L'Aveyron dans l'histoire : quand les soldats coloniaux étaient à Villefranche-de-Rouergue

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  • De nombreux soldats d’Afrique subsaharienne ont été à l’hôpital de Villefranche pendant la seconde Guerre mondiale.
    De nombreux soldats d’Afrique subsaharienne ont été à l’hôpital de Villefranche pendant la seconde Guerre mondiale.
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Centre Presse Aveyron

En avril 1943, des soldats des bataillons coloniaux de la France sont accueillis à l’hôpital Sainte-Claire de Villefranche-de-Rouergue pour y être soignés.

En 1940, la France mobilise près de 180 000 soldats venus des colonies africaines pour combattre l’Allemagne nazie. Parmi eux, des "tirailleurs sénégalais" et des hommes venant d’autres pays d’Afrique de l’Ouest et centrale.

Ces soldats se battent avec un grand courage et sont engagés dans des combats très durs. À Verdun, ce sont 6 000 soldats coloniaux français qui repoussent 45 000 Allemands les 13 et 14 juin 1940.

Plusieurs milliers massacrés

À la fin des combats, entre 2 000 et 3 000 de ces hommes sont massacrés par les Allemands, dans une logique purement raciste. Par la suite, les régiments de la Force Noire reconstitués prendront part à l’ensemble des combats menés par la "France Libre". Depuis juin 1940, de nombreux soldats subsahariens, nord-africains et indochinois sont détenus dans des conditions très difficiles. En 1943, des accords entre l’Occupant et l’État Français permettent leur évacuation sanitaire. Ces soldats sont alors accueillis dans des hôpitaux réquisitionnés dans la France entière.

L’hôpital Sainte-Claire de Villefranche-de-Rouergue, appartenant à la congrégation de la Sainte-Famille, est réquisitionné par l’autorité militaire le 7 avril 1943 pour accueillir les soldats blessés ou malades. Ils seront soignés par des infirmières civiles encadrées par cinq religieuses.

Les premiers malades arrivent le 9 juillet 1943. Ils sont 20 : Malgaches, Martiniquais, Sénégalais, Algériens, Indochinois.

Il est difficile de déterminer le nombre exact des soldats arrivés ensuite. On sait en revanche que douze d’entre eux sont décédés entre le 2 septembre 1943 et le 8 octobre 1944. Inhumés au carré militaire du cimetière de Villefranche-de-Rouergue, ils sont transférés, en même temps que plusieurs résistants tombés en Aveyron, à la Nécropole Nationale de La Doua à Villeurbanne près de Lyon en 1971.

Une plaque en leur honneur

Pour rendre hommage à ces soldats issus des troupes coloniales (régiments de la "Force Noire"), la mairie de Villefranche-de-Rouergue et le Souvenir Français ont fait réaliser une plaque où figurent les noms des douze Burkinabés, Ivoiriens, Guinéens, Maliens, Sénégalais, Malgaches et Indochinois décédés à Villefranche durant les années 1943 et 1944.

La plaque a été dévoilée le 7 avril 2016, rue du Sergent-Bories.

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