INTERVIEW. Gestion des déchets sur Ouest Aveyron : "Il y aura toujours un problème avec les incivilités"

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  • Certains internautes diffusent des photos de décharges sauvages. Certains internautes diffusent des photos de décharges sauvages.
    Certains internautes diffusent des photos de décharges sauvages.
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Alors que l’ensemble des écopoints sont déployés sur le territoire d’Ouest Aveyron Communauté, les élus font le point sur l'avenir "de cette grande réforme".

Du négatif, du positif, le bilan tiré par les élus communautaires oscille assez logiquement entre le bien et le moins bien.

Trois mois après les premiers écopoints, le dispositif de récolte est-il bien déployé ?

"Nous avons rencontré quelques soucis lors du déploiement, mais dans l’ensemble, tout se passe bien", réagit Michel Delpech, président d’Ouest Aveyron Communauté. "Il y a de moins en moins d’incivilités. Il faut une période d’adaptation, c’est une transformation et cela prend du temps". "Il faut que tout le monde joue le jeu pour que cette réforme puisse aller au bout", ajoute Guy Marty, maire de Martiel et porteur du projet. "Sur ma commune, on est passé de 250 points à 10, et je n’ai pas eu de remontées négatives, ni de dépôts sauvages. Dès que l’on change les habitudes, c’est compliqué, mais c’est le propre d’une réforme."

Les écopoints ont été déployés à Villefranche. Des habitants se plaignent de l’aspect non-esthétique de ces installations, autour de la bastide.

"Nous avons eu plusieurs remontées dans ce sens", répondent les élus. "Certains points vont être enterrés, notamment les deux en face de La Poste et du Glacier. Partout où ces derniers peuvent l’être, ils le seront, dans les prochaines semaines. On va renforcer les points qui fonctionnent bien et supprimer ceux qui n’attirent pas grand monde."

Plusieurs usagers ont fait remonter des images de dépôts sauvages. Comment lutter contre ce fléau ?

"On s’oriente vers un forfait de base pour les usagers, qui a pour but d’inciter chacun à jeter ses ordures", appuie Guy Marty. "Si le tri est bien fait, il ne reste plus grand-chose dans le sac noir (le seul qui sera taxé). On ne partira surtout pas d’un tarif à zéro". "Il y a actuellement une brigade verte qui fait le tour des points de collecte en cas de déchets sauvages. Les agents peuvent ouvrir les sacs pour vérifier le propriétaire (numéro, adresse postale)", renchérit Michel Delpech. "Il y aura toujours un problème avec les incivilités de certains, comme c’était le cas avec l’ancien système. On rappelle que nous n’avons pas de pouvoir de police, mais des sanctions et amendes peuvent être faites par les mairies."

Quel dispositif pour les personnes à mobilités réduites et isolées ?

"Si des personnes habitent loin d’un lieu de dépôt, qu’elles ne sont pas véhiculées et n’ont pas de famille sur leur territoire, on va les accompagner", indique Françoise Mandrou-Taoubi, déléguée cadre de vie/déchets. "Des réponses seront apportées rapidement pour ne pas laisser ces personnes crouler sous les déchets. Lorsque le système de redevance sera mis en place, il y aura aussi des tarifs adaptés pour les personnes hospitalisées à domicile, afin qu’elles ne payent pas plus cher. On les invite à se rapprocher de nos services."

Plusieurs professionnels s’inquiètent de devoir payer plus cher leurs déchets...

"L’intercommunalité n’a pas pour ambition de ramasser les déchets des professionnels. Cela à un coût et crée un déséquilibre avec les usagers", indique Michel Delpech. "Il y a des solutions extérieures, comme faire intervenir des prestataires pour la gestion des déchets. Ou alors les professionnels devront s’adapter au modèle des particuliers. Avec de plus gros volumes, ils risquent de payer plus cher. On encourage aussi dans la mesure du possible les restaurateurs à s’équiper d’un composteur mécanique."

Pour les ordures ménagères résiduelles (sac noir), le coût du traitement des déchets pour l’intercommunalité revient à 260 euros/tonne (enfouissement dans le Tarn et transport). Actuellement, un habitant produit 198 kg de déchets par an, en moyenne. L’objectif dans les prochaines années, avec cette réforme, est d’atteindre les 145 kg.
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