"Nadine Jubillar veut la vérité pour ses petits-enfants" : une avocate aveyronnaise au coeur de l'affaire Jubillar

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  • L'avocate ruthénoise défend les intérêts de la mère de Cédric Jubillar.
    L'avocate ruthénoise défend les intérêts de la mère de Cédric Jubillar. Centre Presse Aveyron - Mathieu Roualdès
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Mathieu Roualdès

La Ruthénoise Me Géraldine Vallat, installée à Paris, défend les intérêts de Nadine Jubillar, la mère de l’accusé Cédric Jubillar. À l’instar de sa cliente, la semaine passée dans "Le Parisien", elle se confie à Centre Presse Aveyron sur son rôle particulier dans cette affaire qui renferme toujours autant de mystères.

Lors du procès tant attendu de Cédric Jubillar, qui doit s’ouvrir en début d’année prochaine devant la cour d’assises du Tarn, Me Géraldine Vallat ne sera ni d’un côté, ni de l’autre. Sans "aucune intime conviction", elle ne nourrira pas plus l’accusation qu’elle servira la défense.

Elle est entrée dans le dossier il y a plus d'un an

Voilà plus d’un an désormais que l’avocate ruthénoise, installée à Paris depuis ses débuts, est entrée dans le dossier le plus médiatique de l’Hexagone pour y défendre les intérêts de la mère de l’accusé, Nadine Jubillar.

"Pour la vérité, rien d’autre", dit-elle, en paraphrasant sa cliente. Après s’être longuement astreinte au silence depuis la disparition de sa belle-fille Delphine en décembre 2020, cette quinquagénaire tarnaise s’est confiée pour la première fois la semaine passée dans Le Parisien et devant les caméras d’Envoyé Spécial.

"Sa position est extrêmement complexe"

"C’était son choix. Elle avait besoin de rétablir certaines vérités, sur l’histoire avec son fils notamment. Cette procédure l’a particulièrement abîmée…", explique son conseil. Qui ne cache pas "la position extrêmement complexe" de sa cliente dans ce dossier. Sur le fond de l’affaire, Nadine Jubillar avoue d’ailleurs avoir des doutes sur son fils. Elle les a même formulés face à lui, au lendemain de la disparition comme lors d’une confrontation organisée par la justice. À chaque fois, elle lui a demandé s’il y était pour quelque chose. "Non maman, je n’aurais jamais pu lui faire du mal", répondra-t-il.

À chaque fois, elle lui a demandé s’il y était pour quelque chose. "Non maman, je n’aurais jamais pu lui faire du mal"

"Nadine est la mère de Cédric mais elle est aussi la grand-mère de ses deux enfants. Et pour eux, elle veut la vérité. Elle veut les regarder droit dans les yeux et leur expliquer ce qu’il est arrivé à leur maman", insiste Me Géraldine Vallat.Comme sa cliente, elle a hâte que le procès s’ouvre. Et vienne mettre "un point final à ce dossier".

La vérité éclatera-t-elle ? Rien n’est moins sûr. En attendant, les relations entre Cédric et sa mère pourraient bel et bien se retrouver au cœur des débats. Car les expertises psychiatriques ont d’ores et déjà envisagé une thèse pour l’accusation : Cédric Jubillar aurait pu agir sur "coup de colère", n’acceptant pas la séparation avec sa femme.

Et cette colère trouverait son origine dans son enfance chaotique ballottée de familles d’accueil en foyers. Jusqu’à créer chez lui une "peur de l’abandon", synonyme "d’effondrement personnel", comme l’écrivent les experts ? Jusqu’à en devenir insupportable et commettre l’irréparable ?

L’enfance, support de l’accusation ?

"Sur le fond de l’affaire, je ne me prononcerai pas mais je ne peux pas laisser dire que ma cliente a été une mauvaise mère. Elle a eu Cédric très jeune et elle s’est débrouillée comme elle pouvait. Elle a toujours tout fait pour lui donner tout l’amour possible. Bien entendu, la vie en foyer n’est pas simple mais ce serait bien trop facile de dire qu’une telle enfance fait de vous un criminel…", plaide déjà l’avocate aveyronnaise.

"Je ne peux pas laisser dire que ma cliente a été une mauvaise mère. Elle a eu Cédric très jeune et elle s'est débrouillée comme elle pouvait

Dans les colonnes du Parisien, sa cliente avait livré sa version de cette enfance. Lorsqu’elle accouche de Cédric en 1987, elle a 16 ans. Elle raconte : "On s’est permis de nous critiquer, ma famille et moi, sans nous connaître.Quand j’ai accouché, je vivais chez ma mère. La cohabitation était difficile et à mes 18 ans, je me suis retrouvée à la rue avec mon fils sur les bras. Le temps que je trouve une solution, Cédric a été placé. Puis, à l’adolescence, alors que j’avais de nouveau la garde de mon fils, il est devenu turbulent et rebelle.Il rejetait toute autorité et avec mon mari, nous n’arrivions plus à le gérer.Une mesure d’assistance a été mise en place et il est resté en foyer jusqu’à sa majorité".

De la disparition au faisceau d’indices : chronologie d’une affaire hors norme

16 décembre 2020 : à 4 h 09, Cédric Jubillar contacte la gendarmerie pour signaler la disparition de sa femme, Delphine. Il explique que sa conjointe n’a pas regagné leur domicile, après avoir promené leurs deux chiens, eux bien rentrés. Une enquête pour "disparition suspecte" est ouverte. Le téléphone de Delphine n’a pas borné ailleurs que les environs de Cagnac-les-Mines, où vit le couple dans une maison en travaux.

23 décembre 2020 : après plusieurs jours de recherches, une immense battue est organisée. Un millier de personnes se retrouvent dans les alentours de Cagnac-les-Mines. Cédric Jubillar est présent durant les recherches.

18 juin 2021 : après de nombreuses fouilles au domicile conjugal et de nombreux interrogatoires, notamment sur l’état du couple en instance de séparation, Cédric Jubillar est mis en examen pour "meurtre aggravé" sur son épouse. Il est placé en détention provisoire.

Novembre 2021 : entendu, le fils du couple, Louis, évoque une dispute entre ses parents le soir de la disparition de sa mère. Les recherches du corps, elles, ne donnent toujours rien. Quelques semaines auparavant, de nouvelles révélations mettent à mal la version des faits du mari de Delphine. Le Parisien dévoile des écoutes téléphoniques dans lesquelles Cédric Jubillar aurait dit à sa mère : "Elle m’énerve. Je vais la tuer, je vais l’enterrer et personne ne la retrouvera".

Dans une autre écoute, Cédric Jubillar lance à sa sœur : "Si on t’embête, dis que tu as un meurtrier parfait dans ta famille".

Janvier 2022 : de nouvelles recherches sont menées à la recherche du corps de Delphine. Un codétenu de Cédric Jubillar asssure qu’il lui aurait indiqué avoir enterré le corps de sa femme dans une ferme proche du domicile du couple, qui a depuis brûlé. Les fouilles ne donnent rien.

13 décembre 2022 : près de deux ans après la disparition de Delphine Jubillar, une reconstitution de la nuit de la disparition est organisée au domicile du couple. Cédric Jubillar est présent. Confronté aux éléments du dossier, il continue de nier toute implication dans la disparition de sa femme.

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