Hôpital de Rodez : bientôt un nouveau lieu d’accueil pour l’enfance en danger

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  • L’engagement signé hierpar l’ensemble des partenaires acte la concrétisationdu projet.
    L’engagement signé hierpar l’ensemble des partenaires acte la concrétisationdu projet.
Publié le
Xavier Buisson

Avec l’ambition de mieux accompagner les enfants qui ont été victimes, en leur permettant par exemple de n’être entendus qu’une seule fois par les enquêteurs, cette nouvelle structure ouvrira ses portes au mois de juin au sein de l’hôpital de Rodez.

Après la Maison de protection des familles basée à la gendarmerie ou le Service d’accompagnement vers le soin des victimes de violences installé à l’hôpital Jacques-Puel de Rodez, la première pierre d’un nouveau dispositif d’accueil des victimes a été posée, hier. Attendue pour ouvrir ses portes au mois de juin, la future Unité d’accueil pédiatrique enfants en danger (UAPED) prendra place à l’hôpital de Rodez et hébergera des professionnels spécialisés en la matière ainsi qu’une salle d’audition adaptée, équipée de vitres teintées et d’un système d’enregistrement et de diffusion audio et vidéo.

"Éviter que les victimes ne se découragent"

Explication avec le procureur de la République Nicolas Rigot Muller : "L’idée est de permettre à un enfant identifié comme victime d’être entendu une seule fois. Après la maîtresse, le médecin ou le psychologue par exemple, les enfants nous disent souvent "je l’ai déjà raconté plein de fois, je n’ai plus envie d’en parler". Il y a beaucoup de critiques sur la façon dont les mineurs sont accueillis et pris en charge. Cette structure manquait au tribunal judiciaire de Rodez et, par ricochet, aux enquêteurs. Elle permettra d’éviter que les victimes ne se découragent et la multiplication des intervenants."

L’UAPED est prévu pour recevoir les enquêteurs qui viendront sur place, aux côtés des soignants, pour recueillir les plaintes directement au sein de l’hôpital. Il proposera un accueil du mineur victime, la possibilité de soins et de protection adaptés, une prise en charge globale (médico-psychologique, médico-légale et judiciaire), la possibilité d’une audition dans des locaux adaptés par les services d’enquête et la détection au cours d’un séjour hospitalier de violences et leur prise en charge immédiate.

"La réponse que doit la société aux personnes fragilisées"

Le directeur du groupement hospitalier de territoire, Vincent Prévoteau, a loué ce nouvel outil destiné à répondre aux "négligences et maltraitances faites aux enfants", permettant d’apporter "la réponse que doit la société aux personnes fragiles et fragilisées" avec l’ambition "d’améliorer la détection et la réponse collective", comme l’a souligné le préfet de l’Aveyron Charles Giusti.

"Tous les acteurs de l’enfance seront réunis dans cette structure pour écouter et dédramatiser les situations. Nous nous devons d’accompagner nos enfants qui ont été victimes. Les conditions de leur accueil sont extrêmement importantes", a pour sa part relevé le directeur général de l’Agence régionale de santé d’Occitanie Didier Jaffre. L’engagement, signé hier par l’ensemble des partenaires, acte la concrétisation de ce projet ; six structures similaires sont déjà en place en Occitanie.

Du nouveau pour l’internat

Dans le prolongement, une seconde signature a eu lieu autour du futur internat territorial qui, d’ici "18 à 24 mois" selon Didier Jaffre, sera opérationnel entre l’hôpital Jacques-Puel et le quartier de Calcomier.

La création d’un groupement de commandes a été actée pour permettre la poursuite de l’avancement de ce dossier. Le futur internat disposera de 70 logements, d’espaces communs de détente, d’étude, de vie partagée pour une surface utile d’environ 1 800 m2.

Le coût global devrait avoisiner les 8,5 M€ : 1,5 M€ pour le Département, 1,5 M€ pour Rodez agglomération, 1 M€ pour le centre hospitalier de Rodez et 1,5 M€ pour l’Agence régionale de santé, une participation inattendue et annoncée hier par son directeur général, 3M€ restent encore à trouver.

L’ambition, pour le docteur Simon Ray, président de la commission médicale d’établissement, est de "chouchouter ces jeunes, nos apprenants. Cela permettra de les attirer sur le territoire et d’offrir à la population des soins de qualité".

Christian Teyssèdre, président de Rodez agglomération, s’est félicité de l’avancement de ce projet "que nous avons largement initié, depuis une dizaine d’années, avec Alain Vieillescazes, président du conseil départemental de l’ordre des médecins", formulant le souhait "qu’un tiers des internes occupants du site soient fléchés vers la médecine de ville et le reste vers l’hôpital".

"Le Département est engagé pour contrer le péril de la désertification médicale. Il s’agit d’un projet initialement mal engagé que nous avons décidé collectivement de remettre sur de bons rails, avec, par exemple, un bâtiment neuf", a déclaré Arnaud Viala, souhaitant pour l’avenir une "structure identique sur le Sud-Aveyron".

"Quand on met bout à bout des solutions, on attire. C’est un investissement pour des dizaines d’années. Il faut absolument que les futurs médecins aient un internat comme celui-ci, qu’ils n’aient pas à se préoccuper de l’endroit où ils vont se loger. Les accueillir dans les meilleures conditions, c’est le meilleur moyen qu’ils restent", a résumé Didier Jaffre. L’ouverture de cet internat territorial est prévue dans 18 à 24 mois.

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