Aveyron : les cloches sonnent à nouveau à Sénergues

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Centre Presse

La Fondation du patrimoine est partenaire de la sauvegarde du beffroi et des cloches de Saint-Martin de Sénergues.

Les origines de l’église Saint-Martin de Sénergues remontent aux premiers temps de la chrétienté, en Occident, et font très certainement suite à un lieu de culte celte. L’existence en sous-sol de plusieurs veines phréatiques est-ouest et nord-sud, ainsi que la présence sur la placette d’une pierre sacrificielle d’époque celte conforte cette hypothèse.

C’est au IXe siècle que l’église, dédiée à saint Martin, est entrée dans l’histoire. Le 8 avril 819, Louis-le-Pieux, roi d’Aquitaine et empereur d’Occident, fils de Charlemagne, dans un diplôme rédigé à Aix-la-Chapelle, en a fait donation de l’aecclesia Cerniangis à l’abbé de Conques, Médraldus, successeur de l’ermite Dadon, fondateur à l’extrême fin du VIIIe siècle de la jeune abbaye bénédictine, dédiée alors au Saint-Sauveur.

À la fin du XIVe siècle, l’église avait une forme de croix latine sans bas-côtés avec, au fond, en entrant, à droite, une chapelle baptismale. Le bâtiment actuel est dû à Antoine de Rousselet, abbé de Conques de 1519 à 1540, qui a relevé l’ancien édifice très détérioré. À cette époque, le clocher présentait une forme octogonale. Il a abrité trois cloches au XVIIe siècle, puis quatre au XVIIIe. Lors de la Révolution, trois furent enlevées pour être fondues à Montauban, dont celle du Rosaire, bénie en 1739. Seule la cloche datée de 1774, consacrée à saint Blaise, a été conservée. C’est elle qui sert de carillon.

Deux nouvelles cloches installées en 1842

En 1842, l’abbé Douls fit installer et bénir deux nouvelles cloches fondues par Amans Triadou, à Rodez. La première de 17 quintaux est dédiée à saint Martin, elle sonne pour le glas des hommes, la seconde de quatre quintaux est consacrée à la Vierge Marie.

Le conseil municipal, en sa séance du 10 avril 1892, a constaté que le clocher octogonal d’origine menaçait ruine et prenait l’eau sur la voûte de l’église. Une réparation urgente s’imposait pour conserver l’édifice. Le devis et le plan dressés par M. Pons ABF s’élevaient à 8 522,05 francs. La commune a participé à hauteur de 2 500 francs et le conseil de fabrique pour 6 000 francs.

Le clocher carré actuel a été refait en 1894, sous l’abbé Saint-Fleuret. Les travaux ont été pris en adjudication par Adrien Mazars et Alphonse Boscus. Le parvis et l’escalier de l’église ont également été refaits à cette même période. Le conseil municipal en sa séance de mai 1921, a voté un budget de 1 000 francs pour l’acquisition d’une horloge et a fait procéder à des réparations au cadre qui soutient les cloches ainsi qu’à celle dédiée à saint Martin.

Restauration du beffroi en 2021

Sous l’abbé Terral, le 20 août 1922, une quatrième cloche est posée. Surnommée la Marie-Louise, en hommage à sa marraine Mme Rudelle, du Tayrac, cette cloche est dite mémorielle. Elle porte sur son flanc les noms de 42 paroissiens de Sénergues décédés au champ d’honneur lors de la première guerre mondiale. Elle sonne pour le glas des femmes.

L’abbé Paul Blanadet et son successeur l’abbé Paul Brégou ont fait placer, entre 1965 et 1970, les superbes verrières en dalles de verre teintées dans la masse, désépaissies à la marteline, œuvre du frère bénédictin Ephrem Socard (1903-1985), verrier à l’abbaye d’En-Calcat, dans le Tarn.

Une réfection intégrale de l’intérieur de l’église par le conseil paroissial a eu lieu en 2004. La municipalité, en 2019, fait réaliser deux vitrines sécurisées pour exposer un vase en plomb, du XIIIe siècle, pour les eaux baptismales, et une croix de procession en fer et argent du XIVe siècle.

Le beffroi, qui supportait le campanaire depuis plus d’un siècle et qui donnait de sérieux signes de fatigue, a été entièrement refait, à l’automne 2021, par l’entreprise Honoré.

Au pays de Sénos

Mais qui était ce Sénos qui aurait donné sans doute sans le savoir son nom à cette contrée ? Il ne faut sans doute pas chercher du côté d’un nom de famille, ou d’un domaine mais plutôt d’une coutume ou d’un mode de gouvernance. Comme cela se pratique encore aujourd’hui, le groupe humain se référait dès le Ve siècle à la sagesse de l’Ancien (senex en latin). Les successeurs avisés avaient réussi à conserver l’aura de cette tradition et l’adjectif "ancien" avait été transformé en patronyme, et le patronyme Sénos – Séne complété dans la tradition gallo-romaine du suffixe "ergues" – était progressivement devenu Sénergues.Sénergues a réussi là où les villages environnants n’ont pas su se développer par la richesse de ses ressources naturelles, le courage et l’ingéniosité de ses habitants qui ont permis la création et l’épanouissement d’une communauté. Aussi, lorsque l’empereur Louis le pieux donna à Conques des domaines sauvages, Sénergues était à même de prendre l’avantage sur ses voisines et de se développer autour de son église. Preuve de cette prospérité, le nombreux patrimoine bâti s’est réparti dans les hameaux ou les villages que compte la commune. Entre plateau et vallée, la visite de Sénergues ouvre des perspectives sur la vallée du Lot située en contrebas.D’après Henri Gras et Monique Lajugie (deux ouvrages "Le pays de Sénos" et "Sénergues en Rouergue").
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