Une invitation au voyage dans les confins de La Couvertoirade

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  • Partir en direction du sud et laisser derrière soi les remparts de la cité hospitalière.
    Partir en direction du sud et laisser derrière soi les remparts de la cité hospitalière.
  • La frontière naturelledes gorges de la Virenque.
    La frontière naturelledes gorges de la Virenque.
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CORRESPONDANT

Il est un petit coin de la commune de La Couvertoirade où nul grillage, nulle barrière ne se dresse devant le promeneur avide de grands espaces. Vaste de 6 500 hectares, la commune s’achève, dans sa partie méridionale par les magnifiques gorges de la Virenque qui séparent le causse du Larzac du causse de Campestre.

Frontière naturelle, ces gorges encaissées sont situées en partie dans la zone Natura 2 000 et sont donc, à ce titre, protégées en raison de leur patrimoine floristique et faunistique exceptionnel. On y descend par une belle piste empierrée qui résonne encore des coups de massette empoignée par les enfants bagnards du pénitencier agricole du Luc situé sur l’autre versant.

Les premiers perce-neige tapissent le fond de la rivière sèche que seuls les épisodes cévenols réveillent parfois. En longeant vers l’aval, on y croise la fameuse "Font des trois évêques", petite source affleurant qui marque la frontière entre les départements du Gard, de l’Hérault et de l’Aveyron. Ici, pas de panneau, pas de marquage au sol, simplement la source et la mémoire des habitants pour la nommer. En amont, la commune renoue avec sa sœur limitrophe : Sauclières. C’est en 1790 que les révolutionnaires ont décidé de réunir les deux communes, préfigurant ainsi avant l’heure, les communes nouvelles.

Mais en 1834, une Ordonnance royale crée la commune de La Couvertoirade, composée de la section du même nom ainsi que celle des Infruts, la séparant alors de la mairie de Sauclières. C’est à ce moment-là que la ferme équestre de Gaillac, pourtant sur le Larzac, sort de la commune. Ainsi, si nulles frontières physiques ne stoppent le marcheur, les frontières historiques, elles, demeurent mais se font légères sous le pas des promeneurs.

"Les frontières n’existent que dans le regard des hommes", dit le poète. Dans ce petit coin de la commune, on peut marcher sans croiser ni frontière ni homme durant toute une journée. Au loin, la clochette d’un chien de chasse perdu sera le seul témoin audible d’une présence humaine. Marcher ainsi droit devant, juste pour rencontrer on ne sait pas qui, trouver on ne sait pas quoi, peut aussi devenir le projet d’une vie.

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