"Il faudrait 200 infirmières de plus aujourd’hui dans l’Aveyron" avertit le conseil de l’Ordre

  • L’instance veille à la bonne marche de la profession, qui compte quelque 3 400 infirmières et infirmiers.
    L’instance veille à la bonne marche de la profession, qui compte quelque 3 400 infirmières et infirmiers. Centre Presse Aveyron
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Xavier Buisson

En charge de protéger la profession, l’Ordre infirmier ne cache pas son inquiétude quant à l’avenir dans un contexte de vieillissement de la population et de disparition des médecins.

Il vient d’attaquer son troisième mandat et va, pour six nouvelles années, prendre en charge la bonne marche de la profession.

Il y a quelques semaines, Michel Bonnemaire a été réélu à la tête de l’Ordre infirmier de l’Aveyron, qui compte à ce jour 3 016 inscrits sur un total de près de 3 400 professionnels dans le département.

"Les problématiques, actuellement, c’est de réguler la profession en faisant en sorte que tous les infirmiers soient inscrits à l’Ordre", explique le "nouveau" président, qui poursuit : "Tous les professionnels qui exercent sans être inscrits à l’Ordre sont hors la loi".

"La profession a beaucoup donné"

Durant les six prochaines années, Michel Bonnemaire et son équipe vont travailler, comme il l’explique, à "protéger la profession" à l’issue d’une précédente mandature marquée par le Covid, une crise au cours de laquelle "la profession a beaucoup donné".

Pour les infirmières et infirmiers du département, le contexte est délicat : des durées d’hospitalisation de plus en plus réduites, générant un surcroît d’activité pour la profession mais aussi la fermeture de cabinets médicaux. Une disparition des "prescripteurs" d’actes infirmiers qui pourrait aboutir à "la fermeture de cabinets", analyse Michel Bonnemaire.

"L’Aveyron manque d’infirmières"

"L’Aveyron manque d’infirmières. Certains Ehpad n’arrivent pas à en trouver. Il faudrait 200 infirmières de plus aujourd’hui dans l’Aveyron dans ce contexte de population vieillissante et de diminution du nombre des médecins. Les 10 ans à venir vont être très difficiles. Nous rencontrons de plus en plus de situations complexes chez les patients : problèmes financiers, violences intrafamiliales, situations sociales dégradées. Notre profession est en première ligne et fait des remontées aux médecins", analyse Michel Bonnemaire.

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"Beaucoup trop abandonnent les études d’infirmiers en cours de route"

De nouvelles professions voient actuellement le jour comme les infirmiers référents ou les infirmiers en pratique avancée (IPA). L’Ordre va s’atteler dans les prochaines années à avancer dans la reconnaissance du métier, avec notamment en vue la possibilité de signer des actes de décès, une prérogative réservée jusqu’alors aux médecins.

"Notre avenir, je le veux positif, j’espère que les jeunes prendront conscience que c’est un métier important. On en voit beaucoup trop qui abandonnent les études d’infirmiers en cours de route, c’est dommage".

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