De Maleville à Kuala Lumpur, le parcours sans faute du Villefranchois Christophe Brest

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  • Christophe Brest, deuxième à gauche, avec son équipe de Pattyn Asie, à Kuala Lumpur, capitale de la Malaisie.
    Christophe Brest, deuxième à gauche, avec son équipe de Pattyn Asie, à Kuala Lumpur, capitale de la Malaisie. Reproduction L’Aveyronnais
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Emmanuel Pons

Entré tout jeune chez De La Ballina, le Villefranchois Christophe Brest a connu une belle ascension qui l’a conduit à devenir directeur général de Pattyn Asie.

Avant de devenir directeur général de Pattyn Asie, groupe belge qui développe des machines automatiques notamment pour la boulangerie et la pâtisserie industrielle, le Villefranchois Christophe Brest a fait ses armes. Né en 1971, lui qui avait été étudiant en IUT génie mécanique à Toulouse après son bac au lycée polyvalent de Decazeville, et avait poursuivi par Tech de Co, toujours dans la Ville rose, choisit, durant ses études, de faire un stage au sein de l’entreprise De La Ballina, chez lui, à Villefranche. Entreprise qui le recontactera quelque temps plus tard : "C’était bien ce que tu faisais. On a besoin de quelqu’un au bureau d’études et éventuellement pour la vente, si ça marche", lui dit-on alors. "Je dessinais du matériel : mobilier en inox, petits systèmes de tapis roulants, carénages de machines-outils… L’objectif était de promouvoir un appareil de comptage de produits de boulangerie et de viennoiserie surgelés", explique Christophe Brest.

Le Villefranchois Christophe Brest.
Le Villefranchois Christophe Brest. Reproduction L'Aveyronnais

De La Ballina à l’avant-garde

Et de rappeler l’histoire : "En 1992, la société Moly [La Panetière] se lance dans le concept de surgélation des produits. C’est très novateur mais ils ont un problème : ils doivent envoyer dans leurs magasins un nombre précis de produits. De La Ballina conçoit alors une première machine semi-automatique gérée par un opérateur."

C’est le début de la montée en puissance de l’entreprise villefranchoise qui, en 1995, demande à Christophe Brest de travailler sur une machine entièrement automatique, afin de répondre à la demande du groupe Unilever. "La machine fonctionnait bien et le client était très content, se souvient l’Aveyronnais. Unilever [groupe néerlando-britannique] a souhaité développer cet outil dans toutes ses sociétés en Europe. Et comme j’étais le seul à maîtriser l’anglais, j’ai joué les intermédiaires entre Angel De La Ballina et les dirigeants d’Unilever." Appuyée par les ingénieurs de la multinationale, la société villefranchoise grandit très vite. De nombreuses embauches, un déménagement à Maleville en 1998 et la création de De La Ballina Industrie. Et Christophe Brest prend du galon. "Très rapidement, la partie technico-commerciale a pris le pas. Je dessine les principes de projets, je fais les devis avec Angel et je me déplace dans les usines. Puis arrivent les projets en Allemagne, en Espagne… Je deviens alors l’interlocuteur principal à l’international. Au début des années 2000, on commence à avoir des contacts en Amérique du Nord, notamment au Canada, raconte le Villefranchois. Le concept que nous avions créé et breveté est devenu une référence mondiale. Trente ans après, on n’a rien trouvé de mieux."

Nommé directeur général

Pourtant, De La Ballina, société qui a inventé des solutions innovantes, connaît une crise de croissance. Elle est placée sous la tutelle d’un administrateur judiciaire, "en situation délicate", précise Christophe Brest. De nouveaux actionnaires entrent alors au capital jusqu’au rachat de l’entreprise, en 2010, par son "concurrent majeur, Pattyn, une société belge solide financièrement".

Pattyn, justement, groupe au sein duquel l’Aveyronnais poursuit sa carrière au poste de directeur commercial. "On s’est retrouvé sans concurrent avec près de 100 % du marché. Pattyn France est passé de 70 personnes en 2010 à 100 en 2015 et le chiffre d’affaires a continué à croître."

"Pendant vingt ans de ma vie, j’ai passé 180 jours par an à l’étranger, je suis allé dans plus de quatre-vingt-dix pays et on a vendu nos produits dans une quarantaine de pays différents", souligne le Villefranchois qui, en 2018, est nommé directeur général de Pattyn France. L’année suivante est marquée par l’installation de l’usine dans un bâtiment plus grand, à Savignac. Puis survient le Covid qui met à mal l’activité de l’entreprise. "Ça a été très compliqué mais il n’y a eu aucun licenciement et très très peu de chômage partiel. On s’en est très bien sorti", appuie le directeur d’alors Dès 2020, les dirigeants du groupe réfléchissent à créer plus de synergies entre leurs différentes antennes à travers le monde. Pattyn France devient alors un site exclusivement dédié à la production.

Envie de bouger

"Plus de stratégie, plus de vente qui sont désormais gérées à l’échelle du groupe, explique Christophe Brest. Moi, j’ai besoin de bouger. Rester directeur de Pattyn France m’intéressait moins. Et je passe petit à petit le relais à Bastien Marre."

Il est alors nommé directeur général de Pattyn Asie. Mais avant de s’envoler pour Kuala Lumpur, en Malaisie, l’Aveyronnais décide de partir une dernière fois faire un tour à VTT, dans ce bois de Margues où il aime se ressourcer, du côté de Martiel, entre Villefranche et Cajarc. "C’était la veille de mon départ, le 7 mai 2022. Et là, je fais une mauvaise chute : double fracture du bassin, trois mois alité et deux mois de rééducation." Il rejoint finalement la Malaisie en octobre. "Ce qui est frappant, note-t-il, c’est la dynamique de ce pays et de ce continent en pleine croissance" où il gère dix-sept pays, depuis Kuala Lumpur.

"Le régime alimentaire local me fait du bien, sourit-il. Les produits de l’Aveyron ne me manquent pas trop mais j’apprécie une bonne côte de bœuf quand je rentre, quatre à cinq fois par an, pour voir ma fille, ma famille et mes amis. Mais ce qui me manque le plus, c’est d’aller faire du VTT dans la cambrousse, cette proximité avec la nature que j’aime plus que tout, en Aveyron."

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