Manifestations des agriculteurs : "Industriel, distributeur, les deux, on ne sait pas qui fait le maximum des marges" : l'action s'est passée du côté de Millau

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  • Les agriculteurs ont fait le tour des supermarchés dans le Sud-Aveyron.
    Les agriculteurs ont fait le tour des supermarchés dans le Sud-Aveyron. Midi Libre - Aurélien Delbouis
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Aurélien Delbouis

À l'appel de la FDSEA et des JA, près de 200 agriculteurs du Sud-Aveyron ont épluché les supermarchés du territoire pour dénoncer le manque de clarté sur l'origine et le prix des articles en rayons. 

Après Villefranche-de-Rouergue, lundi 29 janvier, place au Sud-Aveyron ce mardi 30 janvier avant Rodez mercredi 31 janvier. 

Nouvelle démonstration de force

À l'heure où le Premier ministre Attal prononçait son discours de politique générale devant le Parlement, les agriculteurs du Sud-Aveyronnais visitaient les rayonnages des GMS du secteur pour une nouvelle démonstration de force.

Plus de transparence sur les marges

"Nous étions déjà venus il y a 3 semaines pour expliquer que le prix du lait à 84 centimes ce n’était pas bon. On revient aujourd'hui et ce même lait est affiché à 81 centimes... À ce prix-là, on ne peut pas rémunérer le producteur, ce n'est pas possible", déplore Rémi Agrinier pour les JA qui souhaite toujours plus de transparence sur les marges. 

"Les comptabilités restent malheureusement très opaques. On ne sait donc pas qui fait le maximum de marges. L'industriel, le distributeur, les deux. On sait en revanche que dans ces conditions, à ces tarifs-là, le producteur lui n'est pas payé. C'est ce qui nous fait râler. Les consommateurs font déjà un effort, les industriels et distributeurs doivent eux aussi faire un effort."  

"Nous voulons plus de transparence"

"Avec la loi Egalim, l'argent remis par les consommateurs sur le produit devait redescendre vers les producteurs", complète Clément Chayriguès, porte-parole de la FDSEA. "Force est de constater, par exemple sur le lait, que l'argent ne redescend pas. Entre 2021 et 2023, le lait demi-écrémé a augmenté de 21 centimes au litre. Sur ces 21 centimes, seuls 8,2 sont revenus aux agriculteurs... Des commissions doivent se pencher là-dessus. Nous permettre de savoir vers qui vont les marges... Nous voulons plus de clarté." 

Les rayons laitiers n'ont pas été les seuls scrutés

Très étudiés mardi, les rayons laitiers n'ont pas été les seuls à être scrutés attentivement par les 150 manifestants du jour. "Nous avons trouvé des produits origine France, c'est très bien, il n'y a pas de soucis, ce sont des produits qui vont bien, il n'y a aucun problème", énumère le représentant des JA. "Nous avons à côté des brocolis Origine UE, avouez que c'est très vague. Le beurre Président, si on regarde derrière l'emballage on a une belle carte de France, mais l'origine de la crème qui entre dans la composition est là encore européenne... Idem pour le poulet..."

Rassemblement à Rodez ce mercredi 31 janvier

Autant d'exemples glanés çà et là dans les rayons de l'enseigne Leclerc de Creissels ou plus tard dans ceux du magasin Auchan qui démontrent que le chemin des agriculteurs vers plus de clarté est encore long. Des agriculteurs peu convaincus par "l'exercice de communication" du Premier ministre.

"La problématique de renouvellement des générations n’a pas été évoquée. Alors que la loi d’orientation agricole de Marc Fesneau devient une arlésienne depuis plusieurs mois", plaide la FDSEA. Rien non plus sur l’élevage n’a été annoncé alors que le secteur connaît depuis plusieurs années des crises de vocations, de prix, de marchés..." 

"Le sujet de l’importation ne se résume pas non plus au refus du Mercosur comme a voulu le faire croire le Premier ministre. Pourtant rien n’a été dit sur les autres accords en cours de discussion, rien sur les clauses miroirs que nous réclamons depuis des années", complète Stéphane Desplas, éleveur ovin lait à Roquefort qui prévoit aujourd'hui avec d'autres de gagner la préfecture aveyronnaise pour une nouvelle grande journée de mobilisation à laquelle la "ferme Aveyron" est largement conviée. 

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Les commentaires (3)
RienCompris Il y a 2 mois Le 31/01/2024 à 09:19

Ce ne sont pas les marges excessives, personne ne se gave comme on l'entend. Quand on regarde de près elles sont cohérentes avec les exigences de ces entreprises pour leur pérénités. C'est plutôt le nombre d'intermédiaires qui augmente le coûts.

Mézac Il y a 2 mois Le 30/01/2024 à 22:29

En outre, amis éleveurs, le groupe AVRIL est le premier producteur de protéines végétales... destinées à remplacer la viande.

Mézac Il y a 2 mois Le 30/01/2024 à 21:57

Depuis des décennies, les prix baissent chez les agriculteurs et ils augmentent chez les consommateurs.
Qui se gave ?
Et les agriculteurs élisent à la tête de la FNSEA , un syndicat censé défendre leurs intérêts, un des plus gros céréaliers de France avec 700 hectares dans la Brie, par ailleurs président du groupe alimentaire industriel AVRIL (9 milliards d'EUR de CA).
Qui la FNSEA défend en priorité ?
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