Blocages des agriculteurs : pour les jeunes de l'Aveyron, "c’est maintenant ou jamais"

Publié le , mis à jour

C'est un constat fait dans le département depuis les premières manifestations : de jeunes agriculteurs sont mobilisés. Une partie de leur avenir se joue là également. 

L'Aveyron est un des départements qui installe chaque année le plus de jeunes agriculteurs. En 2022, le territoire a vu ainsi plus de 150 nouveaux agriculteurs s'engager. Si bien que ces derniers jours, dans les cortèges d'agriculteurs en colère, ralliés sous la bannière "Pas de pays sans paysans", née en 1991 sous la férule d'un certain Raymond Lacombe, il y a de nombreux jeunes. "Et c'est une bonne nouvelle" sourit le coprésident des JA, Mickaël Garrigues. "Mais il faut leur dessiner un avenir, c'est le plus important". 

À 19 ans, certains d'entre-eux n'en peuvent déjà plus de la paperasserie. "C'est incroyable. On passe un temps fou à remplir des dossiers. Et dès le lundi matin, on est au téléphone, parce qu’on n'a pas coché la bonne case ou pas mis ce qu'il faut...", lance Robin. En formation à l'ADPSA, il n'envisage pas l'installation tout de suite. "Pour l'instant je préfère rester salarié, on verra..." À côté de lui, Ocxan, sur le Lévézou, veut croire en son installation. "Mais franchement, en ce moment, l'installation, cela devient  impossible... "  Rémunération, paperasses, horaires à rallonges et malgré tout : "On aime ce métier parce qu'il nous fait rêver depuis tout petit..."

"Il n'y a toujours pas de vision à long terme..."

Avec Théo, ils ont du mal à voir jusqu'où ira le mouvement. "On est venu avec nos tracteurs, on fait du bruit, ok, mais après... Faut pas croire que l'on se régale là. Et que cela ne nous coûte rien. Franchement, je préférerais être avec les animaux". Et d'égrener une somme de motifs de mécontentement... Alors que de nombreux étudiants en lycée agricole sont également présents sur la place d'Armes, Bruno Montourcy, ancien président des Jeunes agriculteurs et président du lycée La Roque, est également mobilisé. Il semble revenu  au temps où il présidait les JA de 2008 à 2012. "Rien ne semble avoir bougé car il n'y a toujours pas de vision à long terme pour l'agriculture. Et on voit nos élus continuer à aller vers le même système", lance-t-il. " Ce qu'il s’est souvent passé, c'est que les actions ne sont pas allées au bout... Là, cela peut changer, car le problème est dans d'autres pays européens, et ne concerne pas qu'une seule catégorie d'agriculteurs", analyse-t-il

"C'est maintenant qu'il faut bouger, sinon..."

"En 2000, il y avait plus d'un million d'agriculteurs, aujourd'hui, on est 300 000... C'est vraiment maintenant qu'il faut réagir sinon, il n'y aura plus personne. C'est maintenant ou jamais " alerte Robin."Il y a eu les panneaux retournés, cela n'a pas bougé. une manifestation à Toulouse, rien. Faut en arriver là pour que cela commence à bouger..." Hier, dans le même mouvement, les JA ont  "empaillé" devant beaucoup de jeunes la Maison de Ma Région, estimant la Région "trop, trop lente dans la gestion des dossiers d'aides à l'installation et de modernisation des exploitations", comme l'a expliqué l'autre co président des JA, Julien Tranier.

"Il faut envoyer de vrais signaux..." 

"On a bien conscience qu'un avenir ne se dessine pas en trois jours. Il faut du temps. Mais il faut envoyer de vrais signaux en ce sens", relate Mickaël Garrigues. "De toute manière, ce n'est sans doute pas près de s'arrêter. Cela fait très longtemps qu'il n'y a pas eu une telle mobilisation. Si rien ne bouge, dans dix ans, on sera moitié moins d'agriculteurs à pouvoir manifester. Ce ne sera même pas la peine..." lance Vivian.      

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Les commentaires (1)
RienCompris Il y a 2 mois Le 01/02/2024 à 08:21

Ce ne sont ni le gouvernement ni les agriculteurs qui auront le dernier mot, mais les consommateurs. La France s'appauvrit de plus en plus. Si les produits alimentaires sont trop chers la demande baissera et donc les prix. On reviendra donc au même point.