Sébastien Gondon : "plus Aveyronnais que Français" jusqu'au bout du monde

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  • Sébastien Gondon, derrière le bar de Chez Mado, établissement  tenu par son père dans le village de Loupiac. Avec sur les épaules  le maillot de l’équipe de foot de la U de Quito, capitale de l’Équateur. Comme un lien entre le bout du monde, à l’image du Guatemala  (photo en-haut), et l’Aveyron.
    Sébastien Gondon, derrière le bar de Chez Mado, établissement tenu par son père dans le village de Loupiac. Avec sur les épaules le maillot de l’équipe de foot de la U de Quito, capitale de l’Équateur. Comme un lien entre le bout du monde, à l’image du Guatemala (photo en-haut), et l’Aveyron. Reproduction L'Aveyronnais
Publié le
Emmanuel Pons

Passé par Haribo où il a connu une belle progression, Sébastien Gondon a intégré il y a peu le groupe Grand Frais, à Lyon. L’Aveyronnais, installé avec sa compagne Nerys, avec laquelle il a beaucoup voyagé, n’en oublie pas pour autant ses racines rouergates.

Je me sens plus Aveyronnais que Français. Partout où j’ai voyagé, les gens savent d’où je viens !" Est-ce parce qu’il a beaucoup bougé, en Espagne où il a travaillé deux années, en Amérique latine, dans le Caucase… que Sébastien Gondon a besoin de revendiquer ses racines rouergates ? Lui qui est aujourd’hui basé à Lyon après près de dix ans à Marseille.

Né à Montauban, en 1986, le jeune Sébastien passe les dix premières années de sa vie entre Villeneuve-d’Aveyron et Villefranche-de-Rouergue. "Mon père est de Loupiac, sur la commune de Causse-et-Diège, où il est aujourd’hui installé. Et ma mère est lotoise. Mes parents se sont séparés quand j’avais trois ans et j’ai grandi avec ma mère."

Entre Aveyron et Lot

À l’école du Tricot de Villefranche jusqu’au CP puis à l’école publique de Villeneuve en suivant, le jeune Sébastien est ensuite inscrit au collège et lycée Jeanne-d’Arc de Figeac où il décroche son bac B économie. "Mention bien", précise-t-il, lui qui se souvient avoir eu, aussi, "pas mal de facilité pour les langues". Et peut-être déjà l’envie de voyager. Il entre à l’IUT de Figeac en "technique de commercialisation". "Mais alors tous mes camarades étaient intéressés par la vente, moi, ce qui m’attirait, c’était le côté achats, se souvient-il. J’avais un prof de l’IUT, Jean-Louis Cance, qui avait bossé dans ce secteur. C’est mon premier mentor."

DUT en poche, le jeune Aveyronnais, qui souhaite poursuivre ses études, décide de partir à l’étranger "pour avoir un meilleur dossier" et élargir son horizon, lui qui a grandi entre Aveyron et Lot. Après avoir travaillé tout l’été, il choisit l’Espagne, et plus précisément Barcelone, une ville "multiculturelle et cosmopolite". "Je suis arrivé en septembre 2008, j’avais 20 ans, avec assez d’argent pour tenir un mois en auberge de jeunesse, le temps de trouver un boulot", raconte Sébastien Gondon qui travaille successivement dans des bureaux pour Michelin, Apple et Nissan. "Je me suis fait plein d’amis, apprécie-t-il. Et même un Aveyronnais. J’étais à un concert. Je portais un T-shirt du conseil général de l’Aveyron. Et à quelques mètres, j’ai vu un gars avec un T-shirt de Skabazac. Il s’appelait Sylvain. Et sans le savoir, on bossait dans des bureaux pas loin l’un de l’autre."

Le goût du voyage

Après deux ans à Barcelone, Sébastien Gondon décide finalement de rentrer pour poursuivre ses études à Aix Marseille Université (AMU) où il prépare une licence, en 2011, suivie d’un master 1 management, logistique et stratégie en Erasmus, à Grenade, encore en Espagne. "L’objectif, pour moi, était de devenir bilingue. Il faut dire qu’à Barcelone, je fréquentais beaucoup de Français. Et je ne parlais pas trop espagnol", avoue-t-il. Retour en France pour le master 2 distribution et achat, en stage chez Haribo® à Marseille, ville où le jeune Aveyronnais va passer neuf années. Et gravir les échelons un par un chez le groupe allemand de confiserie, jusqu’au poste de responsable des achats pour la France.

Sébastien Gondon et son amie d'origine galloise Nerys.
Sébastien Gondon et son amie d'origine galloise Nerys. Reproduction L'Aveyronnais

Peu avant de quitter Haribo®, Sébastien Gondon et son amie Nerys – d’origine galloise du côté de son père, "une voyageuse dans l’âme" – projette de partir faire le tour du monde. Mais la pandémie de covid oblige le couple à changer ses plans : ce sera l’Amérique latine, entre Mexique et Équateur, durant sept mois. "On a même été à Cuba, à New York."

Grand Frais après Haribo®

Au retour de ce périple, "je voulais me rapprocher de Nerys, qui était à Annecy. Et puis j’étais un peu fatigué de Marseille, qui est une ville très intense, explique l’Aveyronnais. Alors j’ai démissionné et j’ai cherché du travail du côté de Lyon. Et je suis rentré chez Grand Frais, en tant que responsable des achats non alimentaires."

"Lyon est une ville très riche culturellement. Et la gastronomie est incroyable", souligne Sébastien Gondon, qui, en bon Aveyronnais, sait apprécier les bons plats. Des plats rouergats qu’il retrouve avec plaisir quand il passe à Loupiac où son père a repris le bar Chez Mado (1), un endroit convivial dans ce village de l’Ouest-Aveyron, "lieu de rencontre", pour celui qui met le relationnel avant tout.

"C’est lié à mes racines. Cette facilité d’aller vers les autres, d’être curieux. Ce sont des valeurs fortes, en Aveyron." Un retour aux sources qui a redonné des envies d’Aveyron au trentenaire. "Je me verrais bien passer mes vieux jours dans un buron, sur l’Aubrac. Il y a quelque chose qui m’attire, là-bas. C’est majestueux, magique ! J’ai même une alerte sur Le Bon Coin pour trouver une grange", sourit-il.

(1) Chez Mado, à Loupiac 12700 Causse-et-Diège
Sur Facebook : Chez Mado Loupiac
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Les commentaires (1)
Anitadel Il y a 1 année Le 21/04/2023 à 21:15

bravo à cet Aveyronnais chapeau bien bas