En Aveyron, pourquoi la Mecanic Vallée peine toujours autant à recruter ?

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  • Les rencontres d’affaires de l’industrie mécanique   de la Mecanic Vallée vont fêter à Decazeville leurs 25 ans.
    Les rencontres d’affaires de l’industrie mécanique de la Mecanic Vallée vont fêter à Decazeville leurs 25 ans. Repro Centre Presse - DDM
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Roman Bouquet Littre

Les rencontres d’affaires de l’industrie mécanique auront lieu le matin du mardi 3 octobre au Laminoir de Decazeville, avec des dizaines d’entreprises en difficulté sur le marché de l’emploi
 

Le mardi 3 octobre au Laminoir de Decazeville, Mecanic Vallée organise la 25e édition des rencontres d’affaires, « colorées » cette année par les énergies renouvelables, avec la présence de grands acteurs de l’énergie et de l’hydroélectricité comme ENI, EDF, Valeco ou Blue Float. Ce rendez-vous annuel, réservé le matin aux professionnels, permet aux entreprises de trouver de nouveaux clients, de créer de nouveaux partenariats et d’échanger sur les besoins de l’industrie. Le « barycentre » de ce cluster qui regroupe aujourd’hui 160 entreprises, 40 organismes et représente 12 000 emplois de la Haute-Vienne à Rodez dans le domaine de l’industrie mécanique.

« C’est le gros événement de l’année, on le prépare d’arrache-pied depuis des mois. Certains n’adhèrent à la Mecanic Vallée que pour participer à ces rencontres », témoigne Hervé Danton, délégué général de Mecanic Vallée. « Le principe est de faire rencontrer les donneurs d’ordre (38 ont pour l’instant ont confirmé leur présence, NDLR) et les entreprises adhérentes. Elles sont basées sur le modèle “business to business” », détaille le président de Mecanic Vallée Damien Poyard, également directeur de Fives Machining France à Capdenac. Après avoir demandé en amont les entretiens souhaités, les acteurs auront 20 minutes pour discuter affaire avant de changer d’interlocuteur. « Sur une grosse matinée, il peut y avoir une dizaine de rendez-vous. » Plus de 1 200 ont déjà été demandés, un chiffre stable depuis plusieurs éditions.

"Nous manquons de main d'oeuvre sur des postes clés"

L’après-midi, de 14 h 30 à 17 h 30, l’espace sera ouvert au public pour la 16e édition des rencontres de l’emploi et de la formation. Une quinzaine d’entreprises présenteront les opportunités d’emploi et recevront de potentiels candidats. D’autres les recevront directement sur leur stand d’affaires. « On a les centres de formations pour former les personnes qui ne le sont pas. […] Chaque année, une dizaine de recrutements se décident lors de cet événement. C’est une opportunité géniale pour les personnes qui ont envie de travailler, se réjouit Hervé Danton. Les besoins de nos entreprises sont importants. Nous manquons de main-d’œuvre sur des postes clés », constate le président qui refuse de parler de « pénurie ».

"C'est le désert"

En juillet dernier, Bruno Vigneras, directeur de Mécanique et Travaux Industriels (MTI) appartenant au groupe Figeac Aero et adhérent à Mecanic Vallée, alertait le préfet Charles Giusti sur la difficulté à recruter, devenue « le premier frein au développement ». « On arrive à embaucher des chaudronniers grâce au lycée La Découverte de Decazeville. Mais pour l’usinage, c’est le désert », déplorait le responsable de la seule entreprise à fabriquer sur le territoire français des turbines pour les barrages hydroélectriques. Selon le délégué général de Mecanic Vallée, 200 postes sont à pourvoir chaque trimestre au sein du cluster.

Une trop lente féminisation des métiers de l'industrie ?

« Les métiers de l’industrie apparaissent encore comme dégradants ou sales », regrette Arnaud Combet, coprésidents du Campus des métiers et des qualifications d’excellence (CMQE If). Des préjugés tenaces qui côtoient celui de métiers réservés aux hommes.

Dans les ateliers, en effet, les femmes sont très rares. La féminisation de la profession est alors « un très gros axe », assure le président de Mecanic Vallée Damien Poyard. « On demande aux salariées de promouvoir leur profession. […] La mentalité a changé. Les femmes sont acceptées au sein des ateliers. C’est un sujet en dynamique positive », rapporte ce dernier. Une lente féminisation des métiers de l’industrie qui passe aussi par la visite des entreprises dès le secondaire.

Le CMQE If travaille sur « la mixité pour les étudiantes et les lycéennes grâce à un réseau de marraine sur tout le territoire ».

Certaines entreprises tentent aussi de féminiser les postes en adaptant leur processus de recrutement. L’entreprise Lagarrigue est l’une d’elles. « On a fait des portes ouvertes la semaine dernière pour essayer justement d’attirer des profils et de féminiser nos équipes », expliquait Jérôme Chazelle, directeur de la société, en juillet dernier.

Actuellement, deux femmes sont ainsi en immersion au sein de leur atelier à Firmi pour confirmer ou non, leur intérêt pour le métier.
 

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Les commentaires (1)
Altair3412 Il y a 6 mois Le 28/09/2023 à 09:29

Le problème du recrutement n'est pas spécifique à la mécanic-vallée ; il y a en France 5,5 millions de chômeurs plus 2 millions de RSA ; et, à contrario il y a plusieurs millions d'emplois non pourvus !
Tout le système et les mentalités sont à changer !