Aveyron : il met le feu à sa maison, les pompiers le poursuivent...

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  • L'affaire a été jugée ce lundi 3 octobre au tribunal de Rodez.
    L'affaire a été jugée ce lundi 3 octobre au tribunal de Rodez. Archives CP
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Un pompier avait été blessé dans l'incendie. 

Les faits auraient pu être dramatiques. Ce lundi 3 octobre, devant le tribunal judiciaire de Rodez, comparaissait un homme âgé de 56 ans accusé d'avoir incendié sa maison, à Saint-Georges-de-Luzençon le 22 mai dernier. Que s'est-il passé ce jour-là ? La présidente de l'audience, Emeline Gardes a résumé les faits ainsi. Il semblait que la compagne de l'homme jugé souhaitait se séparer de lui depuis quelque temps. 

Vivant mal la situation, il a décidé de mettre le feu à la maison qu'ils occupaient alors. "Mais il s'agit plus d'une accumulation de choses, a plaidé son avocat Me Cédric Galandrin. Le bailleur voulait mettre fin à leur location, il avait des difficultés également avec son travail, etc." 

Vers 19 heures, le jour des faits, le prévenu rentre au domicile conjugal et asperge le canapé du salon avec un jerricane d'essence. Il y met le feu puis ressort sans précipitation de la maison. Les flammes se propagent rapidement dans cette habitation mitoyenne. Quelques minutes auparavant, il avait prévenu sa compagne par message, lui expliquant clairement ses intentions. Elle prévient immédiatement les sapeurs-pompiers et les gendarmes qui sont rapidement sur place.

Néanmoins, le feu a eu le temps de détruire une grande partie de l'habitation. Le voisinage, dont deux jeunes enfants, a été évacué. Mais, pensant que la maison était encore occupée, un pompier a décidé de se rendre à l'étage. Il sera blessé dans son intervention souffrant, notamment, de quelques brûlures au visage. 

"J'en voulais plutôt à mon propriétaire"

Interpellé peu après les faits, l'individu a immédiatement reconnu son geste. "Mais j'en voulais plutôt à mon propriétaire qu'à ma compagne", a-t-il expliqué devant les juges qui se demandaient si cet acte n'était pas en réalité dirigé contre sa compagne avec qui il avait vécu durant cinq ans. "En filigrane de cette affaire, on retrouve une forte consommation d'alcool de la part du prévenu", a souligné la représentante du ministre public, Emilie Passier. "Vous savez que vous êtes dangereux lorsque vous buvez", a repris la présidente, Emeline Gardes. Le quinquagénaire a déjà été condamné à plusieurs mois de prison pour des faits liés à de la consommation d'alcool au volant. 

Parmi les parties civiles, l'avocate du Sdis de l'Aveyron (Service département d'incendie et de secours) a rappelé la gravité des faits et surtout "personne ne savait que le prévenu avait quitté son domicile. Le pompier volontaire a fait son travail jusqu'au bout en voulant vérifier qu'il n'y avait personne dans la maison". Le Sdis de l'Aveyron, à titre symbolique, a réclamé 1€ de dommages et intérêts.

De son côté, la substitut du procureur de la République Emilie Passier, a estimé que le prévenu "ne pouvait ignorer la gravité de son geste et les dégâts que pourraient causer un tel incendie", avant de réclamer dix-huit mois de prison, dont six avec sursis, une obligation de soins et de travail, ainsi qu'une interdiction de paraître sur la commune de Saint-Georges-de-Luzençon. Pour sa part, le conseil du prévenu Me Cédric Galandrin, estime qu'une peine ferme "n'est pas la sanction appropriée. Oui, il avait déjà été condamné mais pour des faits qui remontent à 2015. Mon client a toujours été volontaire et il a toujours travaillé. Ce n'est pas un mauvais bougre".

Après avoir délibéré, le tribunal a condamné l'individu à dix-huit mois de prison dont dix avec sursis. Une peine qu'il effectuera sous bracelet électronique.

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