Maladie d’Alzheimer : des chercheurs parviennent à "inverser" les symptômes

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    Maladie d’Alzheimer : des chercheurs parviennent à "inverser" les symptômes
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Destination Santé

Des scientifiques de l’Université Laval et de l’Université de Lethbridge au Canada sont parvenus à renverser certaines manifestations cognitives associées à la maladie d’Alzheimer chez la souris. Explications.

La maladie d’Alzheimer, la cause de démence la plus courante, touche plus de 50 millions de personnes dans le monde. Si la pathologie demeure jusqu’à présent incurable, les travaux scientifiques se multiplient pour tenter de contrer les effets de cette maladie neurodégénérative.

Des chercheurs des Universités Laval et de Lethbridge rappellent qu’avant même l’apparition des premiers symptômes, l’activité du cerveau est perturbée chez les individus qui vont développer la maladie. " Il y a une hyperactivité neuronale et une désorganisation des signaux dans le cerveau", expliquent-ils. "Notre hypothèse est qu’un mécanisme qui régule l’activité neuronale, plus précisément celui qui est responsable de l’inhibition des signaux neuronaux, est perturbé ".

Le principal inhibiteur des signaux neuronaux dans le cerveau humain est le neurotransmetteur GABA. "Il fonctionne en étroite collaboration avec un cotransporteur, le KCC2. C’est une pompe à ions, située dans la membrane cellulaire, qui fait circuler les ions chlorure et potassium entre l’intérieur et l’extérieur des neurones", rappellent les auteurs. Or des études ont déjà montré que les niveaux de KCC2 étaient réduits dans le cerveau des patients décédés de la maladie d’Alzheimer.

Renverser la maladie

En travaillant sur des souris exprimant des manifestations de la maladie d’Alzheimer, les scientifiques ont observé que lorsque ces rongeurs atteignaient l’âge de quatre mois, les niveaux de KCC2 diminuaient effectivement dans deux régions de leur cerveau : l’hippocampe et le cortex préfrontal. Ces deux régions sont aussi affectées chez les personnes qui souffrent d’Alzheimer.

L’équipe a ensuite mis au point une molécule en laboratoire permettant d’activer KCC2 et de prévenir sa diminution. "À court terme, l’administration de cette molécule à des souris qui avaient déjà des niveaux de KCC2 réduits a permis une amélioration de leur mémoire spatiale et de leurs comportements sociaux", se réjouissent les chercheurs. "À long terme, elle les a protégées contre une diminution des capacités cognitives et contre l’hyperactivité neuronale. Nos résultats n’impliquent pas que la perte de KCC2 cause la maladie d’Alzheimer. En revanche, elle semble entraîner un déséquilibre ionique conduisant à une hyperactivité neuronale pouvant mener à la mort des neurones. Cela suggère qu’en prévenant la perte de KCC2, on pourrait ralentir et peut-être même renverser certaines manifestations de la maladie. "

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