Cypress Hill, 30 ans d'un rap stupéfiant

  • Les rappeurs américains de Cypress Hill célèbrent les 30 ans de "Black Sunday".
    Les rappeurs américains de Cypress Hill célèbrent les 30 ans de "Black Sunday". Frederic J. BROWN / AFP : TO GO WITH AFP STORY BY PHILIPPE GRELARD
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ETX Daily Up

(AFP) - Toujours présents et toujours dans la fumée des joints sur scène: les rappeurs américains de Cypress Hill célèbrent les 30 ans de "Black Sunday", 2e album riche en tubes qui leur permet de tourner encore et encore.

Les refrains et punchlines de "Insane In The Brain" et "I Ain't Goin' Out Like That", hymnes de ce deuxième disque, devraient faire vibrer la foule samedi à Rock en Seine, festival aux portes de Paris (150.000 spectateurs sur quatre jours en 2022). Comme partout où passent les Californiens emmenés par leurs deux leaders B-Real et Sen Dog, véritables bêtes de scène.

Ces quinquagénaires sont les ambassadeurs et pionniers de l'ouverture du rap anglophone à la langue espagnole. Sen Dog a des racines cubaines, tout comme B-Real du côté de sa mère tandis que la famille de son père vient du Mexique.

Vendu à 3 millions d'unités, "Black Sunday" sorti le 20 juillet 1993, est le disque qui les a fait changer de dimension. "L'album s'est hissé en tête des charts américains et a marqué un +cross-over+ important, puisque le groupe s'est ouvert à un public rock", résume Olivier Cachin, journaliste spécialiste du rap, pour l'AFP.

"+Black Sunday+, c'est l'album qu'ils vont jouer sur scène. C'est effectivement un groupe de hip-hop qui plaît au public rock, notre ADN. On y va en toute confiance avec eux, c'est la 3e fois qu'on les programme, on s'est parfois un peu trompé sur des groupes de rap par le passé, pas avec eux", se félicite Matthieu Ducos, directeur de Rock en Seine, auprès de l'AFP.

- "Premiers à s'en vanter" -

Les clés du succès de Cypress Hill? Un débit lourd, des voix nasillardes, des sons et textes sombres. Et cet opus s'ouvre par un autre titre devenu un grand moment sur scène, "I wanna get high" ("Je veux planer"), ode au cannabis.

Le groupe, qui tire son nom d'une rue du sud-est de Los Angeles, fut le premier dans le rap à chanter ouvertement sa consommation d'herbe. Et à en réclamer la légalisation ("Legalize it" figure aussi sur "Black Sunday"), à une époque où cette revendication n'était pas encore tendance dans le hip-hop.

"Ils ne sont pas les premiers à fumer des pétards mais les premiers à s'en vanter dans le rap. Le nom de l'album +The Chronic+ de Dr. Dre vient du nom d'une herbe californienne mais cet album sort en 1992, alors que le premier album éponyme de Cypress Hill sort en 1991, honneur aux premiers", situe Olivier Cachin.

A l'opposé, en 1988, N.W.A., autre groupe de Los Angeles rattaché comme Cypress Hill au gangsta-rap, chante sur "Express yourself": "I don't smoke weed or sess/'Cause it's known to give a brother brain damage" ("Je ne fume pas d'herbe ou de sensimilia/Car c'est connu pour bousiller le cerveau").

- Excalibur -

Cypress Hill, lui, enfonce le clou sur "Black Sunday": "Hits from the Bong" clame de nouveau leur amour pour "Mary Jane", prénom décliné dans toutes les langues pour évoquer l'herbe.

Les shows restent percutants, malgré l'ambiance embrumée: il arrive aux membres de Cypress Hill de fumer sur scène à l'aide d'un bong, pipe à eau baptisée Excalibur pour sa taille monumentale.

Ce péché mignon et leur notoriété leur vaut d'apparaître dans un épisode du dessin animé à succès The Simpsons en 1996 avec un gag devenu réalité. Dans un festival rock et rap, le régisseur arrive dans les loges avec l'orchestre symphonique de Londres "commandé par un groupe sans doute défoncé: Cypress Hill, c'est à vous que je m'adresse !"

Cet été, pour les 30 ans de "Black Sunday", sur scène aux Etats-Unis, l'orchestre symphonique du Colorado a accompagné les rappeurs, vêtus de costume/cravate ou nœud-papillon pour l'occasion. A Rock en Seine, c'est dans une formule plus classique, deux chanteurs, un DJ et des percussions, qu'ils vont tenter de faire halluciner le public.

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