Course à pied : le championnat de France n'a "jamais eu un plateau aussi relevé", selon le sélectionneur de l'équipe de France

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  • Avant d’être sélectionneur de l’équipe de France, le Ruthénois Adrien Séguret était, lui-même, athlète. Avant d’être sélectionneur de l’équipe de France, le Ruthénois Adrien Séguret était, lui-même, athlète.
    Avant d’être sélectionneur de l’équipe de France, le Ruthénois Adrien Séguret était, lui-même, athlète. Archives CP
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Recueilli par M. C.

Le Ruthénois Adrien Séguret livre son point de vue sur le trail de la Cité de pierre, qui se déroule samedi 18 et dimanche 19 mars à Millau, et sert de support au championnat de France.

Qu’attendez-vous de ce week-end de course en tant que sélectionneur de l’équipe de France ?

J’attends un beau week-end (rires). On va avoir deux beaux jours parce qu’on n’a jamais eu un plateau aussi relevé aux championnats de France et ça va être vachement chouette à regarder et très intéressant. On va avoir les meilleurs Français à sélectionner pour les mondiaux et ça va être une super épreuve.

Le fait que ces championnats se déroulent sur un territoire caussenard et non montagnard comme les futurs championnats du monde à Innsbruck (Autriche) ne peut-il pas fausser la donne quant aux résultats ?

Ça ne faussera pas le résultat en soi. On n’aurait peut-être pas eu le même top 5 qu’on aurait eu sur une étape de montagne. Il a fallu faire un choix parce qu’on se retrouve avec un championnat du monde début juin et des distances qui sont longues. Si on prend en compte une course de qualification qui oblige un pic de forme, on est obligés d’avoir trois mois entre les deux.

La priorité était la forme des coureurs et il fallait quelque chose d’assez tôt. Et au mois de mars, on se retrouve avec de la neige en montagne. Donc, en regardant les courses labellisées FFA, celle qui était la plus intéressante, pour chercher les plus costauds, était la Cité de pierres. Ça laisse l’opportunité à certains coureurs plus à l’aise sur des portions plus roulantes.

Les modifications de parcours de dernière minute changent-elles la donne ?

Non pas vraiment. On va rester sur les mêmes types de parcours. Le changement n’est pas énorme. Sur le long, ça change un petit peu parce que pour moi, la course devait se faire sur la cote du Poujol. Ça enlève un petit peu ça.

Après, Guilhem (Prax, l’organisateur, NDLR) a remis un talus à Cantobre. On retrouve un plateau qui ne va pas favoriser les grimpeurs, mais il n’est pas si facile. C’est toujours casse-pattes, c’est du costaud. On se retrouve sur une course que je compare beaucoup aux Ardennaises du cyclisme (Liège-Bastogne-Liège, La flèche wallonne), on favorise les costauds et les filles et les mecs qui passent de partout.

Voyez-vous des favoris se détacher parmi les partants ?

Honnêtement pour moi, ce sont des courses très ouvertes. Sur le trail court féminin, une Blandine (L’Hirondel), avec la performance qu’elle a faite au cross la semaine dernière (lors de laquelle elle a terminé 3e), qui n’est pas du tout sa discipline, montre bien que c’est une surdouée et qu’elle est très forte. Chez les hommes sur le trail court, je me dis que dans un grand jour, il y en a dix qui peuvent être sur le podium.

Ça va être la course au pop-corn, ça va partir très vite et chacun va croiser les doigts pour ne pas exploser en premier. Sur un bon jour, il y en a plusieurs qui peuvent gagner et être sur le podium.

Ça va être une course spectaculaire. Sur le long, chez les hommes c’est ouvert aussi. Pas mal de coureurs peuvent être devant. Et c’est la même chose chez les filles. Il y a Manon Bohard, Jocelyne Pauly, Laura Paradan qui étaient en équipe de France l’an dernier et qui n’ont pas compté pour la médaille d’équipe. Elles n’ont qu’une envie, c’est de revenir en équipe de France.

De la pluie est annoncée, cela peut-il favoriser les coureurs au profil plus technique ?

Forcément, s’il pleut ça va favoriser les coureurs techniques. Par rapport à la sélection ça m’arrange aussi. Je suis désolé pour les coureurs parce que tout le monde préfère courir sous le soleil mais quand on prépare une sélection à Innsbruck, en montagne, on sait qu’on peut avoir des conditions dures, des sections sur de la neige, donc forcément un parcours technique m’arrange au niveau de la sélection.

Entre les dalles caussenardes et la terre qui glisse quand c’est humide ça risque de rendre les descentes un peu plus rigolotes.

Avec de très beaux athlètes, l’équipe de France sera attendue à Innsbruck…

Oui, on a de la chance d’avoir une nation qui fait partie des très grosses nations du trail, il ne faut pas cacher ses ambitions.

On peut aller à Innsbruck, ce n’est pas très loin, pour faire du tourisme. Au mois de juin, j’espère qu’on n’ira pas pour ça.

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