et l’aluminium. J’ai passé beaucoup de temps à retravailler les dosages de cire d’abeille, de résine de pin et d’huile de jojoba pour trouver la bonne formule."

Petit changement, gros bénéfice

Lorsqu’on lui demande s’il y a une demande croissante pour les produits lavables et réutilisables, Sabine Ehrhardt indique que, même s’il y a toujours des résistances, souvent générationnelles, cela se démocratise et beaucoup de gens ont déjà leurs habitudes. "C’est un tout petit changement pour un gros bénéfice. En ne jetant plus, on fait doublement du bien à la planète : on évite les coûts de fabrication et les frais de traitement des déchets. Après, il faut être bienveillant avec soi-même, aller un pas après l’autre, trouver la routine qui nous correspond et peut entrer dans notre mode de vie."

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