Une cinquantaine de diplômes distribuée : des renforts bienvenus pour l’agriculture aveyronnaise

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  • L’organisme de formation travaille, selon son directeur, "à la survie de la profession agricole".
    L’organisme de formation travaille, selon son directeur, "à la survie de la profession agricole". José A. Torres
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Xavier Buisson

Une cinquantaine de jeunes viennent d’obtenir, après une formation d’un an, leur Brevet professionnel de responsable d’exploitation agricole. Dotés de parcours et formations diverses, ils représentent l’avenir d’un secteur en mal de bras.

Deux départs pour une arrivée. C’est la douloureuse équation à laquelle l’agriculture aveyronnaise est confrontée avec, localement, 50 % des agriculteurs âgés de plus de 50 ans. Depuis 1966, l’ADPSA (Association de promotion sociale agricole) travaille à la formation d’une partie des futurs agriculteurs du département et, mardi 9 janvier, l’heure était à la remise des diplômes pour la nouvelle promotion. "Nous travaillons à la survie de la profession agricole", résume son président Patrice Falip. Chaque année, une cinquantaine de ces jeunes diplômés (des femmes pour 55 %) deviennent ainsi officiellement agriculteurs, qu’il s’agisse de reprise, de transmission ou de création d’activité. Leur moyenne d’âge est de 30 ans et 54 % d’entre eux ont une formation bac ou bac +2.

Christel Marty, auxiliaire de vie en mal "d’indépendance"

Elle a 38 ans et a exercé le métier d’auxiliaire de vie pendant plus d’une quinzaine d’années. Son diplôme en poche, Christel Marty va désormais rejoindre son mari et son beau-père dans l’exploitation de bovins lait à Curan. "Je suis né dedans… Je suis fille et épouse d’agriculteur et j’ai ressenti un épuisement dans mon ancien métier. Désormais j’ai envie d’indépendance, cela faisait plusieurs années que j’y pensais", explique la jeune femme.

Du spatial à l’arboriculture

Son camarade de promotion Jonathan Tsen, 40 ans, a travaillé pendant 10 ans pour ArianeGroup en région parisienne. Lui aussi a opéré un changement radical dans sa trajectoire professionnelle et envisage de se lancer dans l’arboriculture. Sa formation au sein de l’ADPSA a été pour lui "relativement essentielle". "J’avais envie de me rapprocher de la nature, du vivant. Personne, dans ma famille, n’est du milieu agricole, j’avais besoin de découvrir cela", résume le jeune homme.

Vaches et brebis après les poids lourds

Autre profil : Hugo Bouzat, 30 ans, a "toujours eu envie" de s’installer avec ses frères" dans l’exploitation de vaches et brebis. Ils y produisent lait et viande et pourront désormais compter sur Hugo, qui a travaillé les 11 dernières années en tant que chauffeur de poids lourds. Un changement de voie radical pour le jeune homme, impatient de se lancer et qui retiendra de sa formation les bonnes pratiques qui lui ont été enseignées en matière de techniques de production ovine mais aussi de comptabilité.

En une année, l’ADPSA permet à ces néo-agriculteurs d’obtenir le Brevet professionnel responsable d’exploitation agricole, qui les forme aux réalités du terrain et les rend éligibles à des aides financières.

46 % des candidats ne sont pas "d’origine agricole" selon l’ADPSA, 31 % sont des enfants d’agriculteurs. Pour ce qui est du devenir des diplômés, 23 % se tournent vers le maraîchage, 23 % vers la production ovine, 19 % vers la production de bovins allaitants, 15 % vers la production caprine. 11 % se lancent dans la production de bovins laitiers et 9 % vers d’autres productions, comme l’apiculture, la viticulture ou l’héliciculture par exemple.

"Les 10 prochaines années vont être très importantes, reprend Patrice Falip. Nous allons continuer à permettre, aux côtés de la chambre d’agriculture, l’émergence de nouvelles générations".

Issues de filières classiques ou de formations comme celles de l’ADPSA, près de 250 personnes décident chaque année de se tourner vers le monde agricole. Un chiffre loin de compenser, toutefois, celui des quelque 400 départs enregistrés dans le département.

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