Retour sur la visite du pape François à Marseille : "C’est comme notre grand-père, on est en famille" : les témoignages de jeunes fidèles d'Occitanie

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  • Dans la tribune Ganay du Stade Vélodrome de Marseille, les jeunes de CapMissio, école de Montpellier.
    Dans la tribune Ganay du Stade Vélodrome de Marseille, les jeunes de CapMissio, école de Montpellier. Midi Libre - Y. Phi.
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Yanick Philipponnat (Midi Libre)

Près de 57 000 personnes ont assisté à la messe du pape François samedi au Vélodrome de Marseille, dont le couple présidentiel. Parmi eux, les dix jeunes missionnaires de CapMissio du diocèse de Montpellier. Reportage.

"C’était hyper émouvant de voir le pape", lance Gabrielle ; "c’était joyeux et festif", complète Marie, sourire jusqu’aux oreilles ; "porter son église c’est quelque chose de fort et pas évident", salue Anatole ; "je suis fière d’être catholique, sa présence c’est un truc de ouf !", se réjouit Marine.

Dans la tribune Ganay du Stade Vélodrome de Marseille, les dix jeunes de CapMissio, l’école de mission diocésaine de Montpellier, se mettent à danser et à chanter avec les dizaines de milliers de fidèles encore présents alors que François vient de terminer son homélie et file à l’aéroport.

"C’est notre grand-père et on est rassemblé comme une famille", s’enthousiasme Zoé, quelques minutes plus tôt, au moment où la papamobile déboule sur le terrain, acclamé par la foule et salué par un immense tifo avec la figure de François qui se déploie dans la tribune des South Winners, un des groupes ultras de l’OM.

"Je ressens de la joie… Oui c’est cliché catho !"

"Je ressens de la joie, oui, c’est le terme cliché catho, se marre Zoé. Mais c’est profond et pas superficiel ! Je viens d’une famille athée et anticléricale et là on est tous ensemble, c’est le bonheur".

Cette messe avec le souverain pontife est déjà un pic dans la formation de ces cinq filles et cinq garçons, âgés de 19 à 25 ans, qui ont décidé de consacrer une année à la religion, en communauté, à Montpellier donc.

Le père René Luc leur donne un cadre. Popularisé par son autobiographie où il raconte sa jeunesse nîmoise, plombée par un "beau-père gangster qui s’est suicidé devant moi, j’étais un peu violent, pas bien dans mes baskets", évoque-t-il samedi matin, lors d’une conférence du congrès mission. Mais également par son compte Instagram dont les vidéos approchent le million de vues, il explique l’importance de cette messe pour ses ouailles.

"Le pape, il est proche de nous, proche des gens, analyse-t-il avant d’entrer au Vélodrome, serrant des mains toutes les deux minutes. Ce n’est pas notre gourou, mais notre guide qui crée l’unité, cela dépasse nos sensibilités, c’est donner le sens de l’église".

Théodore, 23 ans, lui, est épuisé et heureux, dans les travées du stade. Car toute la petite équipe de CapMissio est arrivée jeudi soir pour prêter main-forte aux festivités, dormant "à la dure", par terre dans une salle paroissiale. Ils se sont aussi pliés de bonne grâce à la mise en scène des journalistes de TF1 pour un reportage sur eux diffusé aux 13 heures vendredi.

Et jusqu’à la messe, samedi, ils ont tenu le stand de CapMissio au congrès mission, installé à la Business school de Marseille. Ils ont vanté leur année de césure qui les voit mener une vie communautaire, spirituelle et de solidarité lorsqu’ils vont distribuer des repas aux SDF ou donner des cours de soutien scolaire aux enfants roms dans les bidonvilles.

Mais qu’est-ce qui les anime ? Zoé s’est offert cette parenthèse avant de reprendre sa 4e année d’orthophonie à Paris après avoir eu une révélation, elle l’ancienne agnostique, grâce une amie qui l’a amené à la messe. Gabrielle, étudiante en Staps, a « mis du sens » à ses croyances et veut consacrer sa vie « à la mission et au sport ». Idem pour Marie qui vise l’enseignement catholique alors que Marine va reprendre son master à Montpellier Business School.

"Content d’avoir un pape qui remue les cathos !"

"Je suis nouveau dans la foi, depuis six mois », sourit, de son côté, le Gardois Thomas, CAP de menuisier, débarrassé des affres de la drogue et d’un père qui a préféré, pour ses 18 ans, l’emmener au Paradise, à la frontière espagnole, plutôt qu’à Disneyland comme prévu. L’astronomie l’a mené à Dieu, et il entend entrer au séminaire « et devenir prêtre".

Tous n’ont pas eu le temps de suivre les déclarations de François à Marseille et ils avancent prudemment sur les questions sociétales, place de la femme dans l’église ou intégration de la communauté LGBT +. Mais sur la question des migrants, évoquée à plusieurs reprises par le pape, Théodore s’en félicite dans le stade : "Je suis content d’avoir un pape qui remue les cathos ! Celui qui traverse des périls à travers la Méditerranée, on ne peut pas le rejeter". 

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Les commentaires (1)
Altair3412 Il y a 7 mois Le 24/09/2023 à 11:26

Ce Pape est complètement coupé des réalités ; il a même dit que Marseille est un exemple d'intégration ! ! !
C'est tout dire !
Quant à cette foule venue participer à cette fête c'est l'arbre qui cache la forêt des églises vidées des pratiquants déroutés par les positions progressistes de ce Pape !