Gérard Larcher, le président du Sénat, en visite dans l'Aveyron ce 12 octobre : "Faisons confiance à nos élus locaux"

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  • Le président du Sénat met un point d’honneur à impulser un nouvel élan en faveur de la décentralisation.
    Le président du Sénat met un point d’honneur à impulser un nouvel élan en faveur de la décentralisation. MAXPPP - Alexis Sciard
Publié le , mis à jour

Fraîchement réélu à la présidence du Sénat pour y honorer un cinquième mandat, Gérard Larcher sera ce jeudi 12 octobre 2023 en Aveyron. Outre un passage par le musée Soulages, l’élu du parti Les Républicains inaugurera la salle du conseil municipal de Baraqueville à l’occasion des 50 ans de la commune. Mais également, il sera l’invité d’honneur du huitième congrès de l’Association des maires de l’Aveyron. 

Quelques instants après votre réélection à la présidence du Sénat, vous déclariez "Notre pays a besoin de la décentralisation". Avec votre venue en Aveyron, c’est ce message que vous voulez véhiculer ?

Je serai présent au congrès des maires de l’Association des maires de l’Aveyron pour prendre le pouls sur divers sujets qui préoccupent les édiles.

Que ce soit la loi de zéro artificialisation nette, les énergies renouvelables avec le développement de l’éolien ou encore des sujets transversaux qui touchent le territoire, comme l’avenir de l’usine Bosch d’Onet-le-Château.

Mais ce sera surtout l’occasion d’échanger avec eux, de savoir ce qu’ils attendent d’un nouveau souffle de la décentralisation. Pour moi, le pays ne peut se relever que si l’on retrouve la confiance des territoires.

De Rignac à Rodez en passant par Baraqueville, un programme chargé

C’est une journée particulièrement animée qui attend demain Gérard Larcher pour sa visite sur le territoire. Après avoir assisté au conseil départemental de l’Aube la semaine passée, cette figure politique des Républicains a choisi l’Aveyron pour son deuxième déplacement en tant que président réélu.

Dès 10 h 30, il sera présent à Rignac pour assister aux débats de la huitième édition du congrès de l’Association départementale des maires, présidés par Jean-Marc Calvet. Si les édiles aveyronnais assureront en préambule de sa venue la séance statutaire, le président du Sénat interviendra pour répondre aux nombreuses questions des élus locaux.

Inauguration pour les 50 ans de Baraqueville

Dans la foulée, il se rendra à Baraqueville, vers 14 h, pour les 50 ans de la commune. Jacques Barbezange, son maire, espérait la venue d’un grand nom du paysage politique. Il s’en était confié depuis un petit moment aux sénateurs aveyronnais Jean-Claude Anglars et Alain Marc. Ses échanges ne sont pas restés sans suite.

Celui qui siège au plateau consacrera une partie de son après-midi au chef-lieu du Ségala. Il participera à l’inauguration de la salle du conseil, au deuxième étage de la mairie qui sera baptisée du nom du premier maire de Baraqueville et instigateur de ce bâtiment, Jacques Boubal. Et pour la petite histoire, ces deux hommes exerçaient la même profession. Un vétérinaire devrait donc en mettre à l’honneur un autre.

Enfin, le président de la chambre haute se rendra dans la préfecture aveyronnaise, au sein de laquelle il visitera le musée Soulages, dont la renommée a bien dépassé le Piton. Son passage est attendu aux alentours de 16 h. « Je suis en tout cas très content de venir ici, que ce soit à Rignac, comme à Baraqueville et Rodez », déclare-t-il, en amont de sa venue. Nul doute en tout cas, que le passage de ce vétéran de la politique était particulièrement attendu par les élus aveyronnais.

Justement, comment renforcer l’importance des communes rurales, alors que nous vivons dans un monde ultra mondialisé ?

D’abord, les communes doivent retrouver une certaine autonomie économique. Faire le choix du développement rural, c’est faire le choix de l’équilibre des territoires.

Nous devons favoriser une certaine coopération locale, comme le souhaite d’ailleurs Jean-Marc Calvet. L’État doit aussi apporter une réponse adaptée. Il doit être facilitateur et accompagnateur.

