Aveyron : Antoine Triboulet, l’ingénieur en aéronautique devenu fermier

Abonnés
  • Après l’aéronautique, la terre ferme du Causse et ses exigences…
    Après l’aéronautique, la terre ferme du Causse et ses exigences… Repro Centre Presse - DDM
Publié le
Dominique Dessart

Après avoir mené une carrière d’ingénieur aéronautique en France et à l’étranger, Antoine a choisi en 2021 de tout remettre en question. Il anime notamment des ateliers en Aveyron sur le thème de l’environnement.

"Science sans conscience n’est que ruine de l’âme"… Lorsque le jeune Antoine Triboulet entrevoit la possibilité de devenir ingénieur, il ne pense sûrement pas faire de cette maxime un mantra. "J’étais bon en maths, bon en physique et les legos tels qu’ils étaient conçus à l’époque avaient semé en moi le goût de l’invention", livre-t-il.

Pourtant, lorsque le jeune homme fraîchement émoulu de l’Ensica reçoit son diplôme d’ingénieur, c’est la charte éthique qui retient surtout son attention. "Il y était clairement indiqué que les techniques peuvent être porteuses de grandes nuisances aussi bien que de progrès."

Fort de cet avertissement, il met donc un point d’honneur à respecter son engagement en se mettant au service de la société. Curieux de tout et de toutes les cultures, il a déjà opté pour un master en aéronautique à l’Université Royale de Stockholm en passant par un apprentissage accéléré du suédois. À peine entré chez Dassault, il saisit l’opportunité d’exercer aux États-Unis pour trois ans.

Remise en question

C’est là qu’il prend conscience de l’injustice sociale. "Tout enfant, à Montmartre, je m’étais épanoui à l’école de la diversité, là où se côtoyaient aussi bien les enfants de chômeurs que de célébrités. À New York, je suis tombé de haut…" Plus encore, alors qu’il affectionne de passer ses week-ends en famille à randonner dans les grands espaces, il apprend que le climatosceptique Donald Trump envisage de réduire la taille des grands parcs protégés. La prise de conscience est brutale !

Il dévore les rapports du Giec, remet en question les pratiques de l’industrie aéronautique, allant jusqu’à tenter de sensibiliser le milieu aux enjeux environnementaux. En vain…

Reconversion et transition

À moins de 40 ans, il renonce aux avantages du métier et s’installe avec femme et enfants à La Rouquette pour entamer une transition environnementale et sociale.

"Mais ici, notre vie n’a rien d’un long fleuve tranquille ! Il faut tout mener de front, aussi bien les travaux d’aménagement de la ferme que les soins aux animaux et le maraîchage familial, tout en travaillant à l’extérieur pour assumer les dépenses incontournables", avoue celui qui anime en plus l’émission "Les croissants décroissants", sur CFM. Il vient de créer une université populaire dédiée au développement d’activités à basse empreinte environnementale.

Car au-delà du labeur, il lui importe de rester cohérent : le sportif habitué à courir de longues distances pour une cause humaniste (il fut notamment capitaine des Courses du Cœur chez Dassault) a troqué la voiture contre le vélo autant que faire se peut, coupe son bois et garde toujours à l’esprit la mesure de son empreinte carbone.

Antoine Triboulet animera le 1er atelier du café des Qurieux (Urqr) qui se déroulera le 6 février 2024, à 18 h 30, à la salle du Sénéchal sur le thème "Notre environnement et moi et moi et moi…"

 

Cet article est réservé aux abonnés
Accédez immédiatement à cet article
2 semaines offertes
Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?