Violences urbaines : "Il faut que chacun contribue à l’apaisement", l'Aveyron témoigne de sa solidarité

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A Rodez, Christian Teyssèdre, maire, a aussi dénoncé l'instrumentalisation qui est faite autour de la mort du jeune Nahel. Centre Presse Aveyron - José A. Torrès
A Salles-la-Source, le maire Jean-Louis Alibert, a aussi lu le courrier de l'association des maires de France. Centre Presse Aveyron
Les citoyens étaient nombreux à défendre la République comme ici à Bozouls. Centre Presse Aveyron
Michel Causse, maire de Réquista, a lu devant une foule silencieuse. Centre Presse Aveyron
Du silence comme un recueillement, ici à Onet-le-Château, pendant la lecture de Jean-Philippe Keroslian. Centre Presse Aveyron
Au Nayrac aussi, le rassemblement a eu lieu autour du maire Jean-Louis Raynaldy. Centre Presse Aveyron

Société, Aveyron, Mort de Nahel

Publié le 04/07/2023 à 06:01 , mis à jour à 08:05

Olivier Courtil avec R. B.

À l’appel de l’Association des maires de France, lecture a été faite de leur courrier lundi midi devant les 285 hôtels de ville du département, pour "refuser le chaos" en présence d’élus et de nombreux anonymes.

Un silence de cathédrale. C’est le silence comme le recueillement enfin espéré pour le jeune Nahel tué mardi dernier, à Nanterre, qui a retenu l’attention des rassemblements pacifistes organisés lundi midi dans toutes les communes de France.

Et partout en Aveyron comme ce fut le cas à Rodez où lecture a été faite par Christian Teyssèdre, maire, de la lettre rédigée par l’association des maires de France. "Nous refusons que notre pays continue de sombrer dans le chaos. Nous refusons de regarder passivement les mairies brûler, les magasins pillés, des domiciles de maires attaqués…" Dans ce courrier, l’association demande aussi à l’État "de rétablir la sécurité par tous les moyens opérationnels et en droit dont il dispose."

Instrumentalisation dénoncée

Plus de 200 personnes, élus et anonymes, étaient ainsi rassemblées place Eugène Raynaldy à Rodez où Christian Teyssèdre a aussi dénoncé "l’instrumentalisation insupportable qui est faite." L’édile Ruthénois a invité chaque citoyen à agir. "Nous avons besoin de la population pour dialoguer entre vous et les jeunes, expliquer le vivre ensemble et les efforts de l’État, on est dans un beau pays."

À Decazeville, ils étaient une cinquantaine devant le perron de l’hôtel de ville. "Ce qui se passe nous fait peur à tous. Il faut qu’on soit vigilant", a rappelé François Marty, maire de Decazeville en évoquant les violences des deux dernières nuits à Millau. "Il faut que chacun de nous contribue à l’apaisement, au dialogue, à la bienveillance et au respect. Nous avons une chance extraordinaire de bien vivre ensemble, sachons préserver ce fabuleux trésor."

Pour Roland Joffre, maire de Livinhac, la priorité est de trouver des solutions par le dialogue, "avec notamment une présence de la gendarmerie pour agir de manière vertueuse. Il est important que cela ne soit pas que de la répression […], même s’il faut toutefois sanctionner lorsque des faits de dégradations sont avérés." À l’exception de Millau, l’Aveyron demeure épargné par les violences. Un havre de paix calme comme le silence.

Jean-Marc Calvet, président des maires de l'Aveyron appelle "à un sursaut civique"

En qualité de président de l’Association des maires de l’Aveyron, comment vivez-vous la situation ?
On est tous traumatisé par ce qui est arrivé au maire Vincent Jeanbrun de L’Haÿ-les-Roses et sa famille. On refuse le chaos et on appelle à un sursaut civique, Républicain. Personnellement, je suis scandalisé. Il faut défendre la République. Nous avons reporté le conseil d’administration de l’association départementale des maires pour être dans nos mairies ce lundi 3 juillet midi (à l’appel de l’association nationale.

Comment se sont passés ces rassemblements devant les mairies de France ?
J’ai été surpris par la mobilisation. Les concitoyens sont marqués par ces événements, il faut marquer les esprits. Cette démarche est soutenue par les concitoyens. En Aveyron, on est très proche, cela fonctionne mais il faut être solidaire, être présent, par des actions préventives.

"On attend les suites judiciaires"

Le préfet de l'Aveyron, Charles Giusti, était présent lundi au rassemblement de Rodez. "Je souhaitais accompagner la démarche, marquer notre soutien absolu aux maires et aux élus de proximité. On voit bien que ce travail de proximité mené en Aveyron vis-à-vis des populations fragilisés fonctionne. L'Etat en Aveyron est présent. Gendarmerie, police et sapeurs-pompiers en appui. Il y a eu quelques incidents limités à Millau ce week-end avec cinq feux de containers dont l'un à la maison de retraite, l'incendie de deux véhicules, et un tir de feux artifice poursuivi par des tirs de mortiers qui ont été circonscrits".

Le préfet rappelle que les quatre auteurs ont été interpellés et étaient toujours en garde à vue lundi. "On attend les suites judiciaires".