Les communes ont perdu la taxe d’habitation et la taxe professionnelle. Depuis la présidence Hollande, cela représente une perte globale de fonctionnement de 12 milliards d’euros.

Que vous évoque le thème de ce congrès ? ("Communes et intercommunalités, des alliances précieuses pour les Aveyronnais")

C’est un thème important. Nous pensons que l’intercommunalité doit être une forme de choix, elle ne doit pas capter les compétences des communes. Comme le disait Jean Puech (ancien ministre et sénateur aveyronnais, NDLR), l’intercommunalité doit être un espace de projets. Il faut faire confiance à nos élus locaux et à leur intelligence collective.

Trois questions à Jean-Marc Calvet, président de l'Association départementale des maires de l'Aveyron

C’est un honneur pour vous de recevoir Gérard Larcher…

Nous avons la chance de l’avoir grâce au travail de nos sénateurs qui ont œuvré pour qu’il soit présent lors de notre congrès.
C’est quelqu’un qui connaît bien le milieu des collectivités locales, que ce soit en tant que président du Sénat, ou pendant ses 27 années en tant que maire de Rambouillet.

Sur quels sujets les élus aveyronnais souhaitent le questionner ?

Les maires font des constats et ont plusieurs soucis. Ce sera intéressant d’entendre son point de vue sur la loi de zéro artificialisation nette, sur les zones de revitalisation rurale, ou encore sur la capacité de financement des communes, depuis la perte de la taxe d’habitation. Les sujets sont nombreux.

Le thème de votre congrès fait la part belle à la collaboration entre communauté de communes et mairies…

Oui, nous allons étudier comment aujourd’hui créer une démarche inclusive au sein des communautés de communes, pour que le maire se sente bien dans sa collectivité. Il faut que les élus se sentent épaulés.

Ne pensez-vous pas comme certains que la France, et l’Aveyron avec ses 285 communes, détient un nombre trop important de mairies ?

La loi NOTRe, qui a favorisé la réduction du nombre de municipalités dans notre pays laissait planer cette idée. Mais la commune est la cellule de base de la démocratie. Il ne faut pas s’y tromper, en période de crise, c’est là où se retrouvent les citoyens. On l’a vu pendant le Covid ou le mouvement des Gilets jaunes par exemple. J’irai inaugurer la salle du conseil de Baraqueville en ce sens. Cela rappellera l’importance du fait communal. Je pense que c’est l’un des éléments qui fait tenir notre pays.

Alain Marc a été élu parmi les huit vice-présidents du Sénat… Quels rôles détiennent à vos côtés nos élus aveyronnais ?

En tant que vice-président, Alain Marc a un certain nombre de responsabilités. Il aura notamment à présider les séances. Pour le département, c’est une chance d’avoir un tel représentant au Sénat. L’Aveyron cumule même les pouvoirs ! Puisque Jean-Claude Anglars siégera comme secrétaire de la commission d’aménagement du territoire et du développement durable. Il y a une vraie complémentarité entre mes deux collègues.

"Le passage à 2x2 voies de la RN 88 est une nécessité pour le département"

C’est le dossier brûlant en Aveyron. Depuis le début de l’année, le Département se mue en porteur du projet de passage à 2x2 voies de la RN 88 entre Rodez et Sévérac-d’Aveyron. Alors que celui-ci reste suspendu à l’aide de l’État, en la personne de Gérard Larcher, Arnaud Viala semble tenir un soutien de poids. "J’aborderai personnellement ce sujet lors du congrès de l’ADM 12. C’est un axe structurant et ce projet doit être mené à terme", déclare le président du Sénat. Il met par ailleurs la pression sur l’État. "Je sens chez le président Viala une vraie volonté de porter ce projet. Je pense que la Région va suivre, Maintenant, il faut que l’État se mouille !"

L’occasion, alors que le projet d’autoroute A69 entre Toulouse et Castres fait la une de l’actualité, d’affirmer sa position sur les infrastructures routières. "Le sujet des routes n’est pas interdit, il est même nécessaire car les citoyens comme l’économie en ont besoin. Je suis attentif à ce que nous luttions contre toute forme d’enclavement, et pour moi le passage à 2x2 voies de la RN88 est aujourd’hui une nécessité pour le département", affirme-t-il.

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