Sébazac-Concourès. Et s’ils n’étaient pas les assassins !

  • Jacques Miquel, historien (2e en partant de la gauche) passionné par l’affaire Fualdès raconte…
    Jacques Miquel, historien (2e en partant de la gauche) passionné par l’affaire Fualdès raconte…
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CORRESPONDANT

Mercredi 24 mai, pour sa dernière conférence de la saison, Itinéraires Découvertes avait invité l’historien Jacques Miquel afin, peut-être, de résoudre la question "qui a tué Fualdès" ?

À la date de son assassinat, Fualdès était procureur impérial. Tout au long de sa carrière (avocat, accusateur public, substitut du procureur général, mêlé à tous les mouvements politiques sous la révolution et le Premier Empire), il se fait des ennemis.

Le soir de sa mort, il dit à sa famille "j’ai affaire, je sors", sans dévoiler l’endroit où il se rend. Il a paraît-il une bosse sous son manteau… Quelques suppositions mais personne n’identifie l’objet de "la bosse". Sa famille ne le reverra jamais.

Le 20 mars 1817 vers 6 heures du matin, son corps, qui portait à la gorge de profondes blessures, est retrouvé flottant dans l’Aveyron au-dessous du moulin des Besses. Pas d’autres blessures sur le corps. La blessure, de 3 pouces et demi de long, avait été faite avec un instrument de section irrégulière, au vu de la blessure.

Fualdès était Franc Maçon. Par 2 fois dans la journée, il se rend chez les Frans Maçons. Suspicion. Sa canne est retrouvée dans le caniveau non loin de là ainsi qu’un mouchoir qui aurait pu être un bâillon. Des témoins sortent de tous les coins. La fille de la maison Bancal, 9 ans, maison suspectée en tant que lieu du crime, "révèle" l’assassinat de Fualdès à grand renfort de détails sordides. Elle brode. Elle en rajoute. Personne ne remet en cause son témoignage. Mme Manson, jeune femme séparée de son mari, pleine d’imagination, à l’esprit romanesque, révèle qu’elle a vu le drame du 19 mars. De procès en procès, elle avoue, se rétracte, se contredit… La pièce "supposée" du crime est une pièce petite et meublée. Or les 8 personnes prétendues présentes lors de l’assassinat pouvaient-elles y contenir ? Le circuit emprunté pour aller jeter le corps dans l’Aveyron est très pentu et peu praticable. Avec un corps, il est bien difficile de s’y aventurer…

Après trois procès, le dernier à Albi, 3 personnes sont reconnues coupables dont les deux amis de Fualdès, Bastide-Gramond et Jausion. Elles sont guillotinées et enterrés à Albi en clamant leur innocence. Ce sont des gens du peuple. N’a-t-on pas fait condamner de faux coupables pour cacher les vrais coupables ? Jacques Miquel pense que "tout a été bipé. On a couvert les vrais assassins". Restent les interrogations sur le mobile de ce crime odieux : rendez-vous sentimental ? Les Francs Maçons ? Ses opinions politiques (complot de la Goudalie) ? Raisons financières ? Crime crapuleux non prémédité ?

À ce jour, la mort de Fualdès reste un mystère, mystère qui ne sera vraisemblablement jamais élucidé, à la grande frustration d’un public venu découvrir enfin le nom du ou des assassins !

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