2023 en Aveyron : démission, plainte, enquête parlementaire… Bruno Gares rattrapé par la politique

  • En octobre dernier, Bruno Gares était entendu en visio par une commission d’enquête parlementaire sur les dysfonctionnements au sein des fédérations sportives
    En octobre dernier, Bruno Gares était entendu en visio par une commission d’enquête parlementaire sur les dysfonctionnements au sein des fédérations sportives Capture écran - Vidéo enquête parlementaire
Publié le

Dans la rubrique politique de notre rétrospective 2023, retour sur une fin d'année mouvementée pour le Castonétois, à la suite de sa démission du poste de président de la Fédération française d'escrime en septembre.

Depuis plusieurs années, son nom n’était associé qu’à la rubrique sportive. Fini les expériences dans les mairies du coin ou au ministère des sports comme en 2017 avec Laura Flessel, Bruno Gares avait endossé la casquette de président de la fédération française d’escrime depuis 2020. Avec un objectif bien défini : faire briller sa discipline lors des Jeux de Paris-2024. Et tout semblait aller pour le mieux…

Mais, c’était sans imaginer que le monde politique le rattraperait. Bien malgré lui tout d’abord, comme lors d’un conseil communautaire à Rodez où l’élu d’opposition Jean-Michel Cosson s’était interrogé sur la réintégration du Castonétois dans les effectifs de la collectivité : " Comment peut-on être président d’une fédération à Paris et assurer sa fonction à Rodez […] Nous voyons derrière cela un emploi de complaisance que nous dénonçons". C’était le 27 septembre. Deux jours plus tard, Le Parisien annonçait la démission de Bruno Gares de la fédération française d’escrime pour "raisons personnelles"

Entendu par les parlementaires

On apprenait également par l’AFP qu’un signalement avait été effectué auprès de la direction des sports du Ministère concernant des dysfonctionnements en lien avec le président de la FFE. L’Aveyronnais ne s’est jamais exprimé sur ce sujet, ni même sur sa démission. Jusqu’au 28 octobre dernier. Ce jour-là, Bruno Gares était entendu en visioconférence devant la commission d’enquête parlementaire qui planche sur les dysfonctionnements des fédérations.

"J'ai perdu 10 000 euros par an"

Après avoir juré de dire la vérité, toute la vérité, rien que la vérité face à la présidente de la commission, la députée Béatrice Bellamy (Horizons), il est revenu sur les raisons de ce départ surprise, à moins d’un an des JO. "J’étais épuisé de cette mission. Elle est très complexe et c’était du 24 heures sur 24. J’ai aussi eu des problèmes très personnels, familiaux. Beaucoup de choses ont fait que je me suis retiré", a-t-il indiqué en préambule. Avant d’avancer une raison financière : " J’étais mis en disposition, j’ai perdu 10 000 euros par an". Si la loi lui permettait d’être rémunéré, l’ancien maître d’armes a assuré qu’il avait conduit sa mission en tant que bénévole durant trois ans.

Sabrina Sebaihi, députée écologiste des Hauts-de-Seine, s’est ensuite longuement interrogée sur le signalement effectué au ministère du sport. Et sur la mission d’inspection générale, débutée en mars et toujours en cours. Pointé du doigt, l’ancien président de la FFE a répondu qu’il n’était "pas au courant" de l’avancée et du contenu de cette enquête.

Contre-attaque

"Je n’arrive pas à savoir ce qui m’est reproché. Je connais mon caractère, dur, qui demande beaucoup de travail. Il est difficile, certainement", a-t-il néanmoins confié. Et de laisser entendre qu’un changement de directeur technique national (DTN) lors de sa présidence a pu déclencher ce signalement. "La personne en place lorsque je suis arrivé s’occupait beaucoup du haut niveau. Je voulais changer cette mission, le travail d’un DTN doit être pour tous les licenciés et je voulais l’axer sur le développement et la formation avant tout. Elle n’était pas d’accord", a-t-il expliqué.

Avant d’être longuement interrogé sur plusieurs cas précis posant question lors de sa gouvernance. La nomination d’Hugues Aubry au poste d’entraîneur des épéistes tout d’abord et sa méthode réputée particulièrement sévère. "On a rectifié les choses après un championnat du monde où ses paroles ont pu être blessantes…", s’est-il défendu. Idem sur un licencié de la fédération, inscrit au fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions sexuelles (Fijais) : "Je n’étais pas favorable mais la loi l’autorise à faire du sport avec une licence".

Enquête de Romain Molina

Les députées ont également questionné Bruno Gares sur un possible lobbying de sa part afin de réintégrer un escrimeur, accusé "de faits graves", à l’Insep. "Il a été blanchi par la justice, il a demandé lui-même son retour et il est depuis chaperonné", a avancé l’Aveyronnais. Qui a récemment fait l’objet d’une enquête du journaliste d’investigation, Romain Molina, dans laquelle il dénonce "une ambiance délétère sous la présidence Gares" mais aussi "des connexions politiques, un double jeu avec la Russie, des licenciements et des affaires étouffées".

De son côté, Bruno Gares a déposé plainte contre l’élu ruthénois Jean-Michel Cosson pour diffamation à la suite de sa question en conseil communautaire. L’affaire sera jugée le 19 juin devant le tribunal de Rodez.

Voir les commentaires
L'immobilier à Rodez

450000 €

En exclusivité chez IMMO DE FRANCE, venez vite découvrir cet opportunité d'[...]

Toutes les annonces immobilières de Rodez
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?

Les commentaires (1)
Milsabords Il y a 3 mois Le 30/12/2023 à 11:02

Sport, politique, le mélange des genres ne sent jamais très bon ...