Rodez : Les soldes d'hiver, un rendez-vous de plus en plus affecté par les ventes privées
Mercredi 10 janvier 2024, le coup d’envoi des soldes a été lancé. Chez les commerçants, ce n’est pas la même joie qu’il y a quelques années. Un rendez-vous annuel important pour leur chiffre d’affaires, mais fortement affecté par les réductions incessantes tout au long de l’année.
Le gong des soldes a résonné, ce mercredi 10 janvier, dans les rues du Piton. Une course aux bonnes affaires qui s’étale sur les quatre prochaines semaines, soit jusqu’au mardi 6 février. Et pourtant, la plupart des commerçants s’accordent sur le fait que ce jour, créé à l’origine pour vider les stocks d’hiver et rentrer la nouvelle collection de printemps, n’a plus la même importance qu’auparavant.
"Les soldes ne provoquent plus le même engouement"
Pour Caroline Duranton, à la tête des magasins de chaussures pour femmes Saint-Clair, place de la Cité, Mephisto, rue du Touat, et Barthes à Baraqueville, depuis 2012, ce changement est lié au développement des ventes privées. "Quand on compare la période des soldes aujourd’hui et il y a une dizaine d’années, ça n’a plus rien à voir. Les ventes privées débutent au lendemain de Noël. Mi-janvier, les soldes n’ont donc plus un intérêt si important pour les consommateurs", relate-t-elle. Pour remédier à cela, la responsable a dégoté de nouvelles idées pour se différencier des autres. Elle communique par exemple beaucoup sur les réseaux sociaux. Caroline Duranton confesse tout de même que cette période "reste un coup de boost après les fêtes".
Florence, salariée à Pimkie depuis 24 ans, fait le même constat. "Au premier jour des soldes, les clients ne se battent pas devant le portillon. Avant, j’avais le sentiment que c’était un rendez-vous que les gens ne voulaient pas manquer, ça ne provoque plus le même engouement aujourd’hui". Selon elle, les dates des soldes ne sont pas en adéquation avec le monde extérieur, et notamment la météo et les saisons. "Il y a même un grand décalage, ajoute-t-elle. Au fil des ans, les saisons se sont décalées, mais pas les dates des soldes. Il y a 25 ans, on vendait des vêtements de la collection d’automne avant la rentrée scolaire de septembre. Désormais, les enfants font leur rentrée en short, il fait tellement chaud à cette période-là. Il faut proposer le bon produit au bon moment, sinon ça ne marche pas."
Quant à Emmy, responsable magasin d’Ypsé depuis un an, bien qu’elle soit en accord avec ces dires, reste positive. "La première semaine des soldes est très importante pour nous. Ensuite, ça s’estompe et ça s’étale sur le reste des semaines. Malgré le fait que les ventes privées affectent la vente des vêtements pendant les soldes, ça reste une grosse période. On a tout de même des clientes régulières qui attendent ces réductions avec beaucoup d’impatience", conclut-elle.
Un avis partagé du côté de l’association de commerçants Cassiopée. "Ça reste un rendez-vous important, qui pèse dans les chiffres d’affaires, livrent d’une même voix le coprésident David Caumes et la vice-présidente Ana Zarrik, gérante de la boutique Modana. Et puis, c’est l’occasion de faire venir les gens dans nos boutiques. C’est très important de voir ce qu’en tant que professionnels nous pouvons apporter aux clients, alors que les achats par Internet se sont démocratisés." L’occasion, après un Noël plutôt calme de l’aveu de ces membres de Cassiopée, de prolonger les fêtes en ce début d’année.
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