"L'écologie a besoin de tous les agriculteurs" : les Écologistes labourent le terrain en Aveyron pour "réapprendre à parler"

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  • José Bové, Léon Thébault, Marine Tondelier et Benoît Biteau en visite hier après-midi dans une ferme de Valady.
    José Bové, Léon Thébault, Marine Tondelier et Benoît Biteau en visite hier après-midi dans une ferme de Valady.
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Xavier Buisson

En présence de l’ancien député européen José Bové et de Benoît Biteau, candidat du parti pour les prochaines élections européennes, Marine Tondelier, secrétaire nationale des Écologistes, a effectué ce vendredi 23 février, une étape aveyronnaise dans sa "tournée des régions" à la rencontre du monde agricole.

Parce que, comme elle aime à le souligner, l’écologie "a besoin de tous les agriculteurs", la secrétaire nationale des Écologistes Marine Tondelier a posé ce vendredi 23 février ses valises dans l’Aveyron. Au programme, une journée de rencontres et d’échanges afin de rappeler au monde agricole que les écologistes "sont leurs meilleurs alliés", souligne-t-elle, mais aussi de renouer le contact avec certains ne l’entendant pas de cette oreille.

José Bové en appui

Aux côtés du député européen Benoît Biteau (député européen et candidat du parti au prochain scrutin) et sous la conduite de militants locaux comme Léon Thébault, Marine Tondelier a commencé sa "tournée agricole" sur l’Aubrac.

"On organise la désescalade"

Là, rendez-vous avec une dizaine d’éleveurs, notamment de la coopérative Jeune montagne, pour des échanges "francs, honnêtes et constructifs", souligne celle dont le grand-père était producteur de betteraves et adhérent à la FDSEA. "Nous voyons tous les types d’agriculture, même s’il est évident qu’il y a un modèle en lequel on croit davantage", explique la jeune femme. "Et nous sommes tous d’accord : aucun d’entre eux ne nous dit, par exemple, qu’il n’y a pas de problème de manque d’eau où qu’il est normal que les oiseaux des champs disparaissent. Nous sommes dans une impasse productiviste, on organise la désescalade".

Bio et libre-échange

Au gré de ces rencontres, la cheffe de file des écologistes ne manque pas de réaffirmer les positions de son parti, notamment son opposition aux traités de libre-échange et sa volonté de mettre davantage de bio dans les cantines.

Des problématiques sur lesquelles agriculteurs et écologistes "sont tous d’accord". En milieu d’après-midi, direction Nuces et la ferme Causselot pour une nouvelle visite, sous la conduite du maître des lieux Benoît Causse. Là, l’ancien député européen José Bové les attendait pour participer aux échanges.

À la question de savoir s’il faut interpréter la présence de l’altermondialiste comme un soutien à Benoît Biteau, l’intéressé botte en touche : "Je suis là au nom de l’agriculture. Mais j’aurais pu ne pas être là, sourit José Bové. Ce que fait Benoît Biteau au niveau du parlement européen, ça me va plutôt pas mal. Mais je suis pote aussi avec Raphaël Glucksmann".

Durant la visite des lieux, où une soixantaine de vaches sont élevées et transformées, Benoît Biteau a regretté que l’on "attribue aux écologistes tous les maux de l’agriculture. Nous sommes victimes de ceux qui ont conduit les politiques publiques depuis 30 ans et qui nous ont conduits dans l’impasse dans laquelle on est aujourd’hui".

"Réapprendre à parler"

Dans leur ambition de rétablir le lien – ou de le renforcer, dans le meilleur des cas -, les Écologistes se livrent à ce tour de France depuis plusieurs semaines et tentent de rappeler, comme l’affirme Léon Thébault, que les écologistes sont "les alliés historiques des agriculteurs". "Nous sommes là pour réapprendre à parler. Les thématiques sont multiples : bien-être animal, santé des sols, opposition aux traités de libre-échange… Nous devons travailler ensemble. Cette ferme en est une illustration, car agriculture et écologie y sont étroitement liées", explique le jeune homme.

"Nous sommes tous les dindons d’une même farce"

Concernant les récentes annonces destinées à calmer la colère du monde agricole, Marine Tondelier regrette la posture d’un gouvernement "fort avec les faibles et faible avec les forts". "Il ne s’attaquera jamais à la grande distribution. En un an, le prix auquel les agriculteurs vendent leurs produits a diminué de 9 %… et les consommateurs les achètent 8 % plus cher. Nous sommes tous les dindons d’une même farce".

La secrétaire nationale a quitté l’Aveyron en début de soirée alors que se tenait à la Maison des associations de Rodez une table ronde réunissant Benoît Biteau, la Confédération paysanne et la Coordination rurale. Invités à participer, les syndicats FDSEA et JA n’ont pas souhaité être présents aux échanges.

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Les commentaires (3)
Anonyme13114 Il y a 2 mois Le 24/02/2024 à 08:00

En revanche les agriculteurs n'ont pas besoin des écologistes.

Laurent__du_79 Il y a 2 mois Le 24/02/2024 à 06:45

« On ne résout pas un problème avec les modes de pensée qui l'ont engendré. » , autrement dit "ne comptez pas sur les écologistes pour régler les problèmes qu'ils ont eux-mêmes générés (climat eau et biodiversité)!
.En France ce sont uniquement les "écologistes" qui s'opposent à la construction de réserves d'eau et qui vont même jusqu'à en faire détruire ... cherchez l'erreur !

Laurent__du_79 Il y a 2 mois Le 24/02/2024 à 06:44

Pour détruire un pays de l'intérieur il faut s'attaquer à l'eau et à l'agriculture, EXACTEMENT le programme en cours ! L'état fait systématiquement et méthodiquement l'inverse de ce qu'il faut faire, à commencer par détruire les barrages quand on manque d'eau et d'énergie ... Depuis plus de 30 ans les climatologues disent bien, qu'avec le dérèglement climatique, il n'y aura pas moins d'eau mais une dégradation de la répartition annuelle des pluies : inondations l'hiver et sécheresse l'été, exactement le scénario qui s'installe durablement en France et partout dans le monde. Une pluie même forte n'est pas un raz de marée mais elle le devient automatiquement quand on ne régule pas les ruissellements en amont des bassins versants.