Aveyron : "Nous avons besoin d’un cap, que voulez-vous faire de notre élevage ?", pour la FDSEA, une assemblée ordinaire dans un contexte qui ne l’est pas…

Abonnés
  • Une assemblée qui s’est tenue dans l'après-midi de ce 23 février.
    Une assemblée qui s’est tenue dans l'après-midi de ce 23 février. Centre Presse - Ph.R.
Publié le

La FDSEA de l’Aveyron a tenu, ce vendredi 23 février, son assemblée générale dans une ambiance courtoise mais ferme avec les décideurs locaux.

À quelques heures de l’ouverture d’un 60e Salon international de l’agriculture s’annonçant tendu, c’est dans une ambiance que l’on qualifiera de courtoise mais ferme que s’est déroulée vendredi après-midi, l’assemblée générale de la FDSEA.

Yves Madre, invité d'honneur

Une assemblée somme toute ordinaire où, comme à leur habitude, les représentants du syndicat agricole aveyronnais ont invité une personnalité à aborder un sujet bien précis pour ouvrir le débat. En l’espèce : "L’Europe dans 10 ans, et quelles orientations pour l’agriculture ?".

Yves Madre, agronome, économiste et membre fondateur de Farm Europe, un think tank référent sur les questions agricoles à Bruxelles, avait fait le déplacement.

La nécessité d’une "Europe agricole forte"

Durant une bonne partie de l’après-midi, répondant notamment aux questions de l’ancien président de la FDSEA, Dominique Fayel, qui siège au sein de la coopérative européenne Copa – Cogeca, il a ainsi évoqué la nécessité selon lui d’une Europe agricole forte.

"Elle doit retrouver le cheminement de l’économie pour retrouver celui de l’environnement. Il reste cinq mois, glissait-il en référence aux prochaines élections européennes, pour affirmer que l’agriculture est un élément majeur de l’économie européenne". Pas une mince affaire au regard de l’ambiance du moment. Et de compléter : "La décroissance est irresponsable. On ira dans le mur. On fera plus propre chez nous et la planète se portera moins bien", lançait-il comme un écho à la visite de la secrétaire nationale des écologistes présente en Aveyron ce même jour. Et Dominique Fayel d’appeler l’Europe à donner une véritable perspective à l’élevage.

Pour un "grand plan de l'élevage"

Perspective, un mot qui est revenu dans la bouche de Laurent Saint-Affre, l’actuel président de la FDSEA, au moment de conclure sa dernière assemblée générale. "Nous avons besoin d’un cap. Que voulez-vous faire de notre élevage ?", a-t-il ainsi lancé en direction du préfet Charles Giusti et des députés Stéphane Mazars et Jean-François Rousset, réclamant sur ce sujet "un grand plan de l’élevage".

Dans cette ambiance courtoise mais ferme, représentant de l’État et élus ont été en effet interpellés à plusieurs reprises. "Il faut mettre un terme à cet esprit de suspicion à notre égard", a conclu Laurent Saint-Affre. De quoi souligner, si besoin était, que le mal est profond…

La "der" de Laurent Saint-Affre

Ce vendredi après-midi, c’est sa dernière assemblée générale de la FDSEA que Laurent Saint-Affre a animée en tant que président. À la tête du syndicat depuis six ans, où il a été élu à la suite de Dominique Fayel, l’agriculteur d’Ols-et-Rinhodes, a décidé de ne pas candidater à sa succession.

Siégeant depuis le mois d’avril au sein de la FNSEA, il lâchera officiellement son poste de président lors de la réunion élective du bureau de la FDSEA, qui se tiendra le 8 mars. Un nouveau changement en perspective donc, après celui de Léo Nakich à la présidence des JA.


Le président du Département, Arnaud Viala, au soutien des agriculteurs, s’est pour sa part attaché à apporter des éléments de réponses concrètes, via notamment la mise en place d’une plateforme d’approvisionnement des cantines locales.

"Il y a aussi une nécessité à habituer les gens, et ce dès le plus jeune âge, à l’idée que ce que l’on a dans l’assiette a un coût".

Réfutant ainsi pour sa part la politique de la gratuité des cantines. "Comment éduquer nos enfants et futurs concitoyens sur ce sujet sinon ?" 

Il revenait au préfet de clôturer cette assemblée. Plutôt que de cap, le marin qu’il fut a préféré parler de "boussole". Charles Giusti a apporté son soutien aux représentants de l’agriculture locale "en réglant ce qui peut l’être par nos propres moyens" tout en appelant à la bienveillance.

"Vous l’avez, mais cela va dans les deux sens", a-t-il ainsi prévenu. Ce samedi matin, c’est dans une tout autre ambiance que devrait s’ouvrir le Salon de l’agriculture.

"A Paris, n’oubliez pas vos éleveurs !"

Devant la gare de Rodez, à l’entrée de l’A75, à l’aéroport, et dans le Villefranchois, les JA de l’Averyon ont fait fleurir des panneaux avec cette inscription à l’attention de ceux qui iront au Salon de l’agriculture à Paris. Quelques heures plus tôt, JA et FDSEA ont signé une tribune commune intitulée "Une crise de foi sans précédent" qui se conclut par ces mots : "Sans une refonte globale de la politique agricole nationale et européenne, les agriculteurs perdront définitivement la foi dans leur métier. Les responsables politiques devront faire des selfies dans les allées d’un salon désert".

Cet article est réservé aux abonnés
Accédez immédiatement à cet article
2 semaines offertes
Voir les commentaires
L'immobilier à Rodez

450000 €

En exclusivité chez IMMO DE FRANCE, venez vite découvrir cet opportunité d'[...]

Toutes les annonces immobilières de Rodez
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